Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...Les raisons de l’originalité pérenne des « Pionniers de l’Espérance »… : deuxième partie
Suite et fin de l’étude d’Yves Morel sur la bande dessinée de science-fiction « Les Pionniers de l’Espérance », publiée dans le journal Vaillant, puis Pif gadget, du 14 décembre 1945 au 26 septembre 1973. Pour lire la première partie de ce dossier, voir : Les raisons de l’originalité pérenne des « Pionniers de l’Espérance »… : première partie.
Le danger est parfois d’origine terrienne
Mais le danger n’est pas toujours d’origine extraterrestre. Il peut aussi se trouver sur Terre, et même dans les endroits les plus inattendus et les circonstances les plus extraordinaires.
Tel est le cas dans « Le Jardin fantastique » où Tangha, Rodion, Tsin-Lu et un savant, Dickens, se réduisent à la taille d’insectes grâce à un appareil inventé par ce dernier, et explorent le parc du manoir où ils se trouvent afin de tenter d’y retrouver Maud, accidentellement miniaturisée et égarée.
La flore du parc ressemble alors à une jungle, et les insectes et autres invertébrés deviennent des fauves redoutables
« Le Jardin fantastique » est sans doute la plus atypique des histoires de la série : non seulement elle a pour cadre unique la seule Terre, à l’exclusion de l’espace et de toute expédition intersidérale, mais, en outre, les extraterrestres en sont totalement absents, à la différence d’« Échec aux Zions » où ils étaient présents sur notre planète.
On en viendrait presque à oublier que nos héros sont des cosmonautes habitués des voyages intergalactiques.
Le décalage vis-à-vis des autres histoires de la série est poussé au point où rien n’indique que l’histoire se déroule dans un lointain futur dominé par la science : au début de l’aventure, Tangha, Rodion et Tsin-Lu, habillés de vêtements typiques de la fin des années 1940 et du début de la décennie 1950, à bord d’une automobile elle-même dénuée de tout aspect futuriste, se rendent à un vieux manoir de campagne dont l’architecture et l’ameublement relèvent d’époques largement antérieures à la seconde moitié du XXe siècle ; et ils sont accueillis par un châtelain, le professeur Dickens, dont l’âge, la tenue et les manières surannées évoquent eux aussi le passé.
« La Cité des ondes » offre un autre exemple d’histoire atypique dans la série. Les Pionniers y sont confrontés, sur notre planète, à une cité sous-marine, Aquatide, soumise à la tyrannie de son fondateur, Némo.
Là encore, l’espace, les extraterrestres et la science futuriste sont totalement absents.
Du reste, si la série est peuplée de terriens du futur et d’extraterrestres scientifiquement très avancés, elle recèle également un nombre appréciable de créatures primitives.
Les deux auteurs en saupoudrent la série comme s’ils voulaient nous rappeler que l’humanité la plus évoluée n’est jamais éloignée de ses origines et que la science ne doit pas détruire ces dernières, constitutives de sa nature, à peine de sombrer dans une barbarie technologique.
Et, de fait, les primitifs des « Pionniers de l’Espérance » sont toujours en lutte contre des dictatures scientifiques et techniques qui les oppriment.
Dans « La Cité des ondes », des hommes-poissons combattent la cité Aquatide ; sur Caluda, les Pionniers découvrent des hommes (et des femmes) peu évolués qui combattent la tyrannie qu’ont instaurée les dirigeants de la planète grâce à un usage maléfique de leur science ; sur Inaccessible 7, ils rencontrent des hommes préhistoriques qu’asservissent et détruisent les maîtres de ce monde.
Le message est clair : l’utilisation de la science doit viser l’émancipation et le mieux-être de l’humanité, en aucun cas la dénaturer et l’asservir en tuant ce qu’il y a d’essentiel en elle, qui réside dans ses origines primitives, certes faites pour être dépassées, mais non reniées.
Par le progrès, l’homme doit s’affranchir de ses déterminations naturelles sans détruire ces dernières sous peine de se détruire lui-même et de s’aliéner en devenant un mutant. Car alors, il est la proie facile de la tyrannie étayée sur la science et la technique, comme dans « Caluda ». Et, au bout du processus, il est carrément supplanté par la machine : c’est ce qui se passe sur Inaccessible 7 dont les humains ont été évincés et réduits en servitude par leurs robots.
Comme tous leurs contemporains occidentaux, Lécureux et Poïvet éprouvent un immense besoin de croire en la possibilité d’une émancipation intégrale et d’un progrès infini de l’humanité grâce à la science qui nous mènera loin de la barbarie des guerres et des dictatures du XXesiècle. Mais ils savent également que la science et la technique peuvent être utilisées à des fins oppressives, comme l’avaient d’ailleurs prouvé les dictatures fasciste, nazie et communiste.
