Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...Gérard Thomassian s’attaque à Jeunesse et Vacances…
Tous ceux qui se passionnent pour les petits formats (pockets) attendent avec impatience la parution d’un nouvel album de la monumentale « Encyclopédie des bandes dessinées » de l’infatigable Gérard Thomassian. Après trois volumes consacrés à Lug, trois autres à Aventures et Voyages (il y en aura d’autres), c’est à une petite maison d’édition qu’il dédie ce nouvel opus : Jeunesse et Vacances.
L’histoire de Jeunesse et Vacances débute en 1963 après une brouille entre Bernadette Ratier, fondatrice d’Aventures et Voyages, et Lucienne Fonvielle qui y occupe le poste de rédactrice en chef. Née en 1926, Lucienne Fonvielle est membre des Jeunesses communistes à la Libération en 1944, elle débute comme journaliste à L’Écho du Centre, travaille pour Libération, puis devient journaliste à l’Humanité en 1946. Entrée en 1958 chez Aventures et Voyages, elle travaille sur les nombreux petits formats de la maison, Ivanhoé, Marco Polo, Akim, Lancelot, Brik… C’est elle qui a engagé des auteurs de Vaillant : Jean Olivier, Roger Lécureux et Pierre Castex. Libérée de ses obligations auprès de Bernadette Ratier, elle décide de lancer sa propre maison d’édition, elle aussi spécialisée dans les petits formats. Une trentaine de titres totalisant plus de 800 fascicules seront lancés jusqu’à la disparition de la société en 1981.
Les thèmes chers au lectorat populaire de l’époque sont abordés : jungle avec Kali et Zora, Histoire avec Robin des Bois, Cartouche, aventure avec Anouk, Zoom, Karaté, Foc, Billy Bis, fantastique avec Atoll, Archie, Don Z, Perry, humour avec Tom Berry, Virgule, western avec Rocky Rider, Buffalo Bill, Jingo… Pour remplir ces magazines pour beaucoup de 132 pages, Lucienne Fonvielle utilise les auteurs et les agences travaillant pour Aventures et Voyages. Si quelques auteurs travaillent directement pour Jeunesse et Vacances : Jean Ollivier et Coelho (« Cartouche), Roger Lécureux et Roland Garel (« Les 4 As »), Jean Ache (« Flonflon »), les frères Missaglia (« Kali »), Roger Lécureux et Jacques Arbeau (« Perle »)…, la plupart du matériel proposé provient de l’étranger.
Les histoires venant d’Espagne, d’Italie, d’Angleterre, mais aussi d’Argentine, permettent à la nouvelle éditrice de remplir ses journaux à moindre prix alors que la concurrence est rude. Elle aura raison de la petite structure en 1981, contraignant Lucienne Fonvielle à cesser ses activités sans la moindre dette, ce qui est plutôt rare dans ce domaine. Décédée en 2003, elle laisse aux amateurs de petits format une collection de journaux aux couvertures chatoyantes signées pour la plupart par l’espagnol Francisco Hidalgo, puis surtout par Vladimiro Missaglia (Miro).
Le très bel ouvrage de Gérard Thomassian raconte dans le détail cette épopée éditoriale reproduisant l’ensemble des couvertures en couleurs, consacrant une fiche pour chaque magazine avec la présentation des histoires publiées et de leurs auteurs. Rien ne lui échappe, pas même d’émouvants documents qui permettent d’entrer au cœur même de la rédaction. Un travail de dingue pour la défense de patrimoine BD comme nous l’apprécions à BDzoom.com. Cet ouvrage de format 30 x 21,5 compte 332 pages en couleurs sous couverture cartonnée (librairie Fantasmak, 17 rue de Belzunce, 75010 Paris).
Henri FILIPPINI
« Encyclopédie Thomassian des bandes dessinées T 5 : Jeunesse et Vacances » par Gérard Thomassian
Fantasmak Éditions (64 €, dont 14 € de frais de port) – ISBN : 2 9523197 9 0
Les fameux petits formats accessibles et visibles partout dans les kiosques et les maisons de la presse pour une somme modique et un succès certain,avant que la BD ne commette l’erreur de se confiner dans les librairies,avant tout pour les collectionneurs,à des tarifs sans égards pour la réalité économique du plus grand nombre et les tirages moyens actuels en conséquence.La surproduction a bon dos.
