« Hellboy & B.P.R.D. T2 : 1953 », collectif

Les spin-of d’« Hellboy » continuent leur essor, consacrés à des personnages bien précis de cet univers (comme Abe Sapien ou Lobster Johnson), mais élargissant aussi la mythologie du héros en nous dévoilant en aval ce qu’il advient après sa mort (« Hellboy en enfer »), ainsi que ses débuts, en amont, avec ce « Hellboy & B.P.R.D. » qui revient sur les premières missions effectuées par le Garçon de l’Enfer au sein de la fameuse organisation… Après un premier tome couvrant l’année 1952, voici donc ce qui s’est passé l’année suivante.

La première mission d’Hellboy au sein du B.P.R.D., en 1952, avait mené le groupe au Brésil où ils eurent affaire à de vilains nazis constituant une armée de supersoldats. Tout cela avait été remarquablement mis en image par Alex Maleev, on s’en souvient. Dans ce deuxième volume, nous assistons à trois missions effectuées au printemps et en hiver 1953, chacune étant dessinée par un artiste différent (Ben Stenbeck, Michael Walsh et Paolo Rivera). Côté scénario, John Arcudi a laissé la place à Chris Roberson pour la co-écriture du titre avec Mignola. Quant aux couleurs, nous retrouvons avec bonheur l’excellent Dave Stewart (qui arrive à faire péter le rouge d’Hellboy comme personne !). On sent donc qu’à l’instar des autres spin-of d’« Hellboy », ce titre est envisagé comme un terrain évolutif (co-scénaristes et dessinateurs différents) autour d’un noyau dur (co-scénario de Mignola et mise en couleurs de Stewart). Cette logique y est pour beaucoup dans la cohérence de l’ensemble des spin-of d’« Hellboy », sur le fond comme sur la forme, permettant une expansion qui n’émiette pas la masse de cet univers car constamment en lien avec ses diverses facettes.

Les trois chapitres de cet album s’avèrent eux-mêmes assez différents dans leur rythme, leur narration, leur longueur. La première mission a lieu en Angleterre (où le drame final arrivera, quelques décennies plus tard) ; on devrait d’ailleurs plus parler de « mini-cycle » que de mission, puisqu’il s’agit de quatre histoires différentes où le professeur Bruttenholm et Hellboy vont être confrontés à des menaces surnaturelles puisant dans le folklore et l’histoire britanniques. Main coupée dans un manoir, enseigne de pub maudite, sorcière et kelpie sont au programme… La deuxième mission est plutôt courte, nous ramenant dans le Wyoming où des âmes errantes demandent une sépulture… Enfin, une troisième et plus longue mission dans le sud des États-Unis (vous remarquerez comme les couleurs sont moins gothiques qu’alentour, Stewart ayant su mettre Hellboy dans la lumière californienne sans le rendre moins sombre) nous plonge dans un joli délire qui devrait vous faire regarder les gentils toutous autrement, désormais…

La lecture de ce « Hellboy & B.P.R.D. » est toujours aussi plaisante, car on y retrouve tout ce qu’on aime dans cet univers, notamment la personnalité du héros qui est ici dévoilée dans la fleur de l’âge, jeune homme infernal au tempérament assez impétueux qui donne tout ce qu’il a pour que le B.P.R.D. (et donc Bruttenholm, à qui Hellboy est très lié) soit fier de lui et le garde à ses côtés. Horreur, sentiments et pincées d’humour sont encore au rendez-vous, donc !

Cecil McKINLEY

« Hellboy & B.P.R.D. T2 : 1953 », collectif

Éditions Delcourt (15,95€) – ISBN : 978-2-7560-8661-3

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