« Harry Dickson T13 : L’Or de Malacca » par Renaud et Christian Vanderhaeghe

Version populaire de Sherlock Holmes, Harry Dickson est né sous la plume de Jean Ray qui en a signé la plupart des 178 aventures. Une des versions BD, inspirée par la ligne claire de Jacobs, débute en 1985 dans les pages de Charlie mensuel. Le treizième épisode vient de paraître, destiné à un lectorat amateur de BD à l’ancienne.

Années 1930. Au cœur de la chaîne des Balkans, une Mercedes Nurburg se dirige vers la forteresse de Belogradchik. À son bord, le général Pentcho Zlatev et Alexandre Tsankov le leader d’extrême droite, souhaitent rencontrer Evangelia, dite Baba Vanga, jeune oracle. Les deux hommes, qui préparent un soulèvement de la population des Balkans, manquent d’argent et comptent sur la jeune femme pour leur indiquer où se cache le trésor de Malacca, dormant depuis des siècles dans l’épave du navire du portugais Afonso Albuquerque ; échoué avec sa cargaison d’or dans les eaux du détroit de Malacca.

Renseignés par les services secrets britanniques Harry Dickson et son ami Tom se lancent à la poursuite des redoutables conspirateurs, associés à leur ennemie de toujours, la française Georgette Cuvelier. Une course au trésor impitoyable débute dans des décors exotiques pour l’intrépide détective imaginé par Jean Ray, pseudonyme du gantois Jean-Raymond Marie de Kermer connu aussi sous le nom de John Flanders.

C’est en 1985 que Christian Vanderhaeghe, assureur belge passionné par les enquêtes du  détective anglais, se lance dans l’adaptation de ses aventures en bande dessinée. Il crée les éditions Art et BD, aujourd’hui diffusées par Média Participations, confie le dessin à Pascal J. Zanon (1943-2017) qui, à plus de 40 ans, rêve de se lancer dans la bande dessinée. Malgré un premier album au dessin encore raide et maladroit, la série connaît rapidement le succès auprès d’un lectorat nostalgique. En grand admirateur de « Blake et Mortimer », Christian Vanderhaeghe impose de longs textes expliquant chaque image, tournant le dos au dynamisme de la bande dessinée d’aujourd’hui. Après seulement huit albums publiés entre 1986 et 2004, Pascal Zanon, malade, abandonne « Harry Dickson ». Dix ans plus tard, Philippe Chapelle termine le neuvième épisode, dessine le dixième, puis Renaud (Renaud Denauw né en 1936, dessinateur de « Jessica Blandy », « Vénus H. »…) reprend le personnage d’un trait plus souple tout en conservant les longs textes explicatifs du scénariste.

Scénario, dessin et couleurs réalisées par le Studio Léonardo, apportent un charme désuet à cette série hors du temps. Le rythme de parution des albums s’accélère, « L’Or de Malacca » est le troisième épisode dessiné par Renaud. Notons qu’Harry Dickson a également été le héros d’une version BD teintée de fantastique signée R. D. Nolane et Olivier Roman, publiée par Soleil de 1992 à 2014 (13 albums).

Henri FILIPPINI

« Harry Dickson T13 : L’or de Malacca » par Renaud et Christian Vanderhaeghe

Éditions Art & BD (11,99 €) -  ISBN : 978 28715109 18

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