Zoom sur les meilleures ventes de BD du 7 mars 2018

Au moins, c’est clair ! Faute de best-sellers récents, le 9e art laisse aux autres secteurs de la littérature – et notamment aux livres de poche, pour 13 d’entre eux – le soin d’occuper les places si convoitées du « Top 20 GfK/Livres Hebdo » tous genres confondus. Ce n’est pas plus folichon au sein du « Top 15 BD » (semaine du 19 au 25 février), qui n’accueille comme seule entrée que le 8ème volume du comic book « Saga ».

Revoilà donc le comics à succès, habitué du classement des meilleures ventes de bandes dessinées, signé du scénariste Brian K. Vaughan et de la dessinatrice Fiona Staple, récompensés – rappelons-le – par les Eisner Awards de la meilleure série, du meilleur scénariste et de la meilleure dessinatrice en 2014. Le 8ème volet de cette « Saga », tiré, comme le précédent opus, à 15 000 exemplaires par les éditions Urban comics, déboule directement en 7ème position du « Top 15 BD ». Dans ce nouvel épisode toujours situé dans l’espace infini, le jeune couple formé par Alana et Marko est confronté à la perte de leur enfant à naître.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent, donc, avant les sorties du printemps, qui ne manqueront pas de réjouir les lecteurs, comme « Le Troisième Testament : Julius » T5, « Bouncer » T11 ou encore « Tyler Cross » T3. En attendant, à peine une semaine après avoir signé son grand retour dans le « Top 15 BD », « 50 nuances de Grecs : encyclopédie des mythes et des mythologies » T1 fait un incroyable bond de 10 rangs pour s’accaparer la 3ème position du palmarès, derrière les indétrônables « Dans la combi de Thomas Pesquet » et « Astérix et la Transitalique » ! L’ouvrage, dans lequel Jul et Charles Pépin revisitent le patrimoine mythologique, initialement tiré à 60 000 exemplaires aux éditions Dargaud, a déjà bénéficié de plusieurs réimpressions totalisant 41 000 exemplaires supplémentaires. Il n’empêche, malgré la réussite du titre, qu’on peut légitimement s’interroger sur le niveau des ventes en ce mois de février glacial…

Laurent TURPIN

Encore merci à Sergio Salma (scénariste, mais aussi observateur pointu et sans concession de notre milieu), à Libon (dessinateur) et aux éditions Dupuis qui nous autorisent à reprendre, chaque semaine, pour illustrer notre rubrique, quelques extraits pertinents de leur strip « Animal lecteur » publié, en avant-première, dans Spirou, l’hebdomadaire champion de la bonne humeur !

« TOP 15 BD » DU 19 AU 25 FÉVRIER 2018 (copyright GfK/Livres Hebdo)

CLASSEMENT SERIES TITRES AUTEURS EDITEURS
1er (=) 12e semaine Dans la combi de Thomas Pesquet Marion Montaigne DARGAUD
2ème (=) 17e semaine Astérix T37 Astérix et la Transitalique Didier Conrad, Jean-Yves Ferri ALBERT RENE
3ème (+10) 7e semaine 50 nuances de Grecs : encyclopédie des mythes et des mythologies T1 Jul, Charles Pépin DARGAUD
4ème (-1) 4e semaine Les Rugbymen T16 Le rugby, c’est un sport de compact ! Poupard, BeKa BAMBOO
5ème (=) 11e semaine Les Carnets de Cerise T5 Des premières neiges aux Perséides Aurélie Neyret, Joris Chamblain SOLEIL
6ème (-2) 14e semaine Les Vieux Fourneaux T4 La Magicienne Paul Cauuet, Wilfrid Lupano DARGAUD
7ème nouveau Saga T8 Fiona Staples,  Brian K. Vaughan URBAN COMICS
8ème (+6) 26e semaine Les Carnets de Cerise T1 Le Zoo pétrifié Aurélie Neyret, Joris Chamblain SOLEIL
9ème (=) 4e semaine L’Homme gribouillé Frederik Peeters, Serge Lehman DELCOURT
10ème (-2) 2e semaine Les Enfants de la Résistance T4 L’Escalade Benoît Ers, Vincent Dugommier LOMBARD
11ème (+1) 10e semaine Les Sisters T12 Attention tornade William Maury, Christophe Cazenove BAMBOO
12ème (-2) 5e semaine Cinq branches de coton noir Steve Cuzor, Yves Sente DUPUIS
13ème (-6) 13e semaine Bug T1 Livre 1 Enki Bilal CASTERMAN
14ème (-8) 57e semaine Les Vieux Fourneaux T1 Ceux qui restent Paul Cauuet, Wilfrid Lupano DARGAUD
15ème (-4) 3e semaine Anatole Latuile T11 Mission très spéciale Clément Devaux, Anne Didier, Olivier Muller BD KIDS

