Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« Tintin » : le mystère des éditions alternées… Livre 1 : les « Île noire » d’Hergé
Depuis maintenant plus de trente ans, les collectionneurs connaissent l’existence des éditions alternées. Ce sont les albums les plus rares et les plus mystérieux de la série des « Tintin ». Cinq titres existent reliés : « L’Île noire », « L’Oreille cassée », « Le Crabe aux pinces d’or », « L’Étoile mystérieuse » et « Le Secret de la Licorne »… Nous vous proposons ici de partager l’état des connaissances sur ces éditions longtemps restées secrètes et réservées aux spécialistes ou à quelques riches collectionneurs. Nous publierons successivement cinq chapitres, documentés de photographies, pour lever peu à peu le voile sur ces éditions qui intriguent tous ceux qui s’y sont penchés. Ce premier chapitre est consacré à « L’Île noire ».
Première apparition dans les stocks Casterman en 1982
Les éditions alternées furent pour la première fois signalées après la visite des archives Casterman par le « BDM », en 1982 : une vingtaine d’« Oreille cassée » et deux « Île noire » reposaient depuis trente-neuf ans déjà dans les archives ce qui leur valut d’être référencées au « BDM » de 1983-1984… Ils furent côtés 1 800 francs (275 euros environ). Trente-cinq ans plus tard, en septembre 2017, un exemplaire de « L’Île noire » s’est vendu 68 501 euros sur le site d’enchères Catawiki.
Deux types de reliures : dos rouge carmin pellior ou dos rouge vermillon pegamoïd
Au bout de quelques années, nous nous sommes aperçus qu’on trouvait tous les titres reliés de deux façons différentes : soit avec un second plat A22 (n° autorisation 5594) et un dos rouge carmin en papier pellior (comme les autres éditions « Tintin » de la même époque), soit avec un second plat A21 (n° autorisation 5594 barré 1786) et un dos rouge vermillon en pegamoïd (un simili cuir plastifié qui était déjà utilisé en reliure pendant la guerre).
Hormis ces 2 différences, les albums sont strictement semblables en tous points : mêmes premiers plats, mêmes cahiers, mêmes traces de massicot, mêmes poids, mêmes pages de garde, même odeur. Pour ce qui concerne « L’Îlenoire » alternée, le premier plat utilisé est celui de l’édition grande image (reconnaissable au kilt de Tintin).
On sait maintenant aussi que les albums à dos pellior proviennent tous de la collection personnelle d’Hergé (ou des studios Hergé), tandis que tous les albums à dos pegamoïd proviennent de chez Casterman (ou de la région de Tournai où se trouvaient les bureaux et l’imprimerie).
On verra plus loin que ces albums furent fabriqués et reliés en octobre 1943 pour ceux envoyés le 5 novembre à Hergé, et probablement reliés quelques mois plus tard, en 1944, pour ceux conservés chez Casterman.
« L’Île noire » plus que tout autre titre, fut un exemplaire de travail de Hergé et des studios
À l’origine, dix exemplaires reliés de chaque titre avaient été adressés à Hergé afin qu’il puisse envoyer les strips en N & B aux journaux étrangers, aux fins d’impression, sans rencontrer de difficultés avec les contrôles aux frontières. Ce sont les exemplaires A22 dos pellior rouge.
Peut-être 10 de plus furent-ils livrés quelques mois plus tard, mais nous n’en avons aucune trace… Ni la certitude.
Toujours est il que la majorité des albums furent envoyés à l’étranger, et sans doute détruits.
Car à ce jour, nous ne connaissons que trois albums du titre « L’Île noire » avec dos pellior (A22), annotés ou découpés et longtemps gardés aux studios.
Deux ont été annotés par Hergé, Bob de Moor ou Baudoin van den Branden en 1963 ou 1964, lorsqu’ils préparèrent la nouvelle version redessinée parue au printemps 1966.
Le troisième a été découpé fin des années 1940 pour travailler sur des produits dérivés.
- Le premier exemplaire (on l’appellera Scriptura) apparut la première fois dans la vente Scriptura du 23 juin 1993 au prix de 11 000 francs (environ 1 600 euros). Cet album est partiellement annoté (très exactement en trois endroits) et certaines cases sont barrées au crayon. Manifestement, il s’agit d’un premier exemplaire de travail ensuite abandonné et dont la provenance serait de Bob de Moor. Il fut vendu 120 000 euros en 2008.
