Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« Adam & Ève » T1 & 2 par Ryoichi Ikegami et Hideo Yamamoto
Un nouveau manga de Ryoichi Ikegami est toujours un événement. C’est avec son thème de prédilection : la violence liée à la mafia japonaise, que l’on retrouve ce dessinateur réaliste. Bien évidemment, les scènes crues ne sont pas oubliées, ni les femmes pulpeuses. Du grand Ikegami soutenu par un scénario surprenant et extrêmement solide, dû au non moins grand Hideo Yamamoto.
Dans un bar à hôtesses privé, un groupe rassemblant de nombreux Yakuzas, membres de la mafia japonaise, est ici pour évoquer les sujets sensibles du moment. Sans être du même bord, ils représentent la crème de la crème de chaque clan. Chaque personne de ce club très fermé a un don particulier, qui permet au groupe d’étendre son pouvoir d’influence. Chacun possède également une identité secrète et ils s’appellent tous par un acronyme relevant de leur don personnel. Ainsi, un des personnages principaux se fait appeler Smell, car il a un odorat particulièrement développé. Et c’est cette capacité à sentir la présence des gens qui va être mise à rude épreuve. En effet, un couple d’êtres invisibles s’est invité à la soirée et ils ne viennent apparemment pas avec des sentiments amicaux. Arrivés dans une belle voiture, ils commencent par neutraliser un policier, puis tuer violemment les deux jeunes gardes du corps postés devant la porte. Le carnage peut commencer !
Terminée en seulement deux volumes, cette histoire montre le talent de metteur en scène d’Ikegami et nous fait découvrir les talents de scénariste d’Hideo Yamamoto. Ce dernier est connu pour son manga culte « Ichi, the Killer », dont il est à la fois scénariste et dessinateur. Ici, il n’a fait qu’écrire l’histoire, mais quelle histoire : un mélange de violence brute, de mafia, de complot, de sexe et de voyeurisme sur fond mystique !
Bien que démarrant de manière totalement surnaturelle, le récit tient parfaitement ses promesses grâce à une révélation finale à la fois surprenante et totalement logique. Aprés un passage d’introduction, chaque chapitre, tel qu’ils ont été publiés dans le magazine pour adulte Big Comic Superior de l’éditeur Shogakukan, se focalise sur un des personnages du groupe, jusqu’à sa mort violente, le personnage de Smell servant de fil conducteur. Il y a peu de temps morts et les nombreux dialogues expliquent bien la situation. Notamment au début de l’histoire où sont dévoilés les enjeux de cette réunion et le sort qui attend les hôtesses à la langue trop pendue.
Le trait d’Ikegami magnifie les personnages dans leur costume taillé sur mesure. Les scènes de violences sont sanguinolentes et aucun détail ne nous est épargné, notamment lorsqu’un des êtres invisibles crève les yeux d’un des Yakuzas. La scène, au ralenti, fait un gros plan sur la pupille, avec des doigts invisibles qui s’enfoncent dans les yeux qui n’ont pas encore cédé sous la pression et qui, dans la case suivante, éclatent dans une gerbe de sang faisant immédiatement ressentir la douleur de l’infortuné mafieux. L’auteur prend clairement plaisir à faire durer les scènes clefs de l’histoire.
On sent également que certaines cases ont fait l’objet de finitions par une armée d’assistants, ce qui fausse parfois la perspective des choses. Mais c’est aussi ça, la patte Ikegami : un réalisme forcé trahi par une exécution parfois trop rapide. Néanmoins, l’auteur s’est surpassé avec cette galerie de personnages bien distincts. Si l’action pure est moins présente que dans « Crying Freeman », c’est à cause de ce huis clos, exacerbant les tensions et offrant peu d’échappatoires. Mais cela ne rend pas moins intéressante cette intrigue qui se focalise sur la personnalité des protagonistes, entre deux exécutions sanglante.
Ce diptyque est indéniablement réservé à un public adulte, que les des scènes de sexe ou de violence crue ne rebutent pas. Du grand art pour une série qui se lit d’une traite ! Et, bonne idée : l’éditeur, Kaze, rend disponibles les deux volumes d’un coup.
Gwenaël JACQUET
« Adam & Ève » T1 & 2 par Ryoichi Ikegami et Hideo Yamamoto
Édition Kaze (8,29 €) – ISBN : 978-2820329257
© 2016 Hideo YAMAMOTO, Ryoichi IKEGAMI
Cette hyper violence gratuite commence à devenir problématique, à mesure qu’elle se banalise: est-ce d’ailleurs correct de votre part de faire la pub de cette horreur ? Vous n’êtes pas loin de tomber sous le coup d’une inculpation pour apologie de la violence kyuakuhan Guhenaelu!
Hop hop hop, on se calme! Il n’y a pas de violence gratuite, c’est une histoire avec des yakuzas et ce qui s’y passe prends tout son sens, mais pour cela il faut lire les deux tomes de cet excellent Ikegami. Et pour qui connait l’univers des mangas ce n’est pas nouveau, ne jetons pas l’opprobre sur cet univers riche et éclectique.
Sinon pour ceux que cela rebute il y a sûrement en BD les aventures des Bisounours!…
Les mangas s’adressent à des ados, que ces images peuvent choquer, voire influencer; au minimum un avertissement devrait être inséré.
De plus, la manière dont la violence est traitée est très importante : par exemple, dans un comics outrancier, tout passe, car on n’entre pas vraiment dans la peau des personnages (quoique…). Mais j’ai en son temps dénoncé « History of violence » qui est d’une violence inadmissible dans le sens où la scène atroce finale est très finement amenée: un avertissement aurait été le minimum à imposer à l’éditeur. Je crois qu’on a affaire au même type de problème avec ce « chef d’œuvre » d’Ikegami. Au fait, ça vous dirait d’être à la place de la jeune fille ci-dessus mise en scène ?
Contrairement à vous je ne prends pas les lecteurs (ados ou plus âgés) pour des demeurés incapables de faire la différence entre une oeuvre certes violente et la réalité, car cela reste une bande dessinée, une fiction qui se veut réaliste mais une fiction quand même.
Si vous avez peur que cela influence des gens c’est que vous retarder de 30 ans minimum, c’est un argument ridicule qui ne tient pas la route et totalement infondé.
Que faire avec l’actualité (la vraie) dans ce cas?
Que faire avec notre monde réel ?
C’est bien ce que je disais, vous êtes au niveau mental des Bisounours, et c’est votre droit mais ne venez pas jouer le père la pudeur en vous trompant de combat.
Quand à votre dernière phrase sur la jeune fille, vous auriez pu vous en dispenser tellement ça vole bas mais cela permet au moins de mesurer votre degré assez élevé de c….rie!
Je parles simplement de mettre un avertissement en couverture … Est ce que ça justifie vos insultes?
Du gore et du sadisme. Ikegami s’est déjà fait remarquer avec son Crying Freeman, un assassin tatoué pleurnichard. Dans cet Adam et Eve, la violence sadique est encore pire. Heureusement de l’histoire se limite à deux tomes
Ah ! Ce très pas cher du tout Patydoc, la bêtise de ses commentaires me sidère toujours !
Et la non-pertinence de son commentaire sur le sujet » Les vieux fourneaux T4 « , laisse assez pantois…
Le rôle de Troll pas drôle aux idées fétides, lui sied à merveille.
C’est vrai que vos remarques se situent à un haut niveau cognitif…