Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
Lire la suite...Blandice et l’impressionnisme dans la BD…

Et de six ! La revue pour adultes avertis, qui affiche fièrement à sa Une son goût pour la « BD sans dessus ni dessous », poursuit vaillamment sa route. Mieux, elle propose un long dossier sur l’impressionnisme dans la bande dessinée, prouvant qu’il est possible de marier images coquines et sujets plus sérieux.
Seul magazine de bandes dessinées pour adultes sur le marché, le trimestriel Blandice, édité par Paly-Presse (14, rue des Écoles, 75005 Paris) semble vouloir faire oublier la crudité de ses défunts prédécesseurs en mêlant histoires gentiment coquines et rédactionnel moins complaisant. Les bandes dessinées, toujours d’excellente qualité, proposent des extraits des albums publiés par les éditions Tabou en prenant soin de choisir les passages les plus softs. On découvre ainsi la suite du « Peuple des brumes », série féerique et sensuelle écrite par Katia Even pour Styloïde, le second épisode de « La Déesse », au scénario lui aussi signé Katia Even et mis en images par Néphyla, qui dessine des filles aux corps superbes.
Suivent des extraits d’« Achille », première partie de la nouvelle série au parfum de péplum de l’Italien Cosimo Ferri, dont il existe aussi une version soft publiée aux éditions Graph Zeppelin. « L’Île mystérieuse » marque le retour des aventures trépidantes et sexy de Melonie Sweet par Filobédo, un diptyque qui permet de retrouver un auteur habitué des revues pour adultes. Après avoir détourné « Cendrillon » et « Blanche-Neige », Trif s’attaque à un autre grand classique du genre : « La Belle et la Bête », au cours d’une parodie coquine et soignée annoncée en deux tomes. On trouve également au sein du magazine quelques récits complets, avec « Room services » de Fargo, « Le Petit Derrière de l’histoire » de Katia Even (où Marie la pulpeuse héroïne voyage dans le temps grâce à son petit derrière), enfin les gags de « Lubrikàs » par Remsès et Nicolarson. Notons que la plupart de ces récits sont disponibles ou à paraître aux éditions Tabou.
Côté rédactionnel, la rubrique « Dans les bacs » revient sur toutes les nouveautés BD parues au cours du trimestre, puis « Le Tuto des artistes » permet aux lecteurs d’apprendre l’art de l’illustration numérique en compagnie du dessinateur Jean-Marie Minguez. Sans oublier le copieux dossier consacré à l’impressionnisme dans la BD, qui évoque l’histoire de « L’Origine du monde » de Courbet, invite à un voyage chez les impressionnistes, et survole les influences des peintres dans la BD avec l’intervention d’éditeurs et de dessinateurs.
Dirigé par Thierry Plée et Katia Even, Blandice tient bon le cap tant au niveau du contenu que de la présentation (100 pages en couleurs, 6,50 €, www.blandice.fr, en kiosques).
Henri FILIPPINI