- Le second exemplaire (on l’appellera Hergé) est un exemplaire de travail complet en vue de la refonte de 1966, annoté à chaque page par Hergé, Bob de Moor ou Baudoin van den Branden. Cet exemplaire comprend quelques esquisses de la main d’Hergé, des annotations au crayon rouge (cases barrées par Hergé) ainsi que des indications de changement de textes. Toutes les bulles de l’album font l’objet d’un calibrage (le nombre de lettres a été compté deux fois pour chaque case !)
- Le troisième exemplaire (on l’appellera À la croix) est un exemplaire découpé à chaque page, dont le premier plat est barré d’une croix rouge par Hergé (pour signifier que l’exemplaire est inutilisable). Les dessins ont été découpés afin d’être reportés sans doute pour des images d’objets dérivés. Il existe un exemplaire du « Crabe aux pinces d’or », en tous points semblables au niveau des découpes. Ce travail date probablement de la fin des années 1940. Il n’y a qu’une annotation sur cet album. C’est l’exemplaire vendu sur Catawiki en septembre 2017.
Nous publions ci-après quelques photos de ces albums, accompagnés de légendes.
Le mystère des exemplaires Casterman au second plat A21 et dos vermillon « pegamoïd »
La première apparition publique d’un exemplaire A21 (n ° 5594 barré) avec dos pegamoïd sur le marché eut lieu lors de la vente Tajan du 29 novembre 1997.
Il s’agissait d’un des deux exemplaires identifiés en 1982 par le « BDM » dans les archives Casterman.
Les deux exemplaires se retrouvèrent sur le marché, faisant à nouveau l’objet de ventes publiques chez Tajan le 25 novembre 2000, puis chez Artcurial le 2 juin 2012 pour atteindre un prix de 44 250 euros.
Pour mieux comprendre l’existence de ces albums, il faut revenir à la genèse de ces curieuses feuilles en noir ou « exemplaires en noir ». Car c’est ainsi qu’Hergé les nomme dans ses correspondances avec Casterman, l’auteur souhaitait envoyer des tirages en noir de ces cinq aventures, aux fins de reproduction dans des publications en Suisse (L’Écho illustré), au Portugal (O’Papagaïo), et dans des journaux de langue flamande. L’idée de les relier vint d’Hergé lui-même : le 1er octobre 1943, il écrivait à Charles Lesne : « Je crains cependant, comme ce sont des épreuves d’imprimerie, que cela ne puisse passer. Peut-être pourrais-tu faire relier un jeu, le faire mettre sous couverture et l’expédier tout simplement comme un livre. De cette façon, il n’y aurait aucun danger que l’envoi soit arrêté ». Le 5 octobre, Charles Lesne lui répond :« Je ferai une reliure ; cependant, l’impression n’étant faite que d’un côté de la feuille, il y aura donc, dans l’album, deux pages blanches entre deux pages imprimées. »
« L’Île noire », « L’Oreille cassée », « Le Crabe aux pinces d’or », « L’Étoile mystérieuse » et « Le Secret de la Licorne » sont donc imprimés en noir par Casterman entre le 24 septembre et le 5 octobre 1943. Leur tirage a été intercalé entre le tirage couleur de la « Licorne » et celui du « Crabe », et les albums ont été livrés à Hergé le 5 novembre 1943, afin que celui-ci puisse faire ses envois aux journaux étrangers. Ce jour-là, Charles Lesne écrit à Georges Remi : « Je t’annonce l’envoi, à ton adresse, de dix exemplaires reliés des feuilles en noir de chacun des albums suivants : Étoile mystérieuse – Île Noire – Secret de la Licorne – Oreille cassée – Crabe. Toutefois, tu ne trouveras que neuf ex. Étoile mystérieuse, le 10èmeétant envoyé aujourd’hui même, par poste, à O Papagaïo à Lisbonne. »
Ce tirage fut le plus limité de la série « Tintin » : dix exemplaires de chaque titre furent livrés à Hergé et dix furent conservés un temps chez Casterman. Charles Lesne interroge le 5 novembre 1943 : « Il y en a encore dix de chaque titre à ta disposition. Faut-il te les envoyer ou continuer à les tenir ici à ton usage ? »
Hergé répond le 25 novembre : « À propos des albums en noir qui restent : cela ne vous dérange-t-il pas de les conserver à Tournai ? » Charles Lesne confirme : « D’accord pour tenir ici, à ta disposition, le solde des albums déjà imprimés. »
C’est ainsi que les albums restants furent entreposés chez Casterman. Puis sans doute livrés à Hergé mi 1944…
Il est également probable qu’un surplus de cahiers non reliés resta, en quantité variable selon les titres. Comme c’était souvent le cas, Casterman stocka les cahiers sans les relier immédiatement.