De plus,l’air de rien,ces petits formats permettaient à l’occasion de lire le travail de quelques-uns des plus grands artistes de la BD mondiale, »latins » le plus souvent.
Certes Crissant Clavier, mais « La Ballade de la mer salée », pour ne citer qu’un seul titre d’un de ces auteurs publiés dans des petits formats, avec des récits de guerre par exemple, aurait-il eu le même impact s’il n’avait été que publié dans un pocket ? De même, Hergé aurait-il eu le même succès au fil du temps s’il était resté confiné au « Petit Vingtième » ? (autre exemple de publication « médiocre »). Il faut reconnaître que l’édition en album, de qualité (et cela n’a pas toujours été le cas, cf les collections désastreuses 16×22 par exemple), ont tout de même permis de déguster vraiment le travail de ces auteurs, sans quoi…
On parle d ‘un temps où le nom de ces « artistes » n’était même pas inscrit sur les petits formats ! Quelle reconnaissance à l’époque ! Même si j’adore aussi à l’occasion (re) découvrir et feuilleter ces publications au fort « goût » de « vieilli ». (Nostalgie…) D’ailleurs, c’est bien pour cela que quelques maisons indépendantes réalisent régulièrement des travaux de bénédictins pour retrouver les planches et les proposer dans ce format « précieux » d’album cartonné.
Après, on est d’accord, cela reste très sympathique de trouver de la lecture pour pas cher… mais la BD a aujourd’hui un statut bien différent de celui des années 50…plus tourné vers l’Art… > Tant mieux ? tant pis ? Vaste sujet.
Bien cordialement,
Vous semblez attaché à la forme du flacon pour avoir votre part d’ivresse,c’est un point de vue. Je suppose que vos finances -et c’est tant mieux pour vous- vous permettent ce genre de démesure sans trop de contrariétés(hors service de presse,c’est entendu).
Beaucoup de ces très onéreux albums cartonnés qui vous sont chers finissent au pilon,sans hélas être lus,si c’est ça le prestige,finir en boîtes à chaussures ou carton à pizzas…..Sans parler de la paupérisation des auteurs qui a suivi l’inclinaison progressive de cette pente savonneuse:quelle reconnaissance,quel statut !
Vous semblez être un collectionneur,OK,mais d’autres,très nombreux, sont de simples lecteurs ,qui ne souhaitent pas conserver les ouvrages sur la durée,ce qui est leurs droits,et qui n’ont aucune envie de se contraindre aux formats et tarifs qui en découlent en vigueur actuellement,imposés par une forme de pensée unique et quelques contrevérités sans contradictions. Résultat il n’achètent pas ou peu,alors que les personnages de BD inondent le paysage en ce moment.Au profit de tous,sauf de la BD.Beau résultat.
Enfin:oui la BD est un art et l’a toujours été,peu importe son support.
Bien sûr et je tiens à le préciser à la relecture de mon commentaire en réponse à l’agréable et cordial échange avec Franck G ,il n’y a aucune volonté de stigmatisation à son encontre de ma part.
Je le remercie pour ce dialogue qui permet en outre de confronter deux points de vue.
« Les fameux petits formats accessibles et visibles partout » se nomment aujourd’hui manga. Il est vraiment dommage que ces maisons d’édition ne se soient pas renouvelés parce qu’elles avaient une quantité de titre aussi varié qu’au japon. D’ailleurs, il ne reste que deux titres akim et captain swing dont la fin approche d’ici quelques mois.
cet ouvrage doit être passionnant par contre 78 euros pour parler des ouvrages qui étaient bon marché
est hors de prix
Tout a fait d’accord
Effectivement,Milo,les mangas auraient pu-auraient dû -sauver les petits formats,ils étaient parfaits pour ça.Mais ils sont certainement arrivés trop tard d’une grosse décennie,malgré quelques tentatives.Il semble que le monde de l’édition BD soit devenu le champion toutes catégories des rendez-vous manqué avec le public.En tout cas celui que l’on ne manque jamais une occasion de déconsidérer.
