Guy Lefranc est de retour, pour une aventure très lointaine, périlleuse et aux enjeux politiques : ce qui n’est pas la première fois. Naturellement, cette régate lui réserve de graves imprévus et, tout aussi certainement, le journaliste déploiera tout son courage et sa compétence pour sortir par le haut de la situation. Il se joint à Théa, une bonne amie — sans qu’une relation plus intime soit même suggérée — pour faire partie d’une des équipes concourant lors de cette course maritime autour du globe. Et le reportage qu’il en tirera sera destiné à son journal : Le Globe, justement. Pesant sur ce contexte, le père de Théa (Van Toor) est un homme d’affaires international qui vend du minerai et le fait convoyer en Indonésie. Tous les protagonistes vont converger vers cette zone sensible, indépendante depuis peu, et très convoitée. Un album d’une excellente équipe d’auteurs, à l’action soutenue, et à lire au premier degré.
Lire la suite...Corto Maltese prend la mer

Ouest-France, quotidien à qui l’océan est cher, présente un très bel album intitulé « Corto Maltese et la mer ». Encore un hors série, direz-vous, quelque peu assommés par tous ces ouvrages dédiés à Hugo Pratt et à son héros emblématique ? Certes, il n’y a pas que « Corto Maltese » sur la planète BD, mais cet ouvrage au contenu très bien pensé vaut le détour.
Garantie de sérieux : le recueil est coordonné par Michel Pierre, historien et écrivain, grand spécialiste d’Hugo Pratt. D’autant plus qu’il est entouré de Laurent Beauvallet, Jean-Yves Brouard, Daniel Couvreur, Dominique Petitfaux, Michel Troadec, qui savent parler BD… et d’une belle brochette de journalistes et d’universitaires, tels Thierry Wendling, Christophe Sand, Dominique Lanni…
L’album débute par un article consacré à l’apparition du héros, suivi par une escale à la bibliothèque du Grand Large qui envahissait la demeure suisse du dessinateur.
Un premier chapitre évoque les horizons lointains avec le mythe de l’océan Pacifique où est née la « Balade de la mer salée », la chasse au trésor, un rêve sans fin, Corto l’Irlandais, les fleuves d’Amazonie, Mû, la cité perdue et le mythe de l’Atlantide, enfin d’Armor en Argoat.
Le chapitre suivant est consacré aux escales mythiques du marin à l’oreille percée : îles et ports de Méditerranée, Venise et sa lagune, Buenos Aires et ses immigrants, Hong Kong le port des parfums, et bien sûr, pour conclure, une fille dans chaque port…
« Récits de marins » évoque tempêtes et naufrages, pirates et flibustiers, l’aigle allemand sur les mers, les peuples marins du Pacifique. Ensuite, « Corto monte à bord » passe en revue navires, remorqueurs, vaisseaux de guerre, cargos, yachts, jonques, catamarans… que le héros a emprunté au cours de ses nombreux voyages. Il est aussi question de l’habit de Corto, des saveurs de cambuse… et brièvement du Corto Maltese d’aujourd’hui. L’iconographie réalisée avec le concours de Cong (www.cong-pratt.com et www.cortomaltese.com) est riche, souvent inédite. Des hors textes érudits (juste ce qu’il faut) invitent à en savoir plus sur le contexte historique. Un travail sérieux, lisible par tous et jamais prétentieux.
Un ouvrage copieux vendu en kiosques proposant 132 pages en couleurs pour 9,90 €.
Un vrai bonheur, ce hors-série Ouest-France, fort bien documenté et mis en page. La mise en perspective du travail de Pratt avec la mer (avec entre autre l’influence des mythes celtiques) est passionnante, même à redécouvrir. A noter que le quotidien breton avait déjà « frappé » avec un précédent « A la découverte des ports avec Tintin », lui aussi distribué en Belgique en partenariat avec Le Soir de Bruxelles.