La reliure de ces cahiers restants fut cependant réalisée assez rapidement : en effet, les pages de garde bleues utilisées et les plats sont identiques à ceux des albums reliés fin octobre 1943, ce qui tend à prouver une reliure très rapprochée. L’hypothèse d’un stockage de plusieurs éléments d’époque de façon séparée pour une reliure bien postérieure nous paraît hautement improbable, car nous n’avons pas d’exemple de telles pratiques chez Casterman (on n’a jamais trouvé de recartonnages avec de l’ancien matériel après-guerre, le manque de papier ayant été tellement crucial, tout était écoulé intégralement… De plus dans quel but aurait-on stocké tout le matériel séparément sans finaliser ?)
Nous pensons donc que ces albums furent reliés en 1944 : mais en 1944, il n’y avait plus de pellior rouge chez Casterman (on ne trouve ni édition ni même recartonnage en pellior rouge de cette époque, tous ont du pellior jaune ou bleu). L’utilisation d’un dos rouge avait sans doute été jugée pertinente pour faire la distinction entre ces éditions alternées et les éditions courantes reliées en jaune. Aussi fut-il décidé d’utiliser un matériel de reliure en simili cuir rouge du nom de pegamoïd (ou similoïd) pour finaliser ces albums…
Que devinrent les 10 « Île noire » entreposées chez Casterman ?
Hergé reçut peut-être, en tout, 20 exemplaires en 2 livraisons, mais nous n’avons pas trace de la seconde livraison dans les correspondances. En tous cas, Casterman ne factura que 10 exemplaires de chaque titre (soit 50 exemplaires pour 5 000 FB) défalqués du compte d’auteur de Hergé le 20 juin 1944. Il est donc probable que les exemplaires Casterman soient le solde des exemplaires Hergé jamais facturés, plus des exemplaires tirés en plus en quantité aléatoire en fonction des titres : exemplaires que Casterman relia plus tard en 1944 et conserva plus de 40 ans…
Le prix payé par Hergé à l’éditeur pour ces dix exemplaires fut très raisonnable : « Les frais d’impression des albums en noir ont été assez élevés, mais M. Gérard Casterman, qui s’occupe spécialement de ces questions, me dit qu’il te consent le prix global de 1 000 F. B. par album » (courrier du 23.11.43) écrit Charles Lesne. Il en coûtera donc à Hergé 1 000 francs belges pour dix exemplaires de chaque titre, soit 100 F. B. par exemplaire, à comparer aux 37,50 francs belges que coûtait à l’époque une édition originale couleur en librairie. Hergé écrira : « Je trouve en effet très raisonnable le prix que m’a fait M. Gérard » (courrier du 25.11.43).
La question se pose donc du destin de ces albums chez Casterman. En dehors de vingt « Oreille Cassée » bizarrement épargnés (mais lors de leur découverte, ils étaient stockés ailleurs que les deux « Îles noire »), les éditions alternées furent sans doute distribuées aux collaborateurs ou même au personnel (aux enfants lors des arbres de Noël ?). Ce qui explique qu’on ait parfois retrouvé ces albums soit sur les brocantes soit dans la région de Tournai…
Des chances d’en retrouver encore…
Il y a peu de chance de retrouver encore des éditions issues de la collection Hergé (dos pellior A22). En effet, étant donné leur destination, ils furent en grande partie détruits. Et leur provenance initiale (entourage d’Hergé) implique que les possesseurs des albums restants soient avertis et donc collectionneurs. À moins de plonger dans les archives de journaux étrangers en Suisse ou au Portugal et dénicher la perle rare ?
Par contre, il existe sans doute quelque part encore quelques albums issus des archives Casterman (dos pegamoïd) provenant des descendants de collaborateurs à Tournai.
Il y a sans doute également des albums que je n’ai pas référencés au « BDM ». Je serai heureux de pouvoir le faire. Donc toute information concernant ces éditions sera bienvenue pour compléter cet article et écrire la suite sur les quatre autres titres existants !
Gilles FRAYSSE
Chapitre suivant :
(1) Lire les différents chapitres de cette analyse :
— « Tintin » : le mystère des éditions alternées… Livre 2 : une « Étoile » bien mystérieuse…
— « Tintin » : le mystère des éditions alternées… Livre 3 : Les Oreilles stockées !?!
