Mort de Ted Benoît !

Victime d’un AVC, le dessinateur Ted Benoît est mort ce vendredi matin 30 septembre, à l’âge de 69 ans.

Ted Benoit.

Thierry Benoît, né le 25 juillet 1947 à Niort, étudie à l’I.D.H.E.C (Institut des hautes études cinématographiques) avant d’entrer à la télévision comme assistant-réalisateur en 1971.

Ses débuts en bandes dessinées sont publiés dans Actuel, puis Géranonymo.

Sa première longue histoire, « Hôpital » paraît dans la première version de L’Écho des savanes, à partir de 1976 : histoire proposée en album par les Humanoïdes associés en 1979 et qui obtient le prix du scénario au salon d’Angoulême.

Ancré dans la mouvance alternative en vogue à l’époque, il change brutalement d’option. Inspiré par l’œuvre d’Hergé, il adopte la ligne claire dont il devient l’un des plus ardents promoteurs.

Citons, par exemple, ses « Histoires vraies », écrites par Yves Chéraqui et proposées dans le mensuel (À suivre), en 1978 : album Humanoïdes associés en 1982.

Son album « Vers la ligne claire », publié en 1980 aux Humanoïdes associés, réuni des récits parus dans Libération, Métal hurlant… où le personnage de Ray Banana est déjà présent.

Ce protagoniste débute sa première longue aventure, « Berceuse électrique », en 1980 dans (À suivre).

Une seconde histoire, « Cité lumière » est proposée dans (À suivre) en 1984 et les deux seront compilées en albums par Casterman, en 1982 et 1986.

Planche avec Ray Bana publiée dans l'album collectif « Les Magiciens d'eau », édité en 1987 par Bandes originales.

Par ailleurs, il illustre « Dans les griffes de l’ombre rouge » (le film de Jean-Louis Comoli, en 1981), écrit « L’Homme de nulle part » pour Pierre Nedjar (dans (À suivre) en 1987) – avec Thelma Ritter comme héroïne -, publie « Bingo Bingo » dès 1979 dans Métal hurlant, puis dans Métal aventures en 1983…

Devenu le chantre de la ligne claire, c’est tout naturellement que les éditions Blake et Mortimer (filiale de Dargaud) lui proposent la reprise des aventures de Blake et Mortimer d’Edgar P. Jacobs, avec le célèbre scénariste Jean Van Hamme.

C’était compter sans sa lenteur d’exécution. Il faudra attendre 1996 pour que l’album « L’Affaire Francis Blake » soit enfin publié.

« Blake et Mortimer » vu par Ted Benoît.

Un second volume, « L’Étrange Rendez-vous » paraît en 2001, mais découragé par de trop longues attentes entre deux albums, les éditions Dargaud se tournent vers d’autres dessinateurs.

Ted Benoît écrit également le scénario de « Playback » pour François Ayroles chez Denoël Graphic (en 2004) et remet Ray Banana en selle dans un album assez surprenant publié par La Boîte à bulles : « La Philosophie dans la piscine », en 2014.

Outre la bande dessinée, il a signé de nombreuses illustrations et travaillé pour la presse et la publicité.

Dessinateur méticuleux et talentueux, malgré une production réduite, Ted Benoît restera le grand inspirateur (avec le néerlandais Joost Swarte) du courant ligne claire né au début des années 1980.

 Henri FILIPPINI

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2 réponses à Mort de Ted Benoît !

  1. Thark B. dit :

    Pas encore de réaction(s) par ici ?!… Damned… :-(

    La mort de Thierry Benoit m’attriste vraiment beaucoup. J’ai eu la chance de suivre son excellent travail à peu près dans l’ordre chronologique. C’est donc avec « Hopital » que je l’ai découvert (et apprécié) avant de m’attacher à ses passionnantes aventures graphiques, notamment grâce à Métal Hurlant puis « A Suivre ».
    Pourtant, à l’époque, je ne parvenais pas encore à goûter pleinement la « Néo-Ligne claire » : au lieu d’explorer en détail les univers de Swarte, Chaland, Floc’h, Clerc, etc… (et Ted Benoit, donc), quelque chose me bloquait… et je revenais sans cesse à Hergé et Jacobs…
    Comme pour beaucoup de lecteurs, la 1ère reprise de Blake et Mortimer – ‘L’Affaire Francis Blake’, qui, avec « L’Etrange rdv » des mêmes auteurs, reste pour moi l’une des meilleures avec le recul – m’a permis de redécouvrir son immense talent, sans être en quelque sorte ‘distrait’ voire parasité par des parti-pris (ironie/parodie/hommages au 2nd degré) qui accompagnent une partie de son oeuvre.
    Non sans douleur, parfois, Ted Benoit travaillait très dur et avec Passion sur ses planches, ses illustrations. Il maintenait une impressionnante exigence artistique et technique sur le trait, les couleurs, l’Art narratif sous toutes ses coutures ! … et il nous laisse une oeuvre forte, touchante, reflet de la personnalité d’un véritable Artiste en perpétuelle évolution…

    Merci, monsieur Ted, and… have a great journey in a great clear sky, all along an eternal Clear Line…

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