Des idées d’avant-garde limitées par les idées reçues du milieu du XXe siècle
La série des « Pionniers » reflète donc l’aspiration à un monde libéré et humanisé grâce à la science, un monde régi par des valeurs de paix, de tolérance, de liberté et d’égalité.
Cette égalité est celle des hommes, des peuples et des races.
Nous l’avons vu, la Terre des Pionniers est une fédération de peuples autour d’institutions mondiales. Les nations et les États semblent y avoir disparu ou y avoir perdu toute prééminence politique, morale et culturelle. L’équipe des Pionniers donne l’exemple de ce mondialisme, nous l’avons vu.
Avec des limites, cependant : la mort soudaine du Martiniquais Tom (1), dès le début de la série, réduit considérablement la diversité raciale de l’équipe ; certes, Tsin-Lu, chinoise, subsiste, mais elle est désormais le seul membre non blanc du groupe, et, pour diverses raisons historiques et morales dont l’exposé serait ici long et digressif, la présence d’une Asiatique est moins emblématique de l’égalité des races que celle d’un noir.
L’égalité des sexes est encore plus limitée dans la série.
Certes, Maud et Tsin-Lu sont cosmonautes (un métier longtemps perçu comme exclusivement masculin), comme leurs collègues hommes, et prennent toute leur part dans les aventures et exploits des Pionniers.
Et cela était déjà un peu révolutionnaire lors des débuts de la série, où, dans la bande dessinée, les femmes étaient absentes ou rares et reléguées dans des rôles subalternes ou de figurantes.
Néanmoins, Maud et Tsin-Lu semblent être les seules femmes égales des hommes, dans la série.
Les responsables de l’EMC et du Conseil international de la Pensée semblent bien ne comporter que des hommes, ainsi que les assemblées de savants réunis pour l’étude d’un phénomène d’importance (2).
Du reste, malgré leur qualité d’héroïnes qui vivent des aventures de mâles aventuriers, Maud et Tsin-Lu ne demeurent pas moins, sous le crayon de Poïvet, des femmes traditionnelles, émotives, délicates sinon fragiles, qui s’accrochent instinctivement à un homme.
Et celui-ci, conscient du devoir incombant à son sexe, les protège tout aussi instinctivement. Il arrive néanmoins que l’héroïne surpasse le héros : ainsi, lors d’une expédition dangereuse vers le soleil, c’est Maud qui sauve Tangha et tout son équipage d’une mort atroce.
Mais le fait est exceptionnel ; les pionnières ne prévalent généralement pas sur les pionniers. Encore sont-elles des femmes d’une envergure exceptionnelle ; leurs semblables de moindre gabarit restent, quant à elles, des créatures sensibles et vulnérables, telle Anne Bornand, dans « Échec aux Zions ».
La prééminence de Tangha renforce d’ailleurs cette primauté masculine. Le bel ingénieur brun surpasse ses amis par le nombre et la nature de ses exploits, son intelligence des situations, ses ressources, sa capacité d’initiative et son esprit de décision ; il apparaît comme le meneur du groupe, bien qu’il ne soit pas toujours officiellement investi de missions de chef.
Sa primauté est telle que, nous l’avons vu, il est l’unique membre du quatuor présent dans l’aventure d’« Échec aux Zions », les autres n’apparaissant qu’à la fin. Il est celui dont le prestige est le plus grand non seulement sur Terre, mais en d’autres planètes : ce sont les habitants de Radias qui lui donnent son nom de Tangha (à la consonance plus héroïque que celle de Robert, son véritable prénom).
Les trois autres pionniers jouent un rôle secondaire quant à l’action, bien que leur présence soit indispensable à l’esprit d’amitié fraternelle qui imprègne la série. Rodion, le Soviétique, apparaît parfois comme doué pour les actions de commando et les coups de force. Maud et Tsin-Lu se signalent davantage par leur sens de l’observation et de l’à-propos.
À la hiérarchie de la force et de l’action, qui consacre l’avantage « viril » de Tangha et Rodion, se superpose une hiérarchie de duos : Tangha et Maud prévalent sur Rodion et Tsin-Lu, lesquels jouent des rôles souvent importants, mais se trouvent relégués à l’arrière-plan dans certaines aventures : ainsi, dans « Inaccessible 7 » (ou « Les Pionniers de l’Espérance contre les robots »), ils font de la figuration. De plus, Tangha et Maud sont souvent seuls présents dans les histoires courtes de la série, en douze pages.
