« Encyclopédie de la bande dessinée » : 7 000 pages de nostalgie…

C’est Alain Beyrand, l’homme de Pressibus, qui, lors d’une visite chez moi, m’a présenté un volume de « L’Encyclopédie de la bande dessinée » de Victor Cypowyj. J’avais appris son existence dans les pages de Hop !, remettant toujours à plus tard son acquisition. Cette découverte hasardeuse m’a convaincu de commander les 14 volumes du troisième tome consacrés aux récits complets d’après-guerre.

Après avoir proposé en quatre volumes un panorama des périodiques d’avant-guerre (1200 pages), puis une présentation des journaux d’après-guerre en sept albums (2 500 pages), c’est aux fameux récits complets d’après-guerre que s’est attaqué Victor Cypowyj. Production foisonnante qui lui a demandé quatorze volumes d’environ 500 pages pour en arriver à bout.
De A à Z ces petits fascicules aux couvertures chatoyantes, aux contenus parfois médiocres, souvent intéressants, sont analysés accompagnés de la reprise de la plupart des couvertures en couleurs et de nombreuses pages intérieures le plus souvent en noir et blanc. Ne vous attendez pas à des commentaires pointus, Victor Cypowyj est un nostalgique dont le seul souhait est de partager ses émotions d’antan avec ses lecteurs. Si le contenu des journaux est largement évoqué, les héros et les épisodes de leurs aventures répertoriés, les auteurs signant leurs travaux mentionnés, on peut regretter le manque de curiosité en ce qui concerne la recherche de l’identité des créateurs demeurés inconnus, et pourquoi pas une présentation moins sommaire des scénaristes et dessinateurs indiqués. En revanche, de nombreuses pages sont dédiées aux versions étrangères des séries traduites.

Ce n’est pas un travail d’historien, mais de passionné et c’est déjà beaucoup. Nous sommes loin des travaux méticuleux de Gérard Thomassian dans ses « Encyclopédie des petits formats » mais le travail de Victor Cypowyj concerne surtout des éditeurs et des magazines qui n’ont pas été traités dans ses passionnants ouvrages. Victor Cypowyj avait pour projet un quatrième volet en quatre volumes consacrés aux magazines de poche, déjà largement avancé (plus de 2 000 pages) qu’il est contraint d’ abandonner pour cause de santé. D’où l’intérêt de se procurer l’ensemble de ces travaux, les siens et ceux de Gérard Thomassian, qui couvrent pratiquement toute l’histoire de la bande dessinée populaire en France de ses débuts aux années 1980.

Histoire de vous faire saliver voici brièvement les sommaires des quatorze volumes de cette œuvre monumentale mais qui ne sont pas vendus séparément :

- Volume 1 : L’ouvrage débute par une longue introduction consacrée aux récits complets dans le monde avant de présenter les premiers fascicules, Les  Risque-Tout, Deuxième Bureau, Les 3 mousquetaires du maquis, A l’Assaut du ciel, Les As du ciel, A Travers le monde, Aigle noir, Airman, Alain la foudre, Les Albums de poche, Les Albums d’or, L’Alouette, Amok , L’An 2000, Andrax, Appel de la jungle, un long dossier sur les Séries Artima, Audax, Une Aventure de… (524 pages).

- Volume 2 : On commence avec Ardan puis suivent Atome Kid, Au Galop !, la Collection Audace, L’Audacieux, Audax, laCollection Audax, Aventure autour du monde, L’Aventure en images, Aventures et mystère, Amok, laCollection Aventures et mystères, Aventures fantastiques, Aventures Fiction, Aventures Films, Aventures Héroïques, Aventures illustrées…et pour conclure Les Aventures mystérieuses (468 pages).

- Volume 3 : La découverte débute avec Les Aventuriers d’aujourd’hui puis Collection Bagarre, Banko, Big Bill le casseur, les Belles Aventures, Big Bill le casseur, Bill Cyclone, Bill Norton, la  Collection Bison, Bob Colt, Bob l’Ardent, Bonanza, Brik/Yak, Broncho Bill, Cabrioles, Les Cahiers de l’aventure, Le Canard aux olives, Captain Marvel, Capitaine Rob et enfin Captain Horn (456 pages).

