Un roman (bio)graphique sur Romy Schneider, cela devait arriver tôt ou tard, et notamment dans la collection 9 1/2 de l’éditeur, dédiée au cinéma… Le choix des auteurs s’est porté sur ses débuts, y compris son enfance — vite évoquée — avec la guerre en fond, et son entrée timide dans le cinéma, jusqu’aux premiers rôles. On croisera naturellement Alain Delon, presqu’inconnu alors que Romy est déjà célèbre après « Sissi » : la relation amoureuse et professionnelle avec le jeune acteur français est fondatrice, essentielle pour les deux. Un album à la mise en images sensible, juste, sans effets appuyés, mais aux couleurs très choisies selon les moments narrés. Un trait doux et bienveillant : connaissant sa fin tragique, ce n’est que justice.
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Damned ! La nouvelle aventure de Clifton, menée tambour battant, entraîne le bouillant colonel, cette fois accompagné de son général de père, à convoler en justes noces !
À Londres, au printemps 1961, deux cérémonies de mariages sans le moindre lien sont célébrées dans la capitale britannique et font l’objet d’attentats à la bombe, causant de véritables carnages. Or, le 6 mai, la princesse Margaret, sœur de la reine, doit enfin se marier. On s’inquiète au 10 Downing Street, à Scotland Yard et au M.I.5, où l’on pense que les deux explosions tragiques ont servi de mises au point aux criminels avant le feu d’artifice final. Harold-Wilberforce Clifton, célèbre colonel à la retraite, est une fois de plus appelé à l’aide. Et il n’est pas seul, puisque son père, le général Edward Fergus Gordon Horatio Clifton (découvert dans « Roule libre », un court épisode publié par Tintin sélection en 1972), en visite au cottage de son fils, s’impose dans l’enquête.
Si les autorités soupçonnent les nationalistes écossais, alors très actifs, Clifton soupçonne François-Louis Bonaparte, onzième du nom, alias Ramolino, un psychopathe schizo paranoïaque qui veut venger son supposé ancêtre et qui a déjà croisé sa route. Pour démasquer l’héritier de Napoléon, l’intrépide colonel ne doit pas hésiter à… se marier !
Cet épisode, qui se déroule à cent à l’heure et où l’on retrouve avec plaisir Miss Partridge et ses fameux petits plats, est par ailleurs ponctué de flash-back situés quand, alors âgé de 17 ans, le jeune Clifton conte fleurette à la pas vraiment respectable Maureen, fiancée au directeur de son collège.
Créé en 1959 dans les pages de l’hebdomadaire Tintin par le génial Raymond Macherot, qui signa seulement trois épisodes, Clifton a la vie dure… malgré un nombre respectable d’auteurs. Après Turk et Bob de Groot, Jo-El Azara et Greg, Bédu, Michel Rodrigue, le voici de retour (depuis l’épisode précédent) sous le crayon de Turk, dont les images sont toujours aussi dynamiques et riches en petits détails savoureux. Dessinateur prolifique souvent sous-estimé, Turk, qui signe aussi les séries « Robin Dubois » et « Léonard », mérite une place de choix parmi les grands de la bande dessinée franco-belge.
Zidrou, qui succède à Bob de Groot, demeure avant tout un excellent scénariste populaire aux idées originales, drôles et percutantes. Il propose ici un scénario dense, hilarant, truffé de clins d’œil malins avec la grande Histoire. Il dédicace cet épisode à John Steed : le héros de « Chapeau melon et bottes de cuir », qui aurait certainement apprécié cette comédie très british.
Henri FILIPPINI
« Clifton T23 : Just Married » par Turk et Zidrou
Éditions du Lombard (10,95 €) — ISBN : 978 2 8036 7009 3
Page 7, (dernière planche présentée dans l’article), je suis surpris par l’aspect de l’automobile (Austin Healey 3000 MkIII) présentée dans la vignette, en haut et à droite de la page.
Elle ne correspond pas du tout au graphisme habituel du dessinateur Turk.
Le dessinateur aurait-il eu un coup de fatigue (marre de perdre mon temps à essayer de dessiner cette rotudiûû d’Austin, j’utilise une photo !) ? La manière dont cette auto est interprétée trahit l’utilisation d’une photographie réalisée avec une focale courante sur les appareils photo numériques actuels (voire avec un téléphone).
Du coup, je suis choqué de voir cette image, qui ne correspond pas du tout aux autres interprétations de l’auto, de la rue (et au style habituel du dessinateur).
Cette « prise de vue » ressemble beaucoup à celles dont nous nous sommes habitués avec des dessinateurs qui décalquent des photos prises sur différents sites internet (genre rue dans GougueuleStriit, cela se voit beaucoup), ou qui utilisent des logiciels informatiques pour les perspectives (comme ces dessinateurs utilisent tous le même logiciel, on a l’impression de voir toujours la même BD).
J’avoue que je dois vous paraître très pointilleux, mais je tenais tout de même à vous faire connaître mes impressions.
Cela fait deux albums que Turk a repris Clifton et, si je n’y connais pas grand-chose en voiture, j’avais remarqué un changement sur les bâtiments. Je pense en effet que Turk utilise maintenant SketchUp (comme de plus en plus de dessinateurs). Je peux me tromper mais, généralement, je le repère.
Sur la voiture en question, j’ai trouvé un modèle 3D à peu près équivalent, et on constate le même type de « déformation » si on prend le même angle de vue que le dessinateur dans SketchUp.
Mais je dois dire que, à cette voiture près, Turk fait ça assez intelligemment, contrairement à certains qui font juste une copie dégueulasse. J’avais signalé ici le cas de Renaud sur le dernier Harry Dickson :
http://bdzoom.com/106136/actualites/harry-dickson-dessine-par-renaud/
Bonjour
Moi, je remarque qu’au dos de cet album ne figure que la liste des albums de la collection « noire » cartonnée (qui avait succédé dans les années 1970 aux albums brochés). Pour la très grande majorité, ces titres sont épuisés et non disponibles…
En revanche n’est pas mentionnée la (fausse) intégrale éditée il y a quelques années par Le Lombard – laquelle est encore en vente…
Vous suivez ?!…
Cordialement
fred