Annie Goetzinger : « Je me souviens »… par Henri Filippini !

Premier éditeur d’Annie Goetzinger, je me rappelle avec émotion de sa première rencontre avec la dessinatrice de « Felina ».

C’était dans le bureau de Maurice Fleurent, alors responsable d’Hachette jeunesse. À la fois timide et consciente de la qualité de son projet, elle défendait bec et ongle ce « Casque d’or » qui lui ressemblait tant. Ce qu’elle ignorait encore, c’est que j’avais déjà pris la décision de la publier. Maurice Fleurent a suivi et Annie a commencé à livrer ses pages. Entre-temps, j’avais confié à Georges Pichard que j’avais signé un contrat avec une de ses élèves. Plus tard, lorsqu’il venait chez Glénat livrer ses pages, il me disait souvent sa  grande fierté de l’avoir eu pour élève. Hachette ayant entre temps abandonné la bande dessinée, c’est dans les pages de Circus que « Casque d’or » a été publié. Ce fut le premier album cartonné en couleur publié par les jeunes éditions Glénat.

Après avoir réalisé pour Circus les deux premiers « Félina », sur scénario de Victor Mora, qui fut longtemps son compagnon, elle a poursuivi sa carrière sous d’autres cieux. Elle s’est toujours souvenue avec gentillesse de ces premiers pas en commun. Sur son dernier album consacré à Colette, elle a signé une chouette dédicace où elle évoque ce bon vieux temps.

Je pense à notre vieil ami Tonio Parras qu’elle doit avoir rejoint….

Une grande dame nous a quittés et pas seulement de la bande dessinée… 

Henri FILIPPINI

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3 réponses à Annie Goetzinger : « Je me souviens »… par Henri Filippini !

  1. BARRE dit :

    Quelle élégance et quel charme dans cette photo de madame Goetzinger, certainement une belle âme qui vient de partir, condoléances sincères à sa famille.

  2. Thark B. dit :

    Personnellement, sa disparition me touche beaucoup, j’aimais beaucoup le raffinement sensuel de son dessin, ses couleurs délicates, ses compositions harmonieuses (et parfois audacieuses). Et puis, non seulement c’était une « belle figure de la Bande Dessinée » comme tu l’écris, mais c’était aussi une bien belle personne.
    Je l’ai rencontrée une fois, un beau moment, un très chouette souvenir…
    J’avais découvert ses planches avec « Félina » (dont les couvertures me fascinaient), élégante série truffée de références romanesques, écrite par Victor Mora ; puis c’est avec le grand Pierre Christin qu’Annie Goetzinger a eu une longue collaboration artistique, atypique et très fructueuse. « La Diva et le Kriegsspiel » ou encore « Â« La Voyageuse de Petite Ceinture » m’ont particulièrement marqué. Et ses albums en tant qu’auteur complet, comme « Barcelonight » par exemple, superbe !

    J’avais un peu perdu de vue son travail ces dernières années et je regrette d’être passé à côté… Quand je vois par exemple les somptueux extraits de sa « Marie-Antoinette » (avec Rodolphe au scénario) ou, plus encore, de « Jeune fille en Dior », eh bien je vais me faire des « lectures de rattrapage » dès que possible…
    Avec toute mon admiration pour cette vraie Artiste (parfois sous-estimée), pensées chaleureuses et condoléances sincères à ses proches.

  3. Voilà déjà un mois que notre chère Annie s’en est allée… Quelle tristesse… Ce n’était pas qu’une grande artiste, c’était une grande dame, charmante, brillante, épatante, pleine d’une malice que sa classe faussement austère ne laissait pas forcément entrevoir… La bande dessinée et les chats ont perdu l’une de leurs plus grandes amies… Adieu, très chère Annie…

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