- Volume 4 : Volume particulier puisqu’il consacre plus de cent page à un intéressant dossier sur la censure avant de présenter Cap’tain Plouf, Cap’tain Tornade, Sélection Casse-cou , Le Cavalier inconnu, Collection Cendrillon, Choc, Clan N° 4, Les Classiques de l’aventure,Les Héros de l’aventure, Les Classiques Illustrés, Clic et clac, la  Collection 13, la  Collection Victoire, Comic Burlesc, Comic magazine, Commando et enfin lesCollection du Conquérant (472 pages).

- Volume 5 : L’ouvrage s’ouvre avec Les Contes du Far-West puis Magazine Coq Hardi, Le Corsaire, Le Corsaire de fer, Cosmos, Cow-Boy, Cyclone, Dakota, D’Artagnan, De l’aventure…du Mystère, De l’Aventure, du Risque, Diavolo, Douglas, un copieux chapitre sur Dynamic, Dynamite, la collection Éclair, Éclair… enfin les nombreux titres de la Collection E.L.A.N. (496 pages).

- Volume 6 : On débute avec le magazine Espace, Fantask, Fantax qui occupe près de cent pages, Fantax magazine, la collection Fantôme, Le Fantôme, Flambo, Flèche d’Or, la collection For Ever, Fox, French Bill, Fulgor, G’Man contre gangsters, Les Gais jeudis… et pour conclure en beauté une longue étude deGarry (492 pages).

- Volume 7 : C’est Garth qui ouvre ce nouvel opus, puis Gazelle blanche, Gong, la  Collection Grand Nord, Les Grandes Aventures, la  Collection Les Grandes Aventures, Les Grands Récits Illustrés, Les Grands Romans Illustrés, La Guerre racontée par l’image, Gis et Gaëtan, Hardi les gars !, Hardy, Héroïc, Héros de l’aventure, Héros du Mystère, Héros magazine, Hopalong Cassidy, Humo, Collection Hurrah !, Images Filmées, Indian Bill,  et pour finir un long chapitre sur la Collection l’Intrépide (492 pages).

- Volume 8 : On commence par L’Intrépide Capitaine Éric suivi par Le Journal de l’Aventure, Jack Morton, Jean Lynx, la  Collection Jean-François, les collections Jeunes Aventureux et Jeunes Aventureuses, Film Jeunesse, la Collection Jeunesse, Jeunesse Sélection, Jim Cartouche, Jim l’Éclair, Jim Taureau, Jim Tomahawk, John Riffle, Johnny Texas, Le Juge Wright, Junioret ses déclinaisons, Kallum magazine, Kid Oklahoma !, Kid Rivers, Kiki Sprint, King le vengeur, Kiwi, Kon Tiki, Magnus… et pour terminer Malabar le roi des mers du Sud (528 pages).      

- Volume 9 : Un poids lourd pour commencer, Mandrake puis  Marc Airain, Marcellino, Marco Polo, Marvel, Mascotte, Maya le sioux, Les Merveilleuses Aventures, Météor, Missions secrètes, Misterix, Mocassin Noir, Mon Aventure, Mon Petit cinéma, Mon Roman filmé, Le Monde et la jungle, Roag, Monde Futur, Mondial Aventures, Mustang… et l’intriguant  Myster pour terminer (492 pages).

- Volume 10 : On débute avec Mystère et Policepuis Mystic, Nat le petit mousse, Les Nouveaux récits complets, Sergent O’Brien, Ogar, Ohé !, Old-Boy, Olympic, Ouragan, Pampa, Panda, Panthère Blonde, Paris-Romans en images, Pecos Bill, Petit Furet, Petit-Riquet, LePetit Sheriff, pour finir avec l’excellent Petits Moineau (488 pages).

- Volume 11 :C’est le modeste Pic Aventures qui débute cet album qui se poursuit avec Pic etNic, Pim, Pam, PoumPirates et conquistadores, Plutos, Prairie, Prince Royal, P’tit gars, les divers magazines des éditions Publi-Vog, Radar, Ranch magazine, Rancho, Rapt et Enquête, Red Canyon, Reportages sensationnels, Risque-Tout, Le Roi des Tigres, Robin, Robin des bois, Rocambol et pour conclureRocky Lane (488 pages).

- Volume 12 : Un gros dossier consacré à Rodéoet son héros « Tex Willer » ouvre cet album suivi par Le Roi de la prairie, Roy Rogers, Samedi Jeunesse, Sans Peur, Satanax, la collection Le Scalp, Scaramouche, Sciuscia (imposant dossier),Senior, Sergent O’Brient, Shazam, Sidéral, Sogor, Sosthène et Vazimou, Spoutnik, Super Bo…et enfin Supplément de Zorro (480 pages).

