SAMBRE, par YSLAIRE, de A à Z

Passionnément attendu depuis de nombreuses années, « Maudit soit le fruit de ses entrailles », cinquième album de Sambre, sera un des événements BD de la rentrée. Il inaugure un nouveau cycle. Bernard Sambre mort sur les barricades, Julie devient sans partage le personnage central de la série. Bernard-Marie, leur enfant, grandit dans leur souvenir et leur condamnation. Mais l’amour et, avec lui, l’aveugle espoir qui toujours l’accompagne, entrent dans une nouvelle génération.

 


APPROFONDIR


« Je rêverais d’être superficiel et de faire le tube de l’été, j’en suis incapable. Approfondir est un plaisir mais aussi une nécessité. j’ai besoin d’aimer, de connaître, d’approfondir mes personnages. C’est une passion. Je ne pourrais pas faire autre chose. »



DICTIONNAIRE


« Une de mes plus grandes sources de rêveries est le dictionnaire. Certains y voient l’équivalent d’un bottin de téléphone, c’est tout l’inverse pour moi. Même lorsque je traquais le nom de la série, je me laissais guider par l’émotion. Sang… Sans… Cendre… Sombre… Sambre. »


 


ECHAPPEES


« Au bout d’un temps, on se rend compte qu’on ne contrôle pas un personnage ou que le contrôler serait l’appauvrir. S’il reste systématiquement dans le cadre, il s’atrophie. Les échappées lui sont bénéfiques. C’est sa vérité, sa santé. »


 


ENFER


« Chez Victor Hugo on passe de l’enfer au paradis, et plus l’enfer est montré, plus le paradis est mis en valeur. Sambre appartient à ce registre de l’exacerbé. C’est une mythologie adolescente qu’il faut pousser toujours plus loin, jusqu’au bout. »


 


ENTONNOIR


« l’écris toute la vie d’un personnage pour, à l’arrivée, n’en garde que trois gouttes. C’est un principe d’entonnoir qui appartient à Sambre. »


 


ESQUISSE


« II me serait difficile de trouver mon travail abouti, ce ne sont que des esquisses. Il y a quelque chose de foncièrement frustrant dans ce que je fais. Mais la vie n’est qu’une esquisse, on ne passe jamais à l’encre. »


 


FEMMES


« Dans Sambre, les personnage: féminins ont au moins autant d’importance que les hommes. C’est une des rares séries à ose parler d’émotion. La plupart des hommes, auteurs ou lecteurs, ont des problèmes avec leurs propres émotions, et la BD est d’abord une culture masculine.


 


GAINSBOURG


« Le risque de se perdre dans l’esthétique n’existe pas pour moi. je ne cherche pas à faire joli. j’essaye même de faire mon deuil de cette quête perdue d’avance. La laideur perdure plus que la beauté, comme disait Gainsbourg. Ce qui reste c’est le cri, l’expression, cette défaite de la beauté. »


 


GUERRE DES YEUX


« Elle est beaucoup plus importante que Julie et Bernard. Ils sont le produit d’une tragédie familiale, mais que deviendront leurs enfants? Vont-ils répéter les erreurs de leurs parents? Ça, c’est la grande question, je suis père et ce type de questions m’interpelle, forcément. »


 


MALEDICTION


« Les Sambre ne peuvent pas aimer. Mon travail est de rendre crédible cette thèse, je fais appel au mécanisme du destin, ressort par excellence de la tragédie. Le destin qui se reproduit de génération en génération tient en partie à l’identification, en partie à autre chose qui est peut-être génétique. Tout Sambre tourne autour de ce nœud. »


 


MERES


« La problématique de Julie qui se demande si elle peut être femme sans être mère est celle que vivent beaucoup de femmes actuelles. Qu’un homme se pose des questions de femme me paraît intéressant ! Où serions- nous si seules les femmes avaient le droit de s’interroger sur elles-mêmes? Ce serait du sexisme caricatural. »


 


ORGASME


« Quand je dessine, il n’y a plus aucun discours qui tienne. Il n’y a plus que des sensations, je dessine une pierre, je sens la pierre, je suis la pierre, je suis dans sa matière. Cela va au-delà du romancier qui entre dans la vie de son personnage. je m’investis carrément dans le minéral ou dans le végétal. Le but est d’atteindre une forme d’orgasme où l’on touche à la matière, au vivant. »


 


PROXIMITE


« Julie est le personnage dont je me sens le plus proche, celui qui prend le plus de place, celui qui traverse tous les épisodes, je m’y retrouve et pourtant elle est une femme, complexe de surcroît. De tous, Bernard m’est le plus étranger. C’est probablement pour cette raison que j’ai choisi de le faire mourir. »


 


PUBLIC


« j’ai de la chance d’avoir trouvé un public fidèle, qui me suit dans mes errances et malgré mes absences. Un public aussi passionné et romantique que la série. »


 


PUZZLE


« je renonce à écrire cette histoire dans l’illusion qu’elle a une origine et une fin. j’écris des fragments d’une histoire beaucoup plus vaste, qui a commencé avant Bernard Sambre. »


 


RETOUR


« Le second cycle de Sambre est né de la manière la plus simple et la plus joyeuse qui soit. j’étais alors en plein XXe Ciel mais, c’était plus fort que moi, j’avais envie de commencer le scénario de Sambre. Par pur plaisir. Il n’y avait pas de contrat signé, pas d’avarices de droits à justifier. Cela représentait la suite de l’histoire que j’avais envie de lire, aussi simple que cela. »


 


VIEILLIR


« Dès le début, je désirais inscrire les Sambre dans le temps, faire en BD ce qu’a fait Alexandre Dumas avec Vingt Ans après. Des personnages qui vieillissent, c’est mon rêve depuis toujours. La BD, bien mieux que le cinéma, offre cette possibilité. »


 


Extraits du dossier de Presse édité à l’occasion de la sortie de « Maudit soit le fruit de ses entrailles », sortie le 9 septembre 2003, éditions Glénat,

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