Galerie

6 réponses à Zoom sur les meilleures ventes de BD du 7 mars 2018

  1. PATYDOC dit :

    A propos de ce strip de Salma et Libon: Amazon est tout de même très utile pour les zones rurales et mal desservies; de plus il n’y a pas de guerre des prix dans les livres depuis J. Lang, donc il est malhonnête de sous-entendre que les gros distributeurs internet soient en abus de position dominante. Bien entendu nous essayons tous de soutenir les libraires BD (à condition qu’ils soient sympas- ce qui est souvent le cas en province et moins souvent le cas en région parisienne). Par ailleurs, pourquoi les librairies BD ne prennent-elles pas de commandes sur internet (je pense au groupement canal bd par exemple)? Quant aux librairies de BD d’occasion, internet a été une aubaine, modifiant la zone de chalandise de quelques km2, à l’ensemble du monde francophone. Cela dit, le vrai risque pour les libraires sera le jour où les éditeurs se mettront à vendre sur internet en direct – comme c’est de plus en plus le cas , et ce même dans les bien culturels, comme le disque. En attendant, je crois que les libraires ne sont pas si mal lotis que ça dans la chaine de valeur, le distributeur prenant le pas sur le fabricant de contenu ( voir le bras de fer actuel entre orange/sfr/free et TF1); pour parler marketing, le » B to C » sera plus puissant que le » B to B »…

    • Laurent Turpin dit :

      En fait, j’ai utilisé ce strip (encore merci à Sergio Salma, Libon et aux éditions Dupuis) pour l’effet conjoncturel mais habituel d’une baisse des ventes en février, d’où le moral en berne du libraire. Il n’est pas question de la concurrence d’Amazon ou autres, même si de nombreux gags d’ »Animal Lecteur » (mais que je n’ai jamais utilisés, si je me souviens bien) y sont consacrés. Quant aux libraires bd sur internet, peut-être ne connaissez vous pas le formidable bdnet.com, issu de la célèbre librairie. Pour les autres, on le sait, la concurrence déloyale (pour les libraires, les acheteurs y trouvent leur compte) se joue sur les frais de livraison.

      • PATYDOC dit :

        Merci pour l’info concernant bdnet.com. En revanche cela ne va pas aider les libraires « physiques ». Par ailleurs, je ne crois pas que ce soit les frais de transport qui fassent tant la différence que ça. C’est plutôt que les librairies s’écharperaient entre elles pour l’attribution des ventes sur un site internet regroupé. D’ailleurs c’est un problème difficile! Rien que chez canal BD , je suis indiqué comme dépendant de Rambouillet sur mon portable, et comme dépendant de Nancy sur mon ordi! Eh oui, les lecteurs sont des êtres vivants qui bougent et ne sont pas faciles à domestiquer!

        • PATYDOC dit :

          J’ajoute aussi le problème des « cartes de fidélité » : j’en ai trois : Rambouillet, Nancy, Toulon … Ca pourrait tout de même être regroupé…

  2. Alberto dit :

    Intéressants vos 2 commentaires
    Moi par exemple j’aimerais favoriser les librairies spécialisées BD mais j’ai de plus en plus l’impression que dans ces librairies on est scrutés, observés et souvent pris en main (trop rapidement et avec insistance souvent) par ces malheureux libraires toujours débordés de colis des nouvelles sorties

    J’imagine que leur idée ce doit être d’essayer de faire en sorte que toute personne qui franchisse le pas de la porte ressorte au minimum avec une BD mais j’ai l’impression qu’à la FNAC (ou a défaut de conseil éclairé on peut tomber sur un vendeur d’ampoules très compétent) on est quand même plus libre de ses mouvements, de feuilleter 20 albums s’il nous en prend l’envie, sans ressentir le regard insistant du vendeur. Conclusion, allez feuilleter a la FNAC pour satisfaire ses désirs puis aller acheter en librairie spécialisée pour aider a maintenir le commerce de proximité?
    Enfin, chacun verra midi a sa porte!

  3. Henri Khanan dit :

    Cela me rappelle le comportement insistant des vendeurs de jeux-vidéos, des étudiants sans doute payées à la commission. Dés que je regardais un boitier, un vendeur me disait (aimablement tout de même): « Bonjour, est ce que je peux vous renseigner? ». Trois propositions similaires en trois minutes, c’est un peu beaucoup et donne envie d’aller prendre l’air. Das le cas des BD, c’est différent, il y a des gens qui lisent sur place, debout quand c’est interdit de le faire assis par terre ou sur les livres. Maintenant, il est vrai que si l’on feuillette un peu trop le livre, on peut se rendre compte de ses défauts, et donc renoncer à l’achat. Pour les méthodes de vente insistantes et agressives de certains libraires spéciaisés BD (pour qui la librairie n’est pas une bibliothèque publique, selon l’expression connue), on a droit en général à 3 employés fins connaisseurs en francobelge, comics ou mangas.

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