« Wonder Rabbit Girl » T1 par Yui Hirose

Les mangas ont souvent mauvaise presse. Véhicule de fantasmes exécrable pour certains adultes, on leur attribue généralement à tort tous les maux de la terre. C’est pourquoi « Wonder Rabbit Girl », s’il tombait dans les mains des grenouilles de bénitier, déclencherait une levée de boucliers impressionnante et justifiée. Serait-ce l’exception qui confirme la règle ?

Rei et Ren sont deux frères que tout oppose. Avec seulement un an d’écart, le premier, le plus jeune est un otaku totalement renfermé sur lui même. Quant au second, c’est plutôt un très bon élève, faisant la fierté de sa classe et de sa famille. Pourtant, un jour, sans raison apparente, il sombre dans la folie. Une fille, se faisant appeler Wonder Rabbit Girl, l’aurait manipulé jusqu’à lui faire perdre la tête. Pour résoudre ce mystère et sauver son frère, l‘introverti Rei va se faire passer pour le populaire Ren. Il va partir à la recherche de cette mystérieuse ensorceleuse. Son seul indice, un fichier trouvé sur une clef USB listant une série de filles avec leurs fantasmes respectifs.

Disons-le tout de suite, le scénario de « Wonder Rabbit Girl » n’est qu’un prétexte pour dessiner des jeunes filles dans des positions lascives, en mettant en images leurs fantasmes respectifs. Ainsi, la première prend son pied en étant sermonnée, la seconde en étant ausculté par un médecin, alors que la troisième rêve d’être attrapée en train de dérober de menus objets. À chaque fois, le jeune Rei va aller au-devant de ces demoiselles pour deviner si elles peuvent être le fameux lapin qui aurait traumatisé son frère. S’en suit des scènes fantasmées censées émoustiller les lecteurs. Visuellement rien n’est dévoilé. En revanche, le cadrage et les pensées des filles rendent ces scènes parfaitement explicites.

Pour sa première série, Yui Hirose s’en sort très bien. Son dessin est clair et son cadrage dynamique. Son style convient parfaitement à ce genre d’histoire émoustillante sans tomber dans la pornographie vulgaire. Concernant le scénario le lecteur peut être un peu perdu au départ, mais la trame générale se met en place petit à petit. Si l’on fait abstraction des scènes de fantasmes explicites, une vraie enquête policière est belle est bien là, avec son lot de complots et de personnages mystérieux.

Enfin, comme cela se fait de plus en plus, notamment dans les premières éditions de certaines bandes dessinées franco-belges, un cahier graphique en fin d’album dévoile quelques crayonnés préparatoires de la couverture et d’une partie des planches intérieure. Ce genre d’exercice est toujours intéressant pour l’amateur d’illustrations qui trouvera, là, une source d’inspiration et d’explication sur le cheminement créatif de l’auteur.

« Wonder Rabbit girl » ne prétend pas révolutionner le manga : c’est une simple histoire divertissante écrite et mise en image de belle manière afin d’émoustiller les jeunes lecteurs. Néanmoins, il ne faut pas se fier à la jaquette, assez innocente, en offrant ce titre à un lectorat trop jeune : vous voilà avertis ! La série devrait se conclure en sept volumes, cinq sont déjà publiés au Japon.

Gwenaël JACQUET

« Wonder Rabbit Girl » T1 par Yui Hirose
Éditions Delcourt (7,99 €) – ISBN : 2756095788

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