Bon anniversaire Superman : les origines du « Man of Steel » par John Byrne, rééditées !

2018 est l’année anniversaire des 80 ans du plus grand des super-héros, celui par qui tout a (presque) commencé : Superman. En 1986, alors que l’homme le plus fort du monde avait été quelque peu chahuté suite aux bouleversements de l’arc « Crisis on Infinite Earths » écrit par Marv Wolfman, John Byrne, l’auteur anglo-canadien bien connu pour son travail sur les « X-Men » (entre autres), remet en selle le héros en réécrivant ses origines et travaille durant deux ans sur ses aventures. Un nouvel arc qui fera date et dont les bases perdureront jusqu’aux évènements de « Birthright » de 2003. Indisponible depuis les éditions Panini de 2006 et 2007, le voilà opportunément réédité par Urban comics, sous une belle forme d’intégrale cartonnée, prévue en quatre tomes.

Pour quiconque connait un tant soit peu Superman (1), et au minimum par le biais du cinéma, la première impression à la lecture de ces épisodes est le charme. Charme du personnage, rendu tout de suite sympathique. Certes en 1986, au moment de leur première parution, ces épisodes n’étaient pas très loin de la trilogie cinématographique de l’époque (1978-1987) et dès lors, la ressemblance du personnage avec Christopher Reeves ne sera pas complètement fortuite, mais au delà de cet aspect, ce sont les nouveautés scénaristiques mêlées aux canons de la série que l’on remarque d’emblée. En effet, John Byrne, qui signe et dessine 14 des 19 épisodes réunis ici (les 5 autres étant écrits par Marv Wolfman et dessinés par Jerry Ordway) (2), présente à nouveau le héros extraterrestre, depuis son départ précipité de Krypton, sa planète mourante, dans sa navette, jusqu’à sa vie parmi les habitants de Metropolis, en passant par la petite ville de Smallville où il a été découvert bébé et recueilli par la famille Kent, le tout avec beaucoup de respect.Le temps des élucubrations du Multiverse et de Superboy, l’identité éditoriale du héros de l’époque, est bien fini. Alors que (ou parce que) l’univers DC, comme celui de Marvel, a connu de gros rebondissements depuis, on se surprend à (re) plonger avec bonheur dans le quotidien d’un homme comme Clark Kent, découvrant son environnement et les principaux protagonistes de la série. À ce titre, les relations avec Lois Lane, un peu serrée et pimbêche, sont exquises, tout comme l’attirance que peut ressentir Superman pour d’autres femmes, plus frivoles, telles Catherine Grant, dans l’épisode « Cuirassé » (Adventures of Superman #424). On découvre aussi le personnage de Lana Lang (future Superwoman) dans : « Hantise » (Man of Steel #6) ou Bizarro, créature créée par Lex Luthor, dans « Le Miroir se brisa » (MoS #5). Lex Luthor, que John Byrne redéfinit, en faisant du savant fou des origines un milliardaire puissant qui ne fera que prendre de plus en plus d’importance par la suite. La rencontre avec Batman et Magpie nous est contée dans « Une nuit à Gotham City » (MoS #3), tout comme celle avec Métallo dans « CÅ“ur de pierre » (Superman #1). Sont aussi présentés le Phantom Stranger, dans l’épisode très fantastique « Quand les morts ressuscitent » (Action comics # 585), mais aussi Darkseid, dans 3 épisodes cosmiques fascinants, répartis dans Superman, Aventures of Superman et Action comics), mettant notre héros au prises du méchant d’Apokolips. Étonnant d’ailleurs de retrouver ici l’ensemble des personnages créés par Jack Kirby dans son « Quatrième monde », dans un scénario très bien senti, partagé avec Marv Wolfman. Le Démon, créature elle aussi créée par Kirby, est quant à elle au coeur d’Action comics #587 (« La ville piège »). Là encore un superbe épisode, sentant bon le fantastique.Si certains lecteurs pourront préférer les dessins de John Byrne encrés par Dick Giordano la plupart du temps (ou Terry Austin, Keith Williams), ceux de Jerry Ordway, sur scénarios de Wolfman restent assez similaires et très agréables aussi. En bref, ce premier tome se savoure, de la première à la dernière de ses 471 pages et est recommandé à tous les amateurs de l’homme d’acier. Un classique, à posséder impérativement dans toute bibliothèque de comics.

