Commencée en 2017 (avec « Snærgard »), cette saga scandinave située au XIIIe siècle s’achève avec ce tome 2 : « Nordlys ». Récemment converti au christianisme, le territoire reste lié aux croyances et pratiques de la religion germanique, à la magie des sorciers, aux légendes et sortilèges… Pelle Eiwindsen, un jeune homme de haute lignée, se rebelle contre le système en mutilant le sorcier Adriel, et fuit. Il s’allie au jeune Njál pour retrouver la sœur de ce dernier : Solveig, victime d’un sortilège qui l’a transformée en vieille femme. Tous ces jeunes gens ont de mortels ennemis : pour Pelle, son père Eiwind, cruel et intraitable ; pour Njál et Solveig, le seigneur Kjartan, lequel les a retenus prisonniers, ainsi que Pelle. Car Kjartan a besoin de Solveig pour briser la malédiction qui l’a rendu laid.
Lire la suite...La BD selon Marianne …
Après Le Monde, L’Express, Lire, Le Point, Le Figaro…, Marianne est à son tour tenté par la bande dessinée et livre un premier hors-série plutôt réussi, d’autant plus qu’il n’invite pas à marcher sur les traces de héros stars ou de thèmes vendeurs, mais à découvrir le média BD dans son ensemble.
Sous la direction de Myriam Perfetti (critique BD dans cet hebdomadaire, entre autres activités), Renaud Dély (journaliste, directeur de la rédaction et scénariste de BD politique), Mathieu Quitard, Nicolas David, Guy Konopnicki, Alain Léauthier de Marianne et Stéphane Urbajtel de La Charente libre ont construits leurs articles autour du thème « La BD pour tous ! ».
À l’arrivée, la revue réussit un tour d’horizon plutôt complet sur le média, avec un historique du festival d’Angoulême, un article sur le féminisme qui fait peur (?), un entretien croisé entre Riad Sattouf et Émile Bravo, un autre (passionnant) avec Philippe Druillet, un historique trop rapide (quatre pages) sur l’histoire des illustrés, idem pour les comics et les mangas, un portrait des « casseurs de cases » (L’Association et consort), un bref entretien avec les éditeurs dits historiques (Casterman, Dargaud, Glénat, Delcourt), une évocation du monde des collectionneurs, et autres articles sur le dessin politique, la BD jeunesse…
On ne peut évidemment pas tout traiter en une centaine de pages (dont une vingtaine d’extraits) et il ressort, après lecture, l’impression que, pour les auteurs des articles, le roman graphique est le moteur de la BD, le must, l’avenir. Les portraits (Mazan, Laureline Mattiussi, Nicolas Moog, Lisa Lugrin, Derf Backderf, Merwan, Philippe Squarzoni…) ou le choix des extraits (« Corps sonores » de Julie Maroh, « Homicide » de Philippe Squarzoni… et seulement « Duke » de Hermann) témoignent du parti pris des rédacteurs envers ce créneau plus « journalistique ». La couverture de Riad Sattouf est plus éclectique, puisque les personnages de Tintin (et Milou), Lucky Luke, Mortimer et Astérix y figurent.
Pour résumer, cette première incursion de Marianne dans la bande dessinée ne manque pas de points positifs et son achat est indispensable pour ceux qui s’intéressent à la bande dessinée.
Notons aussi les deux excellents hors-série Polar 2015 et 2016 (beaucoup plus nostalgiques) réunis en un pack, au prix de 10 € (www.marianne.net).
Henri FILIPPINI
Marianne hors-série : « La BD pour tous ! » (7,50 €), vente en kiosques.