« Sasmira Tome 4 : La Petite boîte rouge » par Anaïs Bernabé et Laurent Vicomte

21 ans après la publication du premier album en 1997 aux Humanoïdes Associés, voici enfin la conclusion de « Sasmira » aux éditions Glénat. Initié par Laurent Vicomte, ce récit fantastique fortement teinté d’ésotérisme trouve sa conclusion sous le crayon d’une jeune dessinatrice dont le trait impressionnant de virtuosité laissera pourtant dubitatifs les inconditionnels du créateur de la série.

Paris, 1996. Stanislas, jeune pianiste au caractère tourmenté, croise la route d’une étrange vieille femme qui meurt dans ses bras après lui avoir remis un scarabée d’or. A la suite d’une liaison amoureuse en compagnie de sa fiancée Bertille dans une vieille maison abandonnée, le couple se retrouve en 1909 dans le château de Rovannac où vit Sasmira, mystérieuse jeune femme follement amoureuse de Stan.

Fille illégitime d’un pharaon égyptien, emprisonnée dans l’immortalité par un prêtre amoureux éconduit, incapable d’aimer et de mourir, Sasmira est prête à tout pour gagner l’amour de Stan qui lui ne vit que pour Bertille. Victime d’un syndrome de vieillissement accéléré, Bertille ne pourra retrouver son âge et le vingtième siècle que grâce à deux bagues dissimulées par sa rivale. Une lutte contre le temps qui passe et dont la solution se trouve en Égypte le jour du solstice d’été, sur les pierres glaciales de la chambre royale de la grande pyramide au Caire…

Les lecteurs qui suivent cette série depuis son début, en 1996, se souviennent avec émotion du choc ressenti à la découverte des pages à couper le souffle de Laurent Vicomte, alors au sommet de son art. Un succès éditorial qui aurait dû motiver le dessinateur dont l’album fût un des grands succès de l’année. Il n’en fût rien, bien au contraire, incapable de finir une planche, il lui fallut l’aide précieuse de Claude Pellet pour boucler le second volume en 2011 en proposant des pages au trait assez proches des siennes. Épuisé par une collaboration pénible, peut-être pas injustement remercié, Claude Pellet est remplacé par une jeune dessinatrice diplômée en 2008 de l’école Emile Cohl de Lyon.

Peintre et Sculptrice, mais aussi character designer pour Ubisoft, elle termine le troisième épisode en 2016 en étroite collaboration avec Laurent Vicomte. Ce dernier volume s’éloigne graphiquement des pages de Laurent Vicomte, ce qui ne veut pas dire qu’il est moins bon, mais seulement différent. Si malgré une fin quelque peu déroutante, l’histoire demeure cohérente, on peut regretter les quatre styles graphiques différents qui se dégagent de chaque album.

C’est aussi la conclusion d’une aventure éditoriale hors norme, qui aura épuisé plus d’un éditeur.

Henri FILIPPINI

« Sasmira Tome 4 : La Petite boîte rouge » par Anaïs Bernabé et Laurent Vicomte

Éditions Glénat (14,95 €) – ISBN : 9 782723 497381

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