Franck GUIGUE

(1) Les publications BD de « Superman » sont évidemment légion depuis son apparition en 1938 dans Action Comics #1 aux États-Unis. On se reportera utilement au guide PDF proposé par Urban comics pour lire les albums français jugés essentiels, même si d’autres méritent aussi d’être connus. http://www.urban-comics.com/superman-le-guide/.

(2) Le reboot de John Byrne a été écrit sur 6 épisodes dans la série « Man of Steel », mais a été augmenté et a continué jusqu’en 1988 dans les trois autres publications : Superman, Action comics et Adventures of Superman, avec d’autres collaborateurs, dont Marv Wolfman.

« Superman : Man of Steel T1 » par John Byrne, Marv Wolfman, et Jerry Ordway
Éditions Urban comics (35 €) – ISBN : 9791026814641

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8 réponses à Bon anniversaire Superman : les origines du « Man of Steel » par John Byrne, rééditées !

  1. Franck G dit :

    Lorsque je fait référence aux éditions précédentes, je pense à l’édition limitée de Semic parue en 2001, puis celles de Panini, parues sous forme de deux tomes : « L’homme d’acier » T1 et 2.

  2. JC Lebourdais dit :

    « Opportunément » est très discutable ici.
    D’abord parce que en parallèle de Byrne, il y avait deux autres titres qui donnaient des histoires de Superman donc si on achète ce bouquin on aura des références à des épisodes non publiés (par personne en France).
    Ensuite, rien que ces 10 dernières années il y a eu au moins 2 retcons majeures de Superman qui ont changé complètement le personnage (sans même parler des films). Le Superman de Byrne, publié il y a plus de 30 ans, est une relique obsolète, au même titre que celui de Al Plastino ou de Ed Dobrotka.
    Mais bon, comme disait l’autre, si les gens l’achètent ça va se vendre :)

  3. FranckG dit :

    Je vous trouve bien dur avec cette série. Certes Superman (comme beaucoup d’autres personnages BD) a connu de nombreuses aventures depuis, mais comme je l’exprime dans ma chronique, retrouver notre héros de Métropolis dans ses « premières » aventures peut faire beaucoup de bien. « Opportunément », car pour ma part, je n’avais pas encore acheté ces épisodes, et les voir rééédités à l’occasion de cet anniversaire me semble assez opportun, au contraire. Après, suivre les épisodes récents du New 52 de la Ligue n’empêche en aucun cas, à mon humble avis, de se replonger dans ces comics datés années 80. D’ailleurs, on peut tout simplement être attaché à un dessinateur, et pour le coup, je crois que Byrne a pas mal d’adeptes. Sinon, c’est comme si on se refusait à lire les premiers épisodes de Thorgal des années 70, sous prétexte que les nouveautés ont changé de dessinateur !? Et concernant les comics plus précisément, s’il fallait lire TOUS les fascicules ou VO pour dire d’être au courant et pouvoir suivre les publications françaises (plutôt bien faites d’ailleurs au passage chez Urban), ça serait problématique… Du coup, j’ai un peu de mal à suivre votre raisonnement…
    Bien cordialement.

  4. MD dit :

    Oui, John Byrne était une vedette à l’époque, et ses comics eurent du succès à l’époque. Il succédait à Curt Swan et autres dessineux vieillots de DC, où John Byrne apportait le coté » joli dessin » de son style et sa célébrité de transfuge de Marvel.
    Ces épisodes peuvent sembler moins importants aujourd’hui, mais il s’agissait du revamping de l’aprés-Crisis. Des comics assez importants, donc!

    • franckG dit :

      On va dire ça. Quoi qu’on en pense, il s’agit de patrimoine BD, et loin d’être le plus moche ni le moins intéressant. Donc il a en ce qui me concerne une place de choix dans ma bibliothèque comics, et de bande dessinée en général. A chacun après de voir ce qu’il souhaite lire, acheter, garder…
      Bdphilement votre !

  5. SPig dit :

    une petite erreur dans l’article c’est Reeve sans s pour Christopher. Reeves c’était George , le superman d’avant.

  6. FranckG dit :

    D’ailleurs, d’aucun auront remarqué que je parle au sujet de Christopher Reeve de la « trilogie » cinématographique, alors qu »il y a eu quatre films. Mais… chacun sait que le quatrième ne mérite pas d’être cité, non ? ;-)

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