« Love X Dilemma » T3 par Kei Sasuga

L’été fut chaud concernant les mangas, grâce à la sortie du nouveau titre de Kei Sasuga « Love X Dilemma ». Déjà connue chez nous pour sa série « GE Good Ending » publiée chez Kana, la mangaka continue dans le genre harem en mêlant ménage à trois, petites culottes et pensées cochonnes. Un style dont les Japonais raffolent et que les Français n’ont pas tardé à adopter : des titres de plus en plus chauds ayant été publiés au fil des années.

Les femmes dessinatrices ont, depuis longtemps, su mettre en valeur les attributs féminins dans des œuvres pourtant destinées à un public plutôt masculin. Que ce soit Rumiko Takahashi avec ses succès « Lamu » ou « Ranma 1/2 » dans les années 1980. Plus proche de nous, Mizuki Kawashita avec « Ichigo 100% » montait encore d’un cran dans les représentations des sous-vêtements avec des scènes vraiment équivoques. Kei Sasuga est exactement sur le même créneau. Elle ne tombe pas dans l’érotisme pur, comme on peut en voir dans « Nozoki Hana » où les personnages n’hésitent pas à passer à l’acte sexuel avec moult détails graphiques croustillants. Dans le genre « harem manga », on est plus dans la suggestion et le fantasme, sur l’interdit que dans l’action, même si les auteurs, en général, ne se gênent pas pour dessiner des scènes assez osées ; lesquelles ne sont, souvent, que des fantasmes sortit de l’imagination des protagonistes masculins ! Bref, les femmes qui écrivent et dessinent ce genre d’histoire mettent en scène leur vision, crue, de ce que les hommes ont comme fantasmes.

La différence entre les mangas de harem classique et « Love X Dillema » tient surtout dans le fait que les protagonistes ne sont plus de vulgaires écoliers prépubères et hésitants dans leur relation amoureuse. Ici, Natsuo, le héros de cette aventure rocambolesque, vient, dès la première page, d’avoir sa première expérience sexuelle avec une jeune fille presque inconnue. Elle pensait, apparemment, que cela l’aiderait à passer à l’âge adulte. Pourtant, cet étudiant banal est en secret amoureux de sa prof d’anglais : Hina.

Tout va changer quand le père de Natsuo annonce qu’il va se remarier. Quelle ne fut pas la surprise du jeune homme quand cette femme se présente à leur domicile accompagnée de ses deux filles qui se trouvent être sa prof Hina, et Riu l’ingénue de la coucherie d’un soir ! La cohabitation s’annonce compliquée entre ces trois enfants. Les non dits vont inévitablement créer une tension que le héros va devoir apprendre à bien vite gérer.

En vivant maintenant sous le même toit que ses belles soeurs, Natsuo va pouvoir en apprendre bien plus sur les filles en général. Et si le jeune homme a du mal à oublier le corps nu de Rui, Hina de son côté oublie rapidement qu’il y a maintenant des hommes à la maison. Lorsqu’elle sort de son bain, comme elle le faisait habituellement, vêtue d’une simple culotte, cela crée un petit émoi dans la chaumière. Au fil du temps, Rui va s’avérer un peu froide, mais également capable de vraie attention envers son nouveau frère. Hina, de son côté aura du mal à oublier qu’elle est enseignante, mais à la maison, le naturel resurgit. Limite dépravée, elle cache une mélancolie amoureuse que remarque immédiatement Natsuo qui ne sait plus sur quel pied danser.

Dans le troisième volume, sorti ce mois-ci, une nouvelle fille facile accapare les faveurs de Natsuo alors qu’une quatrième, bien plus réservée, va également s’immiscer dans le harem de ce garçon qui n’en demandait pas tant. L’aventure évolue et devient de plus en plus tarabiscotée. Natsuo ne sait vraiment plus où donner de la tête.

Avec un dessin clair, toute en finesse, Kei Sasuga arrive à parfaitement rendre les sentiments de ses protagonistes. Ses cadrages, dynamiques, n’hésitent pas à la moindre occasion à offrir des contre-plongées affriolantes. C’est rythmé, plein de quiproquos, de sentiments confus et même de scènes un peu osées. Mais si tout n’est pas imprimable dans une revue pour adolescents tels que le Weekly Shonen Magazine de l’éditeur japonais Kodansha, il reste la possibilité de publier des scènes plus détaillées sur internet. C’est ce qui s’est passé avec le volume 4 et le 8 dont des chapitres entiers ont été proposés, en exclusivité sur la toile, pour les internautes souhaitant voir de vraies scènes olé olé, sans aucune censure. Ces chapitres inédits en recueil ne seront bien évidemment pas dans la version française. « Love X Dilemma » restant un manga d’amour destiné à un public d’adolescents où l’acte sexuel, initiatique, est suggéré sans être explicitement montré. Néanmoins, les propos sont sans équivoques et, contrairement à d’autres titres, ces adolescents s’adonnent au plaisir de la chair que ce soit en couple ou même seul : comme on peut le constater à la fin du troisième opus où Hina est surpris par Natsuo en train de se masturber au fond de son lit. Ce n’est donc pas un manga à mettre entre tous les mains, mais les amateurs de petites culottes vont adorer cette montée en puissance. Même si le scénario reste convenu, le nombre grandissant d’acteurs offre une multitude de situations à la fois embarrassantes, ridicules, rocambolesques, mais toujours charmantes. Natsuo sous ses airs de jeunes vicelards sait également se montrer Don Juan.

Gwenaël JACQUET

« Love X Dilemma » T3 par Kei Sasuga
Éditions Delcourt/Tonkam (6,99 €) – ISBN : 978-2-7560-8152-6

© 2014 Kei Sasuga / KODANSHA

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