Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Gai-Luron change encore de « papas »…
Il y a peu, nous nous réjouissions, plus de vingt ans après ses dernières facéties signées Gotlib, de découvrir le personnage de Gai-Luron remis en selle par l’excellent Pixel Vengeur. Après deux albums parus en deux ans, surprise, un nouveau duo est aux commandes !
Apparu en 1964, au sein de la série humoristique « Nanar, Jujube et Piette », publiée par l’hebdomadaire Vaillant, le chien Gai-Luron en devient très rapidement le héros. Ce qu’il ignore, c’est que plusieurs dessinateurs et scénaristes s’empareront de son éternelle silhouette fatiguée, originellement campée par le génial Marcel Gotlib. Tout d’abord Henri Dufranne, son assistant dès 1970, qui rapidement poursuit seul la série dans Pif gadget jusqu’en 1974. Après douze années de silence, le cabot revient en 1986 dans Fluide glacial où Gotlib en propose une version plus adulte. Il faudra attendre ensuite près de vingt ans pour retrouver « Gai-Luron », toujours dans Fluide glacial sous le crayon de Pixel-Vengeur (de son vrai nom Benoît Serrou). Un véritable hommage à l’univers graphique et aux personnages de Gotlib. Deux albums bourrés de références sont proposés, le premier écrit par Fabcaro, le second par Frédéric Felder.
Le succès étant au rendez-vous, on pouvait croire que Gai-Luron avait enfin trouvé graphiquement un père adoptif solide et durable. C’était mal connaître l’animal, qui revient ce mois-ci avec deux nouveaux auteurs dans le numéro 503 de Fluide glacial : Sti pour le scénario et André Amouriq pour les dessins. Scénariste (mais aussi dessinateur) multi-cartes, Sti est partout : dans Le Journal de Mickey, dans Spirou, chez Bamboo… et désormais dans Fluide glacial. André Amouriq, né en 1945, aborde « Gai-Luron » à la suite d’une longue carrière dans le monde de la bande dessinée. Après des débuts modestes dans les revues de poche, il signe quelques épisodes des aventures du Petit Trappeur (« Le Grand Blek ») dans Kiwi, tâte de la BD érotique avec une parodie de Bécassine chez Albin Michel, débute en 2000 une longue collaboration avec les éditions Bamboo (« Nostra », « Les Zypers », « L’Auto école »…). Le fait que Fluide glacial est depuis peu propriété de Bamboo explique peut-être cette arrivée dans le journal créé par Gotlib. Cette nouvelle série de gags, axés sur les nouvelles technologies, permet de retrouver Gai-Luron, Belle Lurette et Jujube.
Sans trahir les personnages créés par Gotlib, Amouriq propose un dessin plus rond, plus classique, plus consensuel. On peut se demander quel sera l’accueil des lecteurs habituels de la série confrontés à ce Gai Luron familial, plus proche de l’esprit potache de la collection Bamboo Humour que de celui plus décapant de Fluide glacial. Un album réunissant l’ensemble de ces pages sera publié le 4 juin prochain aux éditions Fluide glacial (48 pages en couleurs, 10,95 €). Notons pour ceux qui souhaitent retrouver le Gai-Luron de Gotlib que les éditions Fluide glacial ont réédité, dans une version restaurée en 2016 et 2017, les dix albums dont il est l’auteur.
Henri FILIPPINI
Mon dieu que c’est faible.
C’est sûrement ce qu’il y a de plus drôle : confier à des amateurs un boulot de maître. La précédente reprise avait des qualités et en revêt rétrospectivement d’autant plus quand on voit le niveau affligeant de cette planche.
Au moins, ils ne peuvent que progresser.
Hehe effectivement c’est très moyen, mais pas seulement le dessin, les textes aussi; N’est pas Gotlib qui veut. Peut-on signaler au scénariste que par exemple le terme « footing » ne s’utilise plus depuis 1975…
Tu dois vraiment y connaitre que dalle en course à pied pour sortir une ânerie pareille… En BD aussi remarque on dirait…
Pourquoi ne reprennent ils pas les gags de Dufranne, qui était l’encreur de Gotlib, et qui a su en conserver l’esprit et le style quand Gotlib a du arréter son Gai-Luron? Des albums existent, mais à petit tirage et à prix élevé.
le coffre â bd s’est chargé de les rééditer comme beaucoup de bd injustement oubliées.
Les Gai-Luron de Dufranne ont été réédités par la Vache qui Médite, pas le Coffre à Bd (qui cependant les a diffusé). Vous les trouverez ici :
http://www.lavachequimedite.com/catalogue-serie/gai-luron-ou-la-joie-de-vivre-_43.html
Henri Dufranne a pour l’occasion réalisé de nouvelles illustrations de couverture. Ces albums sont un peu chers mais ils ont le mérite d’exister