Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...Un livre défricheur sur la situation de la bande dessinée dans les bibliothèques francophones…
Maël Rannou, fanéditeur de la revue Gorgonzola et bibliothécaire à Laval (qui connaît donc bien ce sujet abordé pour la première fois dans un ouvrage !), s’est attelé à réaliser un panorama de la diversité du secteur BD dans les bibliothèques, en analysant les problématiques et les différentes méthodes utilisées pour mettre en place un fonds en ce domaine et le faire vivre. Pour ce faire, il s’est entouré de nombreux collaborateurs (1), tous bibliothécaires ou chercheurs, qui présentent différentes stratégies visant à développer la place non négligeable qu’a le 9e art dans ces institutions publiques.
Construit en chapitres thématiques, cet opus de 172 pages met l’accent sur les évolutions récentes du médium : BD alternative, numérique, du réel, etc.
La partie sur l’histoire de la bande dessinée est la moins passionnante, car un peu disproportionnée, par rapport au nombre de pages imparti à la totalité de l’ouvrage, et trop déconnectée de l’univers des bibliothèques, mais elle sera quand même utile pour les bibliothécaires qui se retrouvent responsables d’un fonds, alors qu’ils n’y connaissent rien.
Si l’on veut pinailler, il manque aussi, peut-être, un historique de la place de la BD en bibliothèque et des témoignages plus divers : par exemple de responsables, de simples employés, ou d’usagers de bibliothèques lambda, qu’elles soient municipales, départementales, universitaires, etc. Même si ceux proposés avec les gérants du CIBDI d’Angoulême ou de la médiathèque de Mazé-Milon sont vraiment très enrichissants.
Cela dit, « Bande dessinée en bibliothèque », comme la plupart des opus édités par les éditions du Cercle de la librairie dans leur collection Bibliothèques, est essentiel : nos petites remarques, étant, un peu, le revers d’une médaille méritée pour un livre de référence qui essuieles plâtres dans un domaine jamais traité, ou si peu dans quelques revues spécialisées !
D’ailleurs, Maël Rannou caresse l’espoir de proposer, dans quelques années, une version mise à jour, avec un cahier d’illustration et une BD en couverture (voir le projet ci-contre finalement abandonné par l’éditeur) ! Mais si vous êtes un professionnel des bibliothèques ou si vous êtes intéressé par le sujet, n’attendez pas cette hypothétique réalisation pour vous procurer cet ouvrage indispensable : il risque, en effet, d’être vite épuisé, vu la demande !
Gilles RATIER
(1) Il s’agit de Julien Baudry, Benjamin Caraco, Pierre-Laurent Daures, Muriel Desvois, Mikaël Pengam, Annaïg Plassard, Antoine Torrens et Delphine Ya-Chee-Chan.
« Bande dessinée en bibliothèque » sous la direction de Maël Rannou
Éditions du Cercle de la librairie (35 €) – ISBN : 978-2-7654-1566-4
Merci beaucoup pour ce commentaire, bon pour la couverture non-utilisée in fine 2 précisions :
- Il s’agit d’un montage grossier fait sous paint, cela évidemment la la typo aurait été harmonieuse et le dessin mieux découpé et monté si on avait été plus loin que cette version de travail.
- L’excellente bande dessinée est signée Anouk Ricard.
Je suis curieux de lire cet ouvrage.
Travaillant au secteur des DVD Fictions, je me souviens de cette réflexion de notre directeur de l’époque (il y a 6 / 7 ans) ou la bande dessinée, les films et la musique étaient des « produits d’appels ».
Un autre problème des établissements « bibliothèques » est souvent leur mode de fonctionnement qui sont lents a réagir à l’évolution des nouvelles niches éditoriales. Les budgets d’achats collent-ils à l’apparition, par exemple, des mangas, puis des comics ou ces titres ont-ils pris leur place parmi le budget existant. Même gâteau mais plus de parts à y insérer.
Quid de la conservation des vieux titres moins lus face à la montée des braderies en bibliothèques ?
Merci pour cette actu. Je suis d’accord avec le commentaire précédent, qui met l’accent sur la problématique de l’acquisition, la conservation ou non, et la médiation de genres BD mal connus ou perçus par les responsables du fonds. Un comics ou un roman graphique acheté sur une bonne critique peut finir au pilon dans certaines bibliothèques très rapidement, car…il n’est pas emprunté…:-( Ridicule, scandaleux, ou juste…normal ?
Sinon, en tant que médiathecaire, je ne sais si j’ai loupé le coche, …mais je n’ai jamais entendu parler de la conception de cet ouvrage. Une petite enquête auprès des médiathèques du réseau aurait pu avoir son sens…
Cordialement.