« Révolutionnaires » par Clément Fabre, Aymeric Mantoux et Benoist Simmat

À l’heure où les esprits s’échauffent dans nos rues avec la volonté d’échapper aux leaders quels qu’ils soient, c’est sûrement l’occasion de réviser nos connaissances sur les révolutionnaires de tous poils. Le sous-titre de l’ouvrage « Lénine, Mao, Che Guevara et tous les autres en BD » prouve bien qu’avec eux on va beaucoup voyager, avec les plus connus comme avec des inconnus, hommes et femmes qui ont fait vaciller les traditions jusqu’au déni quelquefois des idéaux qu’ils défendaient initialement…

L’ouvrage n’est pas un album de bande dessinée, mais un livre illustrant chaque double page consacrée à chacun ou chacune des révolutionnaires d’une planche de bande dessinée. Ces pages de Clément Fabre sont réalisées, nous dit-on, « sur la base d’anecdotes ou de scènes historiques authentiques », précision importante tant certaines situations mises en scènes semblent surréalistes. Prises au second degré, elles paraissent même humoristiques. Il n’en est rien !

Cette anthologie très particulière réunit en effet une bonne trentaine de personnages hors du commun, retenus parmi les figures marquantes depuis une centaine d’années et « issus du creuset de la révolution d’octobre 1917 » qui ont pour point commun d’avoir le plus souvent échoué à rendre le monde meilleur. Il y a en effet parmi eux, il faut bien le dire rétroactivement, des individus peu recommandables au bout du compte, tant leur autoritarisme et leur folie ont martyrisé leurs peuples et même fait disparaitre des millions d’individus. Lénine, Mao, Staline, Pol Pot… L’histoire peut difficilement oublier leurs bilans, lourds, très lourds.

Les fiches synthétiques sur les parcours biographique et politique des uns et des autres comportent également une « fiche de renseignements » précisant l’essentiel (dates et lieu de naissance, origines familiales), mais également à quoi ils ressemblaient ou quelle est aujourd’hui leur postérité. Figure également un « indice de notoriété » en 2018, chez nous, en France. De fait, si Lénine, Trotski, Castro, Mao, Tito, Kim Il-Sung ou Che Guevara sont évidemment célèbres,  quelques-uns, propres à l’histoire de leur pays, restent sont inconnus en dehors de leur frontières. C’est le cas de Damdin Sükhbaatar, en Mongolie (dont la capitale Oulan-Bator, lui doit son nom), de John Heartfield en Allemagne, d’Ito Noé au Japon, Dahal au Népal…  D’autres sont à peine peu plus connus : Bela Kun, en Hongrie, Nestor Makhno en Ukraine…

Face à la barbarie de certains de ces hommes, pour certains carrément terroristes  (Baader, Carlos..) il y a heureusement pour remonter le niveau, des femmes qui, elles, cherchaient à faire reconnaitre le droit des femmes, l’émancipation sociale et / ou sexuelle, plutôt que le pouvoir. Parmi elles : Rosa Luxembourg, Angela Davis,  et d’autres moins connues comme Alexandra Kollontaï, en Russie, qui considérait la sexualité comme l’émancipation des masses. Au bilan, voilà un livre qui dresse un panorama instructif sur les figures qui ont marqué l’histoire en s’appuyant sur des « révolutions rouges », finalement la couleur du sang qu’ils ont beaucoup fait couler. Heureusement, ces rappels historiques sont compensés par les pages de BD, plus guillerettes pourrait-on dire…

Didier QUELLA-GUYOT  ([L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook).

http://bdzoom.com/author/didierqg/

« Révolutionnaires » par Clément Fabre, Aymeric Mantoux et Benoist Simmat

Éditions Robinson (19, 95 €) – ISBN : 978-2-01625-229-1

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