« Séraphin Cantarel T2 : Saint-Michel, priez pour eux ! » par Michel Suro et Corbeyran

Le Mont-Saint-Michel fait partie des lieux qui attisent l’attention, excitent l’imagination, notamment celle des écrivains. Grâce à ce décor mondialement réputé, de tels récits, d’inspiration historique ou policière, gagnent inévitablement en visibilité. Pour autant, on ne saurait en négliger l’intérêt, surtout quand s’y mêlent des thématiques écologiques et artistiques…

Le héros de la série, Séraphin Cantarel, est conservateur en chef des monuments de France. Assisté de Théodore Trélissac, il expertise. En l’occurrence, il s’agit pour eux de vérifier si la catastrophique marée noire de l’Amoco Cadiz, qui a souillé les côtes bretonnes en mars 1978, ne risque pas d’empêcher le monument d’être classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO (ce qu’il est depuis 1979).

Alors qu’ils survolent la baie en hélicoptère, ils remarquent le corps d’un moine couché dans le sable, manifestement inanimé. Il est bien mort, mais accident ou meurtre ? Ce n’est évidemment pas leur travail de le déterminer, cependant leur séjour sur le Mont ne les laissera pas en dehors de l’enquête qui démarre d’autant qu’une autre enquête, si l’on peut dire, commence parallèlement, celle d’un mystérieux tableau d’Eugène Boudin, qu’un contribuable réclame. Le tableau est détenu par le Musée de Caen et l’individu s’estime spolié par l’État.

Évidemment, même si la conjonction des deux trames est un peu « forcée » (le hasard faisant de grandes choses !), le monde monacal et le monde pictural ne sont pas sans rapports. Mais lesquels ? Pourquoi ? Comment ? Autant dire que dans un tel contexte culturel (des anecdotes peu connues sur le patrimoine du Mont-Saint-Michel, notamment pendant la Terreur nourrissent l’intrigue), le lecteur ne s’ennuie pas, dès lors qu’il en profite, en plus, pour se promener au gré des cases qui tentent de montrer de façon très réaliste le Mont sous toutes ses coutures architecturales.

Cette enquête est la deuxième adaptée des romans de Jean-Pierre Alaux. Le premier tome « Avis de tempête sur Cordouan » paru en septembre 2016 s’installait dans l’estuaire de la Gironde et sur cet autre haut lieu architectural qu’est le phare de Cordouan. Quand Séraphin Cantarel se rend le 2 avril 1974 dans l’estuaire de la Gironde, c’est aussi pour expertiser. Il ne sait pas alors qu’une tragédie se joue dans la presqu’île de Talmont. Killiam, le fils de l’un des gardiens du phare, est retrouvé noyé au pied d’un carrelet et sa fiancée est portée disparue. Ce premier récit policier bien documenté était déjà l’occasion d’en apprendre beaucoup sur le célèbre phare, peut-être plus qu’avec le Mont-Saint-Michel.

À noter que le romancier Jean-Pierre Alaux est, certes, l’auteur de cette série consacrée au patrimoine et publiée dans la collection « Grands détectives » chez 10/18 (5 volumes), mais qu’il est aussi connu pour « Le Sang dans la vigne » (24 tomes chez Fayard entre 2004 et 2016) adapté à la télévision… et en bande dessinée (3 tomes chez Glénat).

Alors, bons voyages !

Didier QUELLA-GUYOT  ([L@BD-> http://9990045v.esidoc.fr/] et sur Facebook).

http://bdzoom.com/author/didierqg/

 « Séraphin Cantarel T2 : Saint-Michel, priez pour eux ! » par Michel Suro et Corbeyran

Editions Delcourt (12, 50 €) – ISBN : 978-2-7560-6233-4

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Une réponse à « Séraphin Cantarel T2 : Saint-Michel, priez pour eux ! » par Michel Suro et Corbeyran

  1. PATYDOC dit :

    Une bonne BD, pas prétentieuse, qui permet de passer un bon moment . Vous ne dites mot du dessinateur, qui a pourtant du mérite à représenter le Mont-St-Michel; il sait de plus varier les plans, ce qui est indispensable, compte tenu des longs dialogues de cet album.

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