Par les temps qui courent, il est rare qu’un éditeur se lance dans une saga aux allures classiques prévue en plusieurs volumes. Pourtant, Futuropolis a déjà financé les scénarii des six ouvrages nécessaires à l’épopée de « L’Ange corse », lesquels sont d’ores et déjà écrits, et les trois premiers opus sortiront en l’espace d’une seule année… Rien que pour cela — mais pas que… —, saluons la parution du premier tome de « L’Ange corse » : l’histoire d’un orphelin corse qui doit s’expatrier dans l’Indochine des années 1930, pour échapper à une vendetta. Le jeune insulaire est recueilli, à Saigon, par un riche commerçant et propriétaire terrien natif d’Ajaccio : mais sous sa façade respectable, cet homme, bien installé, trempe dans le proxénétisme et le trafic de stupéfiants…
Lire la suite...Décès de Patrick Tandiang : fantastique et réalisme

Patrick Tandiang qui nous a quitté le 27 septembre dernier était un « enfant » Soleil, né dans le sillage de « Lanfeust de Troy ». Après avoir oeuvré pour Soleil et Delcourt, il s’apprêtait à faire son entrée dans le catalogue Grand Angle. Il avait 58 ans.
Né à Neuilly-sur-Seine le 6 décembre 1960, Patrick Tandiang qui vivait à Courbevoie a étudié le dessin publicitaire et les arts graphiques aux États-Unis. Il commence par travailler comme illustrateur puis devient directeur artistique dans des agences publicitaires. Il se lance dans la bande dessinée au début des années 90. Influencé par Frazetta, Wrightson, Caniff, Giraud…, il soigne décors et costumes dans ses planches aux noirs et blancs contrastés. C’est tout naturellement que ce passionné de fantastique et d’heroic fantasy propose ses premiers travaux aux jeunes éditions Soleil.
Il publie son premier album en 1994, « Le Matin des suaires brûlés », série en quatre volumes écrite par Gary Lukinburg (Yann Cherrier). Toujours pour Soleil il débute « L’Odyssée de Japper Jack » en 2004, sur un scénario de K. Solon, autre pseudonyme de Yann Cherrier. Hélas, un seul album de cette série avortée sera publié.
Il rejoint les éditions Delcourt où en 2009 il dessine un opus de la série « 7 », « Sept prisonniers » sur un scénario de Mathieu Cabella. Deux ans plus tard, il participe au collectif « Spyder » écrit par Latour. Enfin, en 2014 il dessine un album de la série « L’Homme de l’année », « 1492 ». En 2017 les éditions DBDLM publient un superbe artbook réunissant 92 planches et illustrations. On peut y admirer l’utilisation de la plume, des feutres et des pinceaux.
Il abandonne la bande dessinée pour la production audiovisuelle travaillant pour Europacorp sur « Anna », « The Lady »…
Il y revient avec « Le Bossu de Montfaucon », un diptyque historique écrit par Philippe Pelaez, qui devait sortir en 2020 aux éditions Bamboo sous le label Grand Angle. Ce récit qui se déroule en 1484 évoque l’histoire de Louis d’Orléans prince de sang furieux de s’être vu refuser la régence du futur Charles VIII au profit d’Anne de Beaujeu. Alors que se prépare le siège de Nantes, il reçoit la visite de Pierre le Bâtard et d’un curieux bossu tiré des caves du gibet de Montfaucon. Espérons pouvoir un jour découvrir les planches de ce projet inachevé.
Henri FILIPPINI