Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
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Début d’année en fanfare pour Spirou et son ami Fantasio, présents dans la presse, en librairie et au cinéma. Depuis que le marketing s’est emparé du groom, plus rien ne semble l’arrêter !
Découvert dans les pages du journal de Spirou, qui vire au manga (sauce franco-belge) depuis l’arrivée de sa nouvelle rédactrice en chef Florence Mixhel, « Le Triomphe de Zorglub » précède la sortie du long métrage live, qui débarquera le 21 février dans les salles de cinémas. Plutôt que de proposer une adaptation fidèle du film, Olivier Bocquet imagine Spirou, Fantasio et Seccotine traquant l’équipe de tournage en France et en Afrique afin de leur demander de changer le scénario, qu’ils trouvent peu conforme avec leur propre réalité.
Brice Cossu, assisté par Alexis Sentenac, campe un Fantasio bedonnant, un Spirou un peu fade et une Seccotine sexy, d’un trait semi réaliste à tendance manga. Pas certain que cet exercice, réalisé en quatre mois, serve la série sublimée par Franquin. La parution en avril prochain de « Fondation Z » signé Denis-Pierre Filippi et Fabien Lebeault, dans la collection Une Aventure de…, devrait consoler les fans de la série.
Le film réalisé par Alexandre Coffre, écrit par Fabien Suarez et Juliette Sales, produit par Fidélité Films et distribué par Sony Pictures, est une course poursuite entre la France et l’Afrique. Le trio Spirou (Thomas Solivérès), Fantasio (Alex Lutz) et Seccotine (Géraldine Nakache) se lance à la poursuite de l’ignoble Zorglub (Ramsy Bedia), qui a enlevé leur ami le comte de Champignac (Christian Clavier). Sortie le 21 février. Dès le mois d’avril un autre héros fameux de Franquin, Gaston, sera en live lui aussi dans un long métrage réalisé par Pierre François Martin-Laval (« Les Profs »), avec Thomas Fernandez dans le rôle du héros sans emploi.
Spirou, l’hebdomadaire donne rendez-vous au salon d’Angoulême à ceux qui ne peuvent pas s’y rendre : un rendez-vous virtuel sur Instagram@vivonslaBD. Au programme : séances de dédicaces en live, partage des animations autour du film, visite des expositions dont celle des 80 ans du journal, interviews de nombreux auteurs présents, JT de Spirou mis en ligne à 13 heures… Les abonnés aux pages web Spirou et Dupuis pourront eux aussi suivre ces animations. Un festival digital à ne pas rater, du 25 au 28 janvier. À noter qu’une édition spéciale de Spirou (« Tous à Angoulême pour une expérience imbattable ») sera distribuée gratuitement à Angoulême pendant le salon.
Henri FILIPPINI
« Spirou et Fantasio HS : Le Triomphe de Zorglub » par Brice Cossu, Alexis Sentenac et Olivier Bocquet
Éditions Dupuis (12 €) – ISBN : 97828000174594
Du Spirou à toutes les sauces, et comme en cuisine à force d’en rajouter, ça dilue, ça dilue… au risque de devenir fade et sans consistance, et « Seccotine » sur le gâteau, d’en attraper une indigestion!
Professeur Barre, tu es un fâcheux. Ce Spirou est drôle et léger. Quand on sait que Cossu l’a dessiné en quelques mois, la performance est appréciable.
Je dirai même plus: cela commence à gâver grave.
La revue Spirou est de bonne qualité, ce qui n’est pas forcément le cas des aventures du personnage-titre. Ses albums ont rarement été des bestsellers, loin des chiffres imposants des Gaston (revenu récemment au bercail) Lucky Luke, Les Schtroumpfs, Boule et Bill (tiens, toutes ces séries ont quitté leur éditeur d’origine) qui se vendent mieux que les albums de Spirou…
Tome et Janry ont essayé de perpetrer le style Franquin (lui qui s’ennuyait sur ce titre), maintenant cela part dans tous les sens. Pourquoi pas d’un point de vue stylistique, mais j’ai peur que l’univers de base ne manque de consistance….