Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« Anthologie Doggy Bags » : de beaux restes à emporter !
Collectif d’auteurs du label 619 des éditions Ankama, « Doggy Bags », ovni proposant des récits trash inspirés des cultures comics vintage (séries Z, pulps et SF), s’est tout autorisé durant six ans, mais a décidé de poser ses bagages en février 2017. Une anthologie bienvenue propose une séance de rattrapage.
Depuis Ferraille, la revue des Requins marteaux vendue en kiosques entre 1996 et 2006, on avait pas vu de bandes dessinées aussi déjantées et ouvertement violentes, sanglantes et à l’auto parodie assumée. Si ! Aaarg, en 2013 avait saisi aussi le flambeau, avec un format éditorial un peu similaire, mais sous la forme d’une belle revue grand format, mélangeant histoires et articles. Ici donc, il est plutôt question d’un collectif d’auteurs se faisant plaisir sur trois histoires à chaque fois, à partir de scénarios tous plus iconoclastes et débridés les uns que les autres.
Le format est comics dos carré collé. Certains récits sont introduits ou conclus par un texte documentaire sur la thématique choisie, et chacun possède sa propre couverture, comme si un fascicule indépendant, paru auparavant, avait été relié dans ce qui pourrait être alors au final un trade paper back. Un poster détachable reprenant une couverture est glissé en fin de volume. Treize numéros ont ainsi parus entre 2011 et février 2017. Des récits punchy fictionnels débridés mais souvent basés sur un fond documentaire engagé, où la morale punit le plus souvent les badass (« les méchants », en restant poli).
Quel plaisir de découvrir à chaque livraison ces histoires et ces explosions graphiques stylées. Un ton unique dans la bande dessinée française moderne, dû au label 619 (1), mais aussi aux éditions Ankama qui ont permis cette existence. Recette de culture « Tarentinesque », pour faire court, les EC Comics restent évidemment aussi une référence et on pourra s’en assurer, ne serait-ce qu’au travers de l’histoire introductive : « Mort ou vif », librement (et assez exceptionnellement) adaptée d’un récit de la revue Shock Suspenses Stories de l’éditeur américain (2). Le reste est à l’avenant et rien ne nous est épargné, donnant l’envie de collectionner tous les numéros.
Cela n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et l’équipe a lancé en 2017 un concours sur la page Facebook du label, afin de demander aux lecteurs les dix meilleurs récits qu’ils souhaiteraient voir compilés. Le résultat est disponible ce vendredi 09 mars, dans une superbe édition cartonnée de 368 pages couleurs. Les auteurs présents : RUN, Singelin, Bablet, Hasteda, Mëgaboy, Francesco Giugiaro, Gasparutto, Amoretti, Ducoudray et Kartinka nous offrent du…très lourd, sur les numéros : 3, 36, 21, 9, 20, 5, 19, 39, 15, 22. Un cahier graphique de making of conclu le volume.
N’attendez pas qu’il soit épuisé !
Franck GUIGUE
(1) Le label 619 produit aussi l’excellent « Mutafukaz », autre titre star, entièrement produit par Run, mais aussi « The Grocery », la revue Hey !, « Freak’s Squeele », les traductions de « Tank Girl », etc. Une autre nouveauté est annoncée pour l’automne : un recueil de nouvelles (le premier) de Tanguy Mandias: : « Sangs d’encre », illustrées par Run.
À voir sur : http://www.label619.com/fr/albums.
(2) Shock Supsense Stories #9 (1952). Épisode « Carrion Death » par Reed Crandall, Bill Gaines et Al Feldstein.
« Anthologie Doggy Bags » collectif
Éditions Ankama (29,90 €) – ISBN : 979-1033505341
Quelle triste nouvelle hier lorsque j’ai appris
que le tome 17 de Doggybags allait sonné
le clape de fin de cette incroyable série …
Doggybags est le réel reflet Français de ce
que fût en Amérique Creepy & Eerie , ni plus
ni moins .
Merci @ toi Run et à ton gang d’artiste déjanté
pour cette formidable série et ses huit hors-série .