Quel plaisir, après des années et des années de chroniques sur les nouvelles parutions concernant le 9e art, de continuer à découvrir des auteurs prometteurs qui, d’emblée, semblent vraiment maîtriser les codes narratifs et graphiques de la bande dessinée ! C’est d’autant plus méritoire quand il s’agit d’un premier album en ce domaine : ce qui est le cas de Pierre Alexandrine avec son « Amourante ». Ce dense ouvrage de 230 pages, édité chez Glénat, nous propose un voyage aussi palpitant qu’amusant à travers les époques et les lieux, en remettant en question notre obsession tout à fait compréhensible de plaire perpétuellement et de ne pas mourir…
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Après Le Monde, L’Express, Lire, Le Point, Le Figaro…, Marianne est à son tour tenté par la bande dessinée et livre un premier hors-série plutôt réussi, d’autant plus qu’il n’invite pas à marcher sur les traces de héros stars ou de thèmes vendeurs, mais à découvrir le média BD dans son ensemble.
Sous la direction de Myriam Perfetti (critique BD dans cet hebdomadaire, entre autres activités), Renaud Dély (journaliste, directeur de la rédaction et scénariste de BD politique), Mathieu Quitard, Nicolas David, Guy Konopnicki, Alain Léauthier de Marianne et Stéphane Urbajtel de La Charente libre ont construits leurs articles autour du thème « La BD pour tous ! ».
À l’arrivée, la revue réussit un tour d’horizon plutôt complet sur le média, avec un historique du festival d’Angoulême, un article sur le féminisme qui fait peur (?), un entretien croisé entre Riad Sattouf et Émile Bravo, un autre (passionnant) avec Philippe Druillet, un historique trop rapide (quatre pages) sur l’histoire des illustrés, idem pour les comics et les mangas, un portrait des « casseurs de cases » (L’Association et consort), un bref entretien avec les éditeurs dits historiques (Casterman, Dargaud, Glénat, Delcourt), une évocation du monde des collectionneurs, et autres articles sur le dessin politique, la BD jeunesse…
On ne peut évidemment pas tout traiter en une centaine de pages (dont une vingtaine d’extraits) et il ressort, après lecture, l’impression que, pour les auteurs des articles, le roman graphique est le moteur de la BD, le must, l’avenir. Les portraits (Mazan, Laureline Mattiussi, Nicolas Moog, Lisa Lugrin, Derf Backderf, Merwan, Philippe Squarzoni…) ou le choix des extraits (« Corps sonores » de Julie Maroh, « Homicide » de Philippe Squarzoni… et seulement « Duke » de Hermann) témoignent du parti pris des rédacteurs envers ce créneau plus « journalistique ». La couverture de Riad Sattouf est plus éclectique, puisque les personnages de Tintin (et Milou), Lucky Luke, Mortimer et Astérix y figurent.
Pour résumer, cette première incursion de Marianne dans la bande dessinée ne manque pas de points positifs et son achat est indispensable pour ceux qui s’intéressent à la bande dessinée.
Notons aussi les deux excellents hors-série Polar 2015 et 2016 (beaucoup plus nostalgiques) réunis en un pack, au prix de 10 € (www.marianne.net).
Henri FILIPPINI
Marianne hors-série : « La BD pour tous ! » (7,50 €), vente en kiosques.