Nicolas Malfin, le succés au bout du crayon

En pull noir et jean, Nicolas reçoit aimablement dans son saint des saints, une chambre cossue, au centre de laquelle trône la table à dessin. Sur les côtés, entre l’imprimante et la télé, d’impressionnants rayonnages de livres constituant une banque de données personnelles, minutieusement constituée.

 

 

Quelques figurines de héros de bd, et des illustrations de Golden City, mises sous verre et négligemment posées ça et là, rappellent le statut de dessinateur à succès du modeste et très accessible maître des lieux. Nicolas programme le magnétoscope « Nous passons tout à l’heure sur La 3», confie-t-il, « pour nous, c’est une nouvelle forme de reconnaissance ».

 

 

 

 

 

 

 

Le tome six fin se révèle particulièrement riche en rebondissements… Quel accueil les lecteurs réservent-ils à cette fin du premier cycle ?

 

Les premiers échos montrent qu’ils sont ravis des révélations, agréablement surpris même. Les ventes marchent forts et relancent les 5 premiers tomes qui dépassent à présent les 330 000 exemplaires.

 

 

 

Quelle est la recette de ce succès ?

 

Peut-être le regard que nous portons. A travers son scénario, Daniel aborde des thèmes scientifiques, comme le clonage, mais aussi sociaux. La ville de Golden City est une invention d’autant plus fascinante que dans l’avenir ce type de ville existera assurément.

 

 

 

Au fond, qui sont les véritables héros de la série ?

 

L’avantage de cette série est qu’elle est très riche en personnages. Le héros principal est Harrison Banks, mais les enfants, soeur Léa ou Amber, ont des caractères si originaux qu’ils sont devenus des protagonistes incontournables. Et au fil des livres, je me rends compte que l’élément clef, c’est bien la cité.

 

 

 

Golden City donne-t-elle une bonne image de notre monde à venir ?

 

Pour moi, ce n’est que le reflet de ce qu’il se passe déjà. La récente actualité le montre. La première nation de la planète n’a rien su faire pour ses pauvres après le passage de Katherina. Le climat change. La science progresse mais soulève à son tour des questions. Nos thèmes sur la pollution, la salinisation des nappes phréatiques, les problèmes de santé publique, décrivent la modification des équilibres de la planète qui sont en cours. Anticiper, c’est regarder ce qui nous entoure et imaginer l’évolution prochaine.

 

 

 

D’où vos passages dans des émissions scientifiques ?

 

La série aborde des thèmes scientifiques à travers un univers que nous avons voulu cohérent : le réchauffement de la planète a fait monter le niveau des eaux, dispersé les maladies, et ainsi amené les riches à se préserver dans une cité flottante. Et la transgression de la loi en matière de clonage nous renvoie à notre propre époque. Chaque album a été travaillé avec ce même souci de véracité. Mais il était aussi important d’avoir des personnages comme les enfants qui représentent l’espoir. Le monde autour de Golden City reste peuplé de gens modestes qui s’adaptent comme ils peuvent aux changements. L’univers de la série n’est donc pas si noir.

 

 

 

Comment s’articule le travail avec Daniel Pecqueur, le scénariste ?

 

Il règne entre nous respect et écoute. J’ai appris mon métier sur les deux premiers albums ; car, si j’avais de bonnes bases acquises en autodidacte, j’ai dû travailler le dessin et la mise en scène. Mais rapidement notre collaboration s’est approfondie. Lorsque Daniel me parle du futur album, nous apportons nos idées ensemble pour développer la meilleure histoire. Si Daniel reste maître du scénario, il est sensible à ce que je dessine, et, à ce titre, me laisse proposer des décors ou des réflexions sur la scénographie. Nos imaginations, nos cultures et nos approches visuelles se complètent harmonieusement.

 

 

 

Un cycle se clôt, mais où va la série ?

 

Nous en discutons avec Daniel. Je devrais commencer la première planche début octobre, dés la fin de mon travail sur les produits dérivés, et nous préparons un hors série sur la ville flottante.Il reste bien des mystères enfouis au coeur de Golden City pour continuer à étonner les lecteurs.

 

 

 

 

 

Comment vois tu ton avenir ? Plein de rêves…

 

 

 

Joël Dubos

 

 

 

 

 

 

 

Repères :

 

1971 : naissance à Dreux de Nicolas Malfin

 

1977 : À six ans, il découvre sa passion du dessin en apprenant à lire sur Astérix

 

1997 : DEA de physique des matériaux ; présentation d’un projet chez Delcourt

 

1998 : Illustrateur pour le jeu de rôles Polaris

 

1999 : 1er tome de Golden City, succès immédiat

 

septembre 2005 : sortie du 6e tome de la série plébiscitée par le public ; tirage initial à 80 000 exemplaires, retirage de 10 000 albums deux semaines plus tard

 

 

 

 

 

Extrait (cliquez sur l’appareil photo)

 

La planche originale de la page 8

 

Le thème du tome 6 : « Sur Golden City, la cité flottante où se concentre la ploutocratie mondiale en cette fin de XXIe s, la lutte pour le pouvoir s’intensifie. Revenu clandestinement, l’ancien maire Harrison Banks, en cavale après un coup monté, est arrêté et condamné à mort. Mais Mifa et les enfants trouvent en Amber, une jeune mère de famille qui est aussi une redoutable tueuse à gages, un improbable allié qui va considérablement modifier la donne. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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