Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...Glénat héberge Comix Buro…
Lancé en 2008, le label indépendant Comix Buro s’est spécialisé dans la publication de sketchbooks d’auteurs de BD avant de proposer, dès 2012, l’adaptation des romans de Stefan Wul aux éditions Ankama, puis, en 2016, de mettre en chantier la série concept « Infinity 8 » aux éditions Rue de Sèvres. Malgré un excellent accueil critique, les résultats furent décevants pour leurs animateurs, la faute selon eux à un manque d’autonomie. Désormais label indépendant au sein des éditions Glénat, Comix Buro est au pied du mur avec la promesse d’une vingtaine d’albums par an…
Montpellier, 2008. Fascinés par les images de la propagande communiste au temps de son apogée, Agnès Charvier, Olivier Sztejnfater de la société Attakus et le dessinateur Olivier Vatine (« Aquablue ») créent le label Comix Buro qui, dans un premier temps, publie des sketchbooks. Une soixantaine d’ouvrages signés Crisse, Lereculey, Yoann, Rossi, Malfin, Tébo, Maëster, Alary… sera publiée. En 2012, ils proposent aux éditions Ankama l’adaptation en bande dessinée des fameux romans de Stefan Wul publiés dans les années 1950 aux éditions du Fleuve noir. La collection des Univers de Stefan Wul présente « Piège sur Zarkass » par Yann et Cassegrain, « Oms en série» par Morvan et Hawthorne, « La Peur géante » par Lapière et Reynès », « Niourk » par Vatine… Déçus par cette expérience où le suivi éditorial ne leur donne pas satisfaction, c’est aux récentes éditions Rue de Sèvres qu’ils lancent ensuite « Infiny 8 », série concept en huit volumes jonglant avec les paradoxes temporels. Une belle brochette d’auteurs participe à l’aventure : Zep, Vehlmann, Kris, Trondheim, Guibert, Vatine, Balez, Bertail, Boulet… Sept albums sont à ce jour disponibles, mais une fois encore les membres de Comix Buro regrettent un manque d’autonomie. Le même éditeur publie en 2017 le diptyque « Streamliner » de Fane, produit par Comix Buro.
Aujourd’hui, Jacques Glénat leur offre la puissance de sa maison d’édition et sa force de diffusion, tout en acceptant de ne pas faire figurer son nom sur les albums et surtout en leur accordant l’indépendance éditoriale et artistique totale qui, selon eux, leur manquait. Glénat est coéditeur au sein d’une société en participation créée avec Comix Buro, maison d’édition à part entière. Olivier Sztejnfater (pour Comix Buro) et Hervé Langlois (pour Glénat) en seront les dirigeants, ce dernier assurant la coordination entre ce nouveau label et le groupe Glénat. L’idée du premier « plan quinquennal » est de parvenir à une production d’une vingtaine de titres par an en lançant annuellement 5 nouvelles séries. La bande dessinée de genre sera au menu de ce label, qui fera la part belle aux auteurs et pour lequel aucun format ne sera prédéfini, oeuvrant dans le western, la science fiction… mais aussi les super-héros.
Quatre premiers albums, qui ont de la gueule, sont publiés en ce début septembre :
- « La Mort vivante » : deux pointures signent ce one shot qui ne passera pas inaperçu en cette rentrée, Olivier Vatine au scénario et Alberto Varanda (« La Geste des Chevaliers Dragons », « Élixirs », « Paradis perdu ») au dessin. Nous parlerons plus longuement dans d’autres rubriques de ce remarquable ouvrage inclassable entre vie et mort, aux images superbes inspirées par les gravures de Gustave Doré (72 pages, 15,50 €, ISBN : 9782344030790) et dont une version N&B grand format, au tirage limité, sera également proposée.
- « La Véritable Histoire des Franges » : mai 1968. Groupe de rock d’origine espagnole, les Franges font un tabac au cours d’une manifestation à la Sorbonne avec leur chanson « Je ne suis pas un clown ». 50 ans ont passé, Benoît Gamin, passionné de rock, se demande si le groupe n’est pas à l’origine de Mai 68. Un récit fictif qui replonge le lecteur au cœur de la révolte étudiante. L’auteur espagnol Juanjo Rodriguez (1969) écrit et dessine cette histoire au ton original (48 pages en couleurs, 12,50 €, ISBN : 9782344030813).
- « L’Orphelin de Perdide » T1 : après la mort de ses parents, Claudi, 4 ans, est l’unique survivant de Perdide, planète hostile et dangereuse. C’est avec l’aide d’un émetteur radio, laissé par sa mère, qu’il tente de joindre le Grand Max, une initiative qui le plonge au cœur d’un paradoxe temporel. Un passionnant diptyque écrit par Régis Hautière, dessiné par l’espagnol Adriàn Fernandez Delgado (1980), animateur, storyboarder, illustrateur et auteur de BD (« Le Corbeau noir », « Tangomango ») : 56 pages en couleurs, 14,50 €, ISBN : 9782344030806.
- « Héros du peuple » T1 : Shanghaï est le théâtre de meurtres violents. Une page extraite du « Petit Livre rouge » de Mao est retrouvée près des victimes. L’enquête conduit à la Bande Verte, triade sanguinaire dissoute depuis les années 50. Un récit aux multiples rebondissements qui mêle mutations humaines et complots contre le Parti de la Révolution écrit par Régis Hautière et dessiné par Patrick Boutin-Gagné (« Le Mangeur d’âmes ») : 56 pages en couleurs, 14,40 €, ISBN : 9782344030783.
Bonne chance à Comix Buro en ces temps difficiles pour la bande dessinée.
Henri FILIPPINI
Du coup, le dernier Infinity 8 à venir, il passe chez Glénat aussi ?…