— « Tintin » : le mystère des éditions alternées… Livre 4 : L’énigme du crabe alterné.
— « Tintin » : le mystère des éditions alternées… Livre 5 : Le Lotus bleu en noir
Message de Bernard SOETENS ,Librairie SCRIPTURA bernard.soetens@icloud.com
Bonjour Gilles
Je reviens d’un déplacement à l’étranger chez plusieurs de mes anciens clients et ,de retour chez moi,en pleine préparation de ma prochaine exposition/vente de dessins originaux de Hergé lors de la prochaine BRAFA qui se tiendra fin janvier 2018 à Bruxelles , je découvre à l’instant ton superbe article sur les Éditions Alternées.
Pas de doutes,avec des mots bien choisis,ton article est tout à fait remarquable ,très didactique ,très instructif,et il clarifie une fois pour tours le sujet sur cette édition Alternée Île Noire.On a hâte de te lire pour les prochains épisodes….
En se basant sur ta connaissance de plus de 20 ans sur ce sujet , qui m’a passionné egalement depuis 1990, comme tu le sais , tu es parvenu à réaliser un véritable travail digne d’une thèse en « Histoire de l’art »…
Je t’octroie une « Grande distinction « pour ton travail et pour la présentation très claire et très visuelle que tu viens de nous offrir.
Tu es parvenu ,au depart d’un Sujet assez complexe,tu en conviendras, (surtout en 1993 , l’époque où je devais présenter en vente le tout premier exemplaire « Ile Noire » dit » exemplaire Scriptura ») à comprendre au fil des années , puis à expliquer de manière magistrale(grâce à ta documentation et ton Iconographie présentée de manière spectaculaire) comment un livre rarissime , qui a été vendu par « Scriptura « en 1993 au prix de Eur 1.600 , a pu se revendre presque 25 ans par après au prix de Eur 120.000
Au départ de « Terra Incognita »…, tu nous a donné tous les indices et la certitude que ces exemplaires étaient du purs joyaux de Bibliophilie…
A l’époque,en 1993, nous étions en pleine « Terra Incognita »", un peu comme Stanley et Livingstone au Congo Belge en 1885… Oserais-je te dire que deux semaines avant cette vente, j’ai envoyé cette édition Alternée à Client belge pour un peu moins de 2.000 euros….et ce client me l’a retourné en me disant qu’il refusait ce livre qui lui semblait un peu « Bizarre »…
Terra Incognita,te disais-je…
Grand merci pour toutes ces explications, que je viens de découvrir sans avoir eu le temps de te les commenter ou ajouter une indication éventuelle qui pourrait enrichir nos connaissances…
Je me réserve des lors une heure ce soir pour lire attentivement ton article,…
Et j’attends avec impatience de lire tes nouvelles aventures…
Au pays des Éditions Alternées …
Bien cordialement …
Bernard SOETENS
Librairie SCRIPTURA
Cher Bernard,
Merci beaucoup ! Tu as contribué (et avec la Librairie Scriptura tu continues à le faire) à éveiller l’intérêt sur des raretés, en avant garde des collectionneurs.Tu regardes la collection Hergé avec l’expérience du bibliophile, du philatéliste et du galeriste. Sans doute est ce pour cette raison que tu fus un des premiers à comprendre ce qu’il y a d’extraordinaire dans ces éditions et leur potentiel futur (qu’elle n’ont d’ailleurs pas encore atteint). Et nous sommes d’accord aussi sur le fait que la course à l’état neuf est un appauvrissement mental de la pratique de la collection de BD. (Que dieu merci les bibliophiles ne connaissent pas à ce point) La suite sera sur l’Etoile mystérieuse alternée dans moins d’une semaine. Un très bel album….Amicalement, Gilles
Merci Gilles pour toutes ces trouvailles richement documentées. Pourquoi ne pas éditer un livre reprenant toute cette documentation d albums avant et après guerre qui, je suis sûr, enchantera grand nombre de collectionneurs. Encore bravo
Serge
Bonjour
Et d’accord avec Serge ! C’est un des intéressants paradoxes d’Internet qu’un site informatif qui a choisi de ne pas utiliser le média papier suscite autant l’envie de voir les chroniques de Gilles Fraysse imprimées en belle monographie…
En même temps tout le monde sait que le non-imprimé BD Zoom nous pousse à consommer des tonnes de papier imprimé. Pour notre grand bonheur…
fred
Merci çà fait plaisir Serge et Frédéric, j’ai l’impression de ne pas avoir passé du temps pour rien, merci encore !
