« Michel Brazier » T2 : enfin !

Il avait fallu attendre 2016, après la publication d’un premier épisode de « Michel Brazier » en 1979 dans les pages de l’hebdomadaire Spirou (numéros 2142 à 2157), pour voir enfin ces pages mythiques réunies dans un album édité par Fordis en 2016. Avec la promesse aux lecteurs de bientôt découvrir la suite de cette aventure débutée voici quarante ans. Promesse enfin tenue après pas mal d’émotions pour l’éditeur…

Nous avions laissé Michel Brazier survolant une région inhospitalière d’Afrique du Sud où, en bon mercenaire, il avait pour mission de récupérer des diamants dans la mine de Dorpse 1 réputée comme inviolable. Le plan initial tourne à la catastrophe et notre héros doit improviser un repli qui se révèle aussi risqué que dangereux. C’est après l’incendie de sa plantation que l’ancien soldat devenu mercenaire se trouve bien malgré lui dans une situation dont il ne comprend pas le mécanisme. Et il est bien décidé de tout faire pour en découvrir les rouages…

« Michel Brazier » est l’adaptation des « Diamants du Président », une série en six épisodes écrite et réalisée en 1978 par Jean-Michel Charlier pour Antenne 2 (désormais France 2) avec Michel Constantin dans le rôle du héros (voir Michel Brazier, « petit » frère de Rahan !). C’est André Chéret, dessinateur vedette de « Rahan », qui met en images « La Machination, », premier épisode de ce récit mouvementé publié par Spirou. Le second volet, « Rendez-vous avec la mort » ne sera pas publié, scénariste et dessinateur ne trouvant pas le temps de le réaliser. Ces premières pages attendront 2015 pour être réunies sous forme d’album par Fordis Patrimoine qui propose les séries écrites par Jean-Michel Charlier encore inédites en album. Dans la foulée, l’heureux éditeur annonce un second album pour l’année suivante après avoir obtenu l’accord d’André Chéret qui accepte de poursuivre la série dont l’adaptation sera assurée par un pro bien connu des amateurs de BD : Christian Godard. Hélas, la maladie contraint le dessinateur à mettre une fin définitive à sa carrière. Un rude coup du sort qui retarde l’opération, le temps de trouver un remplaçant et succéder à Chéret n’est pas une mince affaire.

Finalement, c’est Mankho qui s’y colle avec le désir de se défoncer après une carrière en dent de scie. Né en 1967, Dominique Cébe alias Mankho, publie ses premières bandes dessinées aux éditions Semic sur scénarios de François Corteggiani, dont deux épisodes de « Zembla ». Il dessine « Aathon » écrit par Rocca chez Soleil, puis retrouve Corteggiani dans le nouveau Pif Gadget où il anime « Forg ». Il dessine « Le Roi du monde » chez Glénat, « L’Homme à la tête de fer » chez Grand West, « Pieter Bruegel » chez Glénat, « Georges Cadoudal » chez Triomphe… Sans réussir à parvenir à la puissance graphique de Chéret, il propose des pages honnêtement construites qui devraient encore s’améliorer dans le prochain album annoncé pour l’an prochain : «Poursuite impitoyable ». 

On peut regretter le prix de 23 euros, élevé pour un album standard de 48 pages, d’autant plus qu’il ne propose pas le traditionnel dossier. Salvatore Biddau, animateur des éditions Fordis, se justifie par un tirage modeste. Notons qu’il existe un tirage de tête avec jaquette (64 pages) tiré à 220 exemplaires en voie d’épuisement (39 euros, sb.fordis@executive-process.fr).

Henri FILIPPINI

« Michel Brazier T2 : Rendez-vous avec la mort » par Mankho et Christian Godard, d’après Jean-Michel Charlier

Fordis Patrimoine (23 €) – ISBN : 9791095720003  

Galerie

Une réponse à « Michel Brazier » T2 : enfin !

  1. Crissant Clavier dit :

    « Hélas, la maladie contraint le dessinateur à mettre une fin définitive à sa carrière.  »

    André Chéret,malade,lâche ses crayons et pinceaux,triste nouvelle.

    L’occcasion de se rappeler que c’est un des plus grands artistes de la BD au monde,malgré
    quelques fluctuations des bases académiques sans vraies importance pour cet instinctif pour jus d’une vélocité et d’une inventivité hors norme.Les intégrales de Rahan noir et blanc aux planches « dans leurs jus » sont une véritable leçon de chose,du grand art. Un très très grand.
    Pas une mince affaire,en effet,de le remplacer.

    Je crois que dessiner des voitures dans Michel Brazier l’avait contrarié, ,à l’époque, d’où sans doute le peu d’empressement à poursuivre.

Répondre à Crissant Clavier Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>