Conférence à la Bnf, le 7 décembre à 10h00, sur l’évolution du travail des scénaristes de bande dessinée francophone pour la jeunesse

Notre collaborateur Gilles Ratier, l’un des spécialistes de l’histoire de la bande dessinée francophone et plus particulièrement de la carrière de Jean-Michel Charlier – on lui doit notamment une biographie référence sur cet incontournable scénariste aux éditions Le Castor astral – donne une conférence à la Bnf vendredi 7 décembre à 10h00 : « Le Travail des scénaristes de bande dessinée francophone pour la jeunesse au XXe siècle : l’exemple de la carrière de Jean-Michel Charlier ».

Pour les détails pratiques et assister à cette intervention gratuite (il est cependant nécessaire de s’inscrire), voir : http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/conferences/f.conf_cnlj.html?seance=1223929150175.

Par son intitulé, la bande dessinée privilégie l’image. Pourtant la mise en page, l’illustration et l’enchaînement figuratif d’une histoire découlent du texte contenu dans les phylactères, et surtout du découpage prévu par l’auteur. Le scénario est donc l’ossature de ce mode d’expression et son auteur établit ainsi un travail primordial. De cette façon, le scénariste est à la fois un écrivain et un metteur en scène (metteur en planches ?) : sa figure émerge lentement au cours de l’histoire de la bande dessinée, il faut attendre l’après-guerre pour que le métier de scénariste soit véritablement créé.

En Belgique, l’hebdomadaire Spirou des éditions Dupuis, déjà fort d’une équipe de dessinateurs rodés autour de Jijé (Joseph Gillain), s’adjoint les services de la World’s Press : agence fournisseur de matériel rédactionnel, dirigée par Georges Troisfontaines. Conscient de la complexité du métier de créateur de bandes dessinées, il incite ses collaborateurs à travailler à l’américaine, en se spécialisant : les uns dans le dessin, les autres dans le scénario, ou dans le lettrage, le décor… Avec le concours de Jean-Michel Charlier, devenu dessinateur dans les domaines aéronautique ou maritime après des études de droit, la World’s va produire les meilleures séries réalistes de Spirou.

Suivant le conseil de son ami Jijé, Charlier se tourne vers l’écriture et va devenir l’un des plus grands scénaristes de la bande dessinée francophone du XXe siècle. Travailleur prolifique, il sera le créateur de nombreuses séries mythiques comme « Buck Danny », « Blueberry », « Barbe-Rouge », « Tanguy et Laverdure », « La Patrouille des Castors »…, se définissant, lui-même, comme un conteur, dans la continuité des grands feuilletonistes du temps passé : Eugène Sue, Paul Féval, Ponson du Terrail, Alexandre Dumas, Michel Zévaco, etc. Jean-Michel Charlier a aussi été, avec René Goscinny et Albert Uderzo, le créateur du journal Pilote. Pendant sa longue carrière, il a été le témoin de l’évolution du travail et des conditions des scénaristes de bande dessinée francophone pour la jeunesse, du début à la fin du XXe siècle, ayant assumé des postes clés comme rédacteur en chef, directeur de collection ou défenseur du droit des auteurs.

Gilles Ratier est un écrivain et journaliste, spécialisé dans le 9e art, actuellement chroniqueur sur le site BDzoom.com et dans le quotidien régional L’Écho du Centre. Il a été pendant 23 ans secrétaire général de l’ACBD, l’Association des critiques et journalistes de bande dessinée (de 1993 à 2016), et pendant 7 ans rédacteur en chef du site BDzoom.com (de 2010 à 2017). Tout en exerçant son activité professionnelle de bibliothécaire à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges (Bfm), Gilles Ratier a développé sa passion pour la bande dessinée autour de trois activités principales : rédacteur dans des supports professionnels, conseiller artistique et journaliste. Pour le compte de l’ACBD, il a publié pendant 16 ans (entre 2000 et 2016), un rapport annuel sur la situation économique et éditoriale de la bande dessinée 

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2 réponses à Conférence à la Bnf, le 7 décembre à 10h00, sur l’évolution du travail des scénaristes de bande dessinée francophone pour la jeunesse

  1. Henri Khanan dit :

    Je regrette profondément la disparition du rapport Ratier sur la BD. A quand son retour, éventuellement sous une forme plus réduite?

    • Gilles Ratier dit :

      Merci pour votre commentaire Henri…
      Comme vous devez certainement le savoir, l’élaboration de ce fameux rapport annuel (qui manifestement était utile, car vous êtes loin d’être le seul à regretter sa disparition) demandait une somme de travail titanesque : deux heures par jours, en moyenne, pendant toute l’année, et un mois de décembre à temps plein…
      Or, il arrive un moment où la passion ne suffit plus pour affronter, seul, tous ces efforts continuels (j’ai aussi un métier à assumer qui, lui, me permet de vivre), les incompréhensions, les oppositions, la vie de famille et les ennuis quotidiens (santé et autres) : d’où l’arrêt de ce travail qui était entièrement bénévole.
      Je continue cependant d’alimenter ma base de données, rien que pour moi, mais sans l’organiser, sans la mettre dans le contexte éditorial et sans la communiquer…
      Pour cela, il faudrait des conditions beaucoup plus professionnelles et de vrais moyens (autant humains que financiers) : je suis ouvert à toutes propositions, mais, aujourd’hui, la balle n’est plus dans mon camp !
      Bien cordialement et respectueusement…
      Gilles

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