- Volume 13 : Le sympathique magazine Sylvie précède Tempest, Targa, Tarou,  un copieux dossier de 150 pages sur Tarzanet les nombreux magazines qu’il a inspirés,Teddy, Téméraire, un autre grand dossier sur Tex, la collection Texas, Texas Bill, Texas Boy (468 pages).

- Volume 14 : Clap de fin avec Tim et Tom, Tim l’audace, Tom Mix, Tom’x, Les Trois scouts, Tropic, la collection Vaillance, la collection Vaillant, Vengeur, la collection Victoire, Vigor, la collection Virginia, Wampus, West Romance, la collection Wild West, Yak, Youpi, Yuma Zar’o…et pour mettre un point final un dossier consacrer à Zorro.(408 pages) .

A la lecture de cette liste impressionnante, ceux qui connaissent un peu cette période fertile en créations de journaux seront rassurés quant à la richesse de cette étude. Il aurait fallu peu de choses pour que l’exercice soit parfait, des notes sur les auteurs par exemple, une relecture plus attentive, mais n’oublions pas qu’il s’agit du travail d’un homme seul, uniquement motivé par sa passion. La mise en page est correcte, la reproduction des documents de qualité compte tenu de l’état de conservation pas toujours parfait des magazines de ce temps lointains. Le tirage est limité et l’entreprise menée sans but lucratif.

Comme les deux précédents tomes les 14 volumes de ce troisième tome ne sont pas vendus séparément, il faut acquérir l’ensemble de la collection. Le prix est à la hauteur de l’œuvre : 840 euros plus 40 euros de frais de port (colis de 25 kg envoyé en colissimo sécurisé). Des facilités de paiement sont possibles en accord avec l’éditeur. On peut encore se procurer les tomes 1 (4 volumes) et 2 (7 volumes) : Victor Cypowyj, 1 Allée Mélusine, 57500 Saint Avold, victor.cypowyj@sfr.fr, Tel : 06 20 02 67 65.

 Henri FILIPPINI

Au sujet des deux premiers tomes, voir aussi Quelques documents historiques sur le 9e art et nouveautés oubliées du passé… et Dissertons sur la BD, il en restera toujours quelque chose….

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5 réponses à « Encyclopédie de la bande dessinée » : 7 000 pages de nostalgie…

  1. FranckG dit :

    Il faudra que l’on m’explique comment ce genre d’étude patrimoniale et documentaire, n’est pas réalisée en lien avec un service public quelconque, (une BM de renommée par exemple), ou ne bénéficie pas d’aide publique, qui permettrait de réduire son cout de production, et surtout, d’assurer une distribution plus large, permettant à tout lecteur intéressé de découvrir et lire ce travail de passionné. L’aide de médiathèques impliquant aussi, de fait, la possession par celles-là mêmes, des volumes, et donc leur visibilité accrue.

    On reste cependant là avec, comme vous l’écrivez, 14 volumes à acquérir obligatoirement, si l’on a la chance de pouvoir débourser 840 (!!!) euros, plus port. Complètement dingue, pas vis à vis du travail accompli, on est d’accord, mais du partage et donc de la « démocratisation » d’une étude qui mériterait mieux.
    On se croirait revenu dans les années quatre-vingt, ou cet aspect « artisan », faisant les choses dans son coin, loin de tout circuit, était davantage monnaie courante… Depuis, la mise en avant du patrimoine a heureusement un peu fait du chemin, et le Crowfunding aussi. Et même si les projets ne manquent pas à ce niveau, je pense que ces volumes auraient (peut-être) gagné à être proposés par ce biais, mais il ne s’agit que de mon humble avis…

    • PATYDOC dit :

      « L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » (1848 – F. Bastiat)

  2. Michel Dartay dit :

    Oui, évidemment, mais le CNL et d’autres organismes philanthropes (normal, ils distribuent l’argent et les subventions qu’ils n’ont pas gagné, juste colecté ou prélevé sur nos impôts) préfèrent les BD d’auteurs aux travaux patrimoniaux.C’est triste!

    • JC Lebourdais dit :

      L’argent va seulement aux projets bien-pensants, qui promeuvent le feminisme ou la diversite, pas pour les reactionnaires comme nous qui aiment les BD d’antan. C’est triste.

      • caramel dit :

        Vous montez un dossier, vous proposez aux organismes compétents sinon vous la fermez plutôt que de jeter le discrédit sur des personnes qui ne vous ont rien demandés.

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