Merci de nous donner à voir ces trésors, difficilement accessibles à un collectionneur normal!
Bonjour Monsieur,
Quel bonheur de lire cet article qui m’a captivé.
Pour un collectionneur lambda comme moi, cet article est d’un très grand intérêt historique, très bien écrit et superbement documenté. J’ai pris un plaisir jubilatoire à vous lire Monsieur FRAYSSE.
Votre travail est en tout point remarquable et j’attend avec hâte la parution du Livre 2, une « Étoile » bien mystérieuse…
Avec tous mes compliments et mes remerciements.
Jean-Pierre HENRY
J’ attends impatiemment le chapitre consacré à L’ OREILLE CASSEE
Concernant L’Oreille Cassée : On en »connaît » 3 en A22 ( font – ils partie des 10 envoyés à Hergé ? ) plus 30 en A 21 = 33 ou 40
Je crois qu’en la matière , la relecture de Wilmet serait instructive .
Or , dans ses remarques , G . Fraysse énonce : » En dehors de vingt « Oreille Cassée » bizarrement épargnés (mais lors de leur découverte, ils étaient stockés ailleurs que les deux « Îles noire ») »
Sont – ce 20 des 30 / A21 n’apparaissant avec cette quantité , qu’à partir du BDM 2003/2004 sorti en novembre 2002 ? Soit en pleine période d’ explosion des cotes et des ventes à DROUOT .
Donc découverts après novembre 2000 . Que seraient alors les 10 manquant sur ces 30 ?
En tous cas pas les 10 transmis à Hergé .
Découverts par qui ? Ceci constitue le » blanc » médiatique le plus étrange des infos dont je dispose et dont je connais la réponse .
Stockés où ? Chez Casterman probablement . Mais dans quel état …de non assemblage et donc de présence de tous leurs attributs physiques ?
Rangés à quel endroit ? Pas l’armoire à balais je présume .
L’entreprise Casterman a été visitée maintes et maintes fois dans les années 85 à 1999 par les »pro » de la Tintinophilie ( sauf Vandromme ? ) . Et tous seraient passés à côté d’un colis de 30 albums sous papier Kraft !!
En l’état actuel de l’addition , cela donne : 3 + 10 + 20 + 30 = 63 ( plutôt 60 ) .
Que cela est bien flou .
Passionnant!
Bonjour,
Je vous invite à lire le chapitre 3 de cette série d’article. La plupart des réponses à vos questions y sont consignées.
http://bdzoom.com/121295/patrimoine/«-tintin-»-le-mystere-des-editions-alternees…-livre-3-les-oreilles-stockees/
Pour faire court, ces albums A21 ont été signalés en nombre (entre 20 et 30) depuis la fin des années 70, chez Casterman. Les témoins et acteurs chez Casterman, dont je connais la parole, sont cités dans l’article. Le nom de ceux qui les ont exhumé ensuite est également connu. L’expertise contenue dans ce chapitre 3 élimine également bien des questions et des fantasmes au sujet de la date de leur reliure. Sachez aussi que personnellement, comme bien d’autres anciens sur Tintin, je connais ces albums depuis…. hélas plus de 35 ans ! Il n’y a qu’un seul point flou, c’est que le comptage n’ayant jamais été fait officiellement, on ne sait pas exactement le nombre retrouvé dans ce stock. Certains parlent de 20 exemplaire et d’autres de 30….
http://bdzoom.com/121295/patrimoine/«-tintin-»-le-mystere-des-editions-alternees…-livre-3-les-oreilles-stockees/
Bien cordialement, Gilles
Excellent article de recherche, bien présenté, qui nous place dans la même excitation que lors de la lecture du « Trésor de Rackham le rouge ». Les amateurs de bibliophilie et de Tintin se régalent de pouvoir accéder aussi profondément (et sans danger) dans les mystères de cette pyramide hergéenne inviolée;-) Merci.
C’est avec des articles comme celui-ci que j’apprécie pleinement de n’être pas Tintinophile!
Il y a de quoi devenir dingo avec ces éditions alternées et rarissimes !
En tant que collectionneur de base, on se sait déjà atteint d’un mal incurable, mais avec Tintin, on est entraînés encore plus loin dans la » collectionite aiguë » !!