Les Cahiers de la BD : le retour !

Financée grâce aux contributeurs du site Internet kisskissbankbank.com, la nouvelle mouture des mythiques Cahiers de la BD est dirigée par Vincent Bernière, à qui l’on doit notamment les hors-série BD de Beaux-Arts magazine et la collection Érotix des éditions Delcourt.

La revue Les Cahiers de la BD, lancée en 1972, et qui apparaît dans le sillage de Schtroumpfanzine (un magazine développé depuis 1969 par le jeune Jacques Glénat), a déjà vécu deux vies. La première, populaire et vendue en kiosques, proposait de parcourir l’œuvre d’un grand auteur de la BD franco-belge et réunissait plusieurs dizaines de milliers de fidèles. La seconde, plus intellectuelle, dirigée par Thierry Groensteen, puis Numa Sadoul, à partir de 1985, disparut faute de lecteurs en 1990. C’est pourtant cette seconde option qui a été choisie pour la renaissance du magazine (chez Vagator Productions : 24, place Dauphine, 75001 Paris ; info@lescahiersdelabd.fr, 204 pages, trimestriel, 12,50 €).

Présenté sous une étonnante couverture extraite de « Blake et Mortimer », alors que le contenu de ce premier numéro se révèle ouvertement tourné vers la bande dessinée d’auteurs, le sommaire est divisé en sept cahiers qui permettent de parcourir plus facilement ce pavé de 204 pages en couleurs.

Le « Cahier chronique » réunit une série de rubriques multiples, comme « La Bédéthèque idéale », « Le Spécialiste de la spécialité », « L’Œil du galeriste », « Les Cases mémorables », « Spécial dédicaces » ou encore « L’Érudit de la BD ». Le « Cahier iconique » invite à visiter l’atelier de Liberatore et à rencontrer Alan Moore. Le « Cahier technique » offre la leçon de BD d’Hugo Pratt et livre quelques petits secrets de François Boucq. Le « Cahier thématique » évoque la fin des héros, s’interroge sur les auteurs de demain, tout en livrant les 10 commandements de « Blake et Mortimer ». Le « Cahier esthétique » se lance sur les traces des petits Mickeys, à l’assaut des grands romans, et analyse la caresse du pinceau. Le « Cahier muséographique » présente Hayao Miyazaki et le musée Ghibli, et consacre un article à l’exposition René Goscinny. Le « Cahier historique » raconte l’histoire de B.D. : un journal au format tabloïd (voir aussi notre « Coin du patrimoine » sur le même sujet ici B.D. : 59 semaines de bonheur… [première partie] et ici B.D. : 59 semaines de bonheur… [deuxième partie]) et déniche le chef-d’œuvre oublié d’Harvey Kurtzman. Enfin, un « Cahier critique » propose une sélection d’albums, où il ne faut pas s’attendre à dénicher du classique. En fin de magazine, démarre « La Grande Aventure de la BD » : une étude très pointue signée Christian Staebler et Pierre Klein, à cent lieues de ce qu’écrivaient en toute modestie les plumitifs seulement passionnés de BD de la première version du magazine.

Cinq courtes histoires réalisées par Claire Braud, Hugo Pratt, Bob de Moor, Robert Crumb et Alfred permettent au lecteur de souffler. Parmi les collaborateurs, notons Lucie Servin, Romain Brethes, Maël Rannou, David Amram, Christophe Brunella, Pierre Klein, Didier Pasamonik, Irène Le Roy Ladurie, Philippe Cauvin… et Numa Sadoul, unique survivant de l’ancienne formule.

Malgré une mise en page aérée agréable, une riche iconographie, un découpage en dossiers, il est conseillé de savourer avec modération ce nouveau trimestriel auquel nous souhaitons bon vent.

Henri FILIPPINI

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7 réponses à Les Cahiers de la BD : le retour !

  1. PATYDOC dit :

    Ce magazine sera-t-il vendu en kiosque? Et si oui, sera-ce cantonné aux kiosques des Champs Elysées et à celui de la Madeleine?

    • Gilles Ratier dit :

      Normalement oui, puisque je l’ai acheté personnellement à Limoges dans une Maison de la presse : mais, en effet, j’ai dû faire plusieurs dépôts de journaux avant de trouver celui qui le vend !
      Bien cordialement
      Gilles Ratier

      • Marcel dit :

        Lorsque vous cherchez comme ici un magazine qui n’est pas diffusé dans tous les points de presse, je vous conseille d’utiliser le site trouverlapresse.com, qui vous donne la liste des points de vente qui l’ont commandé dans une ville ou un quartier donné.
        Après, il est toujours possible qu’ils les aient tous vendus (l’état du stock n’est pas toujours renseigné), mais ça évite quelques points de vente inutiles.

  2. Ping : News Review September 2017 | Comics Forum

  3. PATYDOC dit :

    J ‘ai acheté cet exemplaire…. Dans une librairie BD !

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