Vous sous- entendez qu’il y a beaucoup d’arrogance (l’arrogance de classe des bobos parisiens ? ) dans la BD actuelle, et j’adhère complètement à vos propos. A chaque fois que j’interviens sur ce site pour critiquer l’arrogance ET le laisser- aller de l’édition de BD actuelle, de bonnes âmes abonnées à ce site me tombent sur le paletot. Le prix des albums est clairement trop élevé pour le lecteur « moyen » actuel. Il y a un grand laisser – aller dans les scénarios, et pas de relecture des dialogues aux fautes de syntaxe innombrables: en conséquence, considérer comme le dit Franck, que les albums BD sont des objets « haut-de-gamme » , c’est de moins en moins vrai! J’ajoute que les éditeurs en savent pas exporter, si bien qu’ils ne savent pas rentabiliser leur investissement. Il est vrai que les personnes qui savent exporter ne sont pas légions dans le monde de l’édition, où on ne semble pas vouloir les demander ni en comprendre l’utilité!
Cela dit, il y a des tentatives pour relancer les petits format en BD mais 1/ Les collections s’arrêtent sans même en informer le lecteur ( Casterman haute densité, Glénat petit format, Dargaud, Dupuis, les Humanoïdes Associés … ) 2/ Ca ne marche pas trop : voir les ventes de la collection (pourtant très sympa) flesh n’ bones 3/ C ‘est une manière de faire du blé sur le dos du lecteur en faisant des petits formats au prix … des grands formats, comme chez Casterman et leurs autoproclamés grands auteurs…
En effet,sous couvert de légitimation,de montée en gamme qui n’est rien d’autre qu’une récupération en règle,la BD multiplie les balles qu’elle se tire dans le pied.
Sans parler du confinement affecté qu’elle pratique alors que,vue l’exposition qu’elle connait actuellement,inédite et qui ne se reproduira peut être jamais plus on devrait la trouver partout à des formes et tarifs adaptés en conséquence suivant les cas.
Prétention,pensée unique et immobilisme semblent être désormais les maîtres-mots.
Beaucoup de discours frelatés en apparence progressistes nuisent aussi.
Il ne faut cependant pas oublier le conservatisme du lectorat. Beaucoup ne jurent que par le carton et le A4. Même les TPB US doivent y passer quand ils sont traduits chez nous.
J’estime que ce lectorat est en grande partie responsable de l’immobilisme des éditeurs qui ne font qu’accompagner sa frilosité. Des tranches bien alignées c’est ce qui fait b… beaucoup de vieux lecteurs de BD.
Décidément, Bouvard et Pécuchet sont en passe d’être détrônés…
Cessez de râler, de jouer les pisse-froid et de donner des leçons.
L’ouvrage de Thomassian, comme les précédents d’ailleurs, vaut son pesant de cacahuètes (en l’occurrence 64 euros, port compris et non pas 78).
Un prix pleinement justifié par la somme de travail et de recherche, la qualité de l’impression, le nombre de pages, le tirage limité… bref il s’agit là d’un ouvrage précieux dans tous les sens du terme, d’un réel investissement (de la part de l’auteur et du lecteur) et surtout d’une somme de plaisir inestimable.
Alors, faites l’impasse sur 4 ou 5 albums de l’effarante production contemporaine, et offrez vous les bouquins de Thomassian.
Rien de tel pour retrouver une joie de lire que vous semblez avoir perdue.
houla du calme, je pense que l’on est en droit de dire qu’un ouvrage est cher sans dénigrer la qualité ni le travail effectué par l’auteur. Après l’auteur choisi si son ouvrage peut être lu par le plus grand nombre et de faire les démarches en ce sens auprès d’éditeur ( il y a plein d’ouvrages qui vont dans ce sens) , dans le cas contraire, tant pis, rendez-vous à la bibliothèque pour le consulter sur place et on n’en parle plus si ce n’est que dans un cercle restreint.
Pour ce qui est des petits formats, les maisons d’édition, Impéria, Lug, aventure et voyages (pour les plus connus) n’ont pas su se renouveler dans leurs choix éditoriaux (trop de réédition vers la fin), c’est comme ça et c’est dommage quant au format poche, il n’est pas mort puisque ce sont les mangas qui les ont remplacés et ont pris la place resté vacante.
64 € ! Pfff, la BD devient vraiment un loisir de riches.
Ce n’est rien par rapport aux prix où sont proposés certains petits formats par Gerard Thomassian dans sa boutique parisienne ou sur ebay.
Je vais attendre une édition de poche.
Henri Filippini me précise que le prix de 64 euros (port compris) est lié au tirage très limité de seulement de 490 exemplaires, ce qu’il avait oublié d’indiquer dans son article.