Mordillo : le plaisir de dessiner…

Guillermo Mordillo le plus européen des argentins vient de nous quitter… et pour une fois, il nous fait pleurer. Né avec un crayon en main, il aimait dire « Après avoir créé le monde, Dieu créa l’homme et la Femme. Et pour préserver le tout de l’anéantissement, il inventa l’humour ». Et de l’humour, il en avait à revendre !

Né le 4 août 1932 à Buenos-Aires, la même année que Quino, Soulas, Sempé et Ziraldo, Guillermo Mordillo partageait son temps entre l’école, le football dans la rue et le dessin. « Je n’ai jamais eu autant de plaisir à dessiner qu’aujourd’hui. Avec le temps, la maladie s’épanouit ; c’est comme un cancer qui se généralise… », confiait-il en 1978. Et ce cancer, il l’a entretenu jusqu’à sa disparition. Dès 1950, il illustre des livres pour enfants et travaille sur des dessins animés. En 1955, il fait partie de l’agence internationale de publicité McCann Erikson à Lima.

Cinq ans plus tard, il débarque à new York où il réalise des dessins animés pour Paramount Pictures (« Popeye », « Little Lulu ») tout en produisant des calendriers et des cartes d’humour. Son premier album, « Le Galion » est publié dans de nombreux pays. Cinq courts métrages sont diffusés en 1974 par la télévision française et des expositions sont proposés à Paris et à Barcelone.

Ses dessins d’humour et ses pages de gags sont publiés dans le monde entier. Au fil des années il a imaginé un monde bien à lui où se mêlent absurde, sensibilité, et surtout humanité. L’humain est toujours présent dans l’univers de Mordillo fait de petits bonhommes aux gros nez et d’animaux truculents. Ses premiers cartoons ont été publiés en France en 1966 juste avant une longue collaboration avec l’hebdomadaire Pif Gadget. « Le Galion » parait en 1970 en France, « Grazy cow-boy » en 1972, « Les Girafes » en 1975, suivi de nombreux ouvrages aux éditions Glénat (Mordillo Opus  1 à 5», « Mordillo safari », « Mordillo Golf », « Toutes les girafes »…).

Dans la vie comme dans ses dessins Mordillo était un homme tout en rondeur, d’une rare gentillesse.

Henri FILIPPINI

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3 réponses à Mordillo : le plaisir de dessiner…

  1. Henri Khanan dit :

    Merci pour cet article, je m’étonne tout de même du manque de disponibilité des albums Glénat consacré à cet auteur important.
    On a eu droit à une belle Intégrale du Génie des alpages quelques mois après le décès de F’Murrr, que les éditeurs de Glénat au lieu de tenter de pondre de nouveaux cycles thêmatiques, réhabilitent les joyaux de leur patrimoine éditorial….

  2. BARRE dit :

    Découvert grâce à Pif gadget, un dessin et un humour qui apporte beaucoup, comme une séance de relaxation…

  3. Henri Khanan dit :

    Oui, du talent, de la drôlerie, avec un peu de poésie. En plus, c’était facile à traduire, il n’y avait pas de texte! LA BD est un langage international et universel!

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