En définitive, si la série innove par sa nature (une bande dessinée de science-fiction, fait nouveau dans l’Europe de l’après-guerre), sa thématique (une humanité d’un lointain futur, scientifiquement très avancée, capable d’expéditions spatiales et en contact avec des extraterrestres), les aspirations qui la sous-tendent (quête d’un monde fraternel, uni et heureux grâce à la science), elle demeure traditionnelle à bien des égards.
Certes, l’internationalisme y est présent : l’équipe des Pionniers regroupe fraternellement le Soviétique Rodion d’une part, les Occidentaux (politiquement parlant) Tangha et Maud d’autre part ; et cela exprime bien l’espoir des hommes et des femmes de l’après-guerre, de voir naître une humanité unie autour d’un idéal de paix et de solidarité forgé dans le prolongement de la victoire commune de l’URSS et des alliés contre les totalitarismes nationalistes.
Mais, d’aventure en aventure, cet idéal se banalise, et perd d’autant plus de sa valeur de message que, se situant dans un lointain futur, en lequel, de surcroît, la Terre n’est plus qu’un monde parmi d’autres, il semble irréel ou anodin.
De plus, nous l’avons vu, la disparition rapide de Tom, le noir, fait des Pionniers une équipe essentiellement blanche et occidentale, donc non représentative de toute la population de notre planète.
Quant aux femmes, nous venons de voir que si Lécureux et Poïvet leur confèrent un statut d’héroïnes à part entière, elles ne sortent finalement guère de la position subordonnée qu’elles occupent dans la première moitié du XXe siècle.
Maud et Tsin-Lu restent des femmes d’exception, et le véritable héros de la série est Tangha, bel athlète trentenaire (3) brun… et français.
Car sur ce point aussi, Lécureux et Poïvet mettent des bornes à leur internationalisme et restent fidèles à l’esprit nationaliste de la plupart des auteurs de bandes dessinées de leur temps. Et il n’y a pas lieu de leur en tenir rigueur : tel est le cas d’autres auteurs de la première moitié du XXe siècle, tels les Américains Jerry Siegel et Joe Schuster (« Superman »), Bob Kane et Bill Finger (« Batman ») ou d’Alex Raymond puis Dan Barry (« Flash Gordon ») (4), pour lesquels le monde est avant tout étatsunien.
Non, ce ne sont pas les trouvailles futuristes de science-fiction ou les idéaux généreux et « avancés » de nos deux auteurs qui, aujourd’hui, peuvent encore susciter l’intérêt du lecteur pour « Les Pionniers de l’Espérance ». Les premières apparaissent de nos jours bien désuètes au regard des progrès de la science depuis soixante-dix ans et de l’évolution de la science-fiction ; quant aux seconds, nous avons vu qu’ils n’empêchaient pas Lécureux et Poïvet de demeurer des hommes du milieu du XXe siècle, confits dans les clichés de leur temps.
Le dessin et la présentation textuelle, clefs de l’originalité profonde de la série
En réalité, ce sont le graphisme et la transcription si particulière des paroles des personnages qui confèrent à cette série son cachet et sa profonde originalité.
Raymond Poïvet a conservé de son expérience de dessinateur de mode le goût d’un dessin stylisé, synthétique sinon schématique, assez peu précis dans le détail visuel, mais propre à faire saisir par le lecteur l’essentiel de la psychologie des personnages et de l’ambiance du contexte en lequel ils évoluent. Pour ce faire, il utilise une technique au charbon de bois, puis au feutre, qui donne un résultat incontestablement saisissant. À vrai dire, c’est surtout après les premiers épisodes de la série, relatifs à l’aventure avec Radias (5), qu’il optera résolument pour cette technique.
Celle-ci donne des hommes, des êtres vivants et des choses une représentation assez schématique, presque simplement esquissée, sobre, mais qui restitue l’état d’esprit des premiers, le caractère fantastique des seconds, l’atmosphère irréelle et souvent inquiétante des troisièmes ; un peu à la manière dont un dessinateur judiciaire sait exprimer dans des dessins schématiques la mentalité des prévenus et des hommes de loi et l’ambiance d’un prétoire.
Le prix de cette concentration sur l’atmosphère et la psychologie est une imprécision voulue dans le détail physique.
Sans, toutefois nuire à l’unité et à la constance de la représentation : Tangha est toujours un bel homme brun, Rodion, un Slave typique, Maud une alléchante femme blonde, Tsin-Lu une jolie asiatique.
Il convient de noter cependant que, concernant ces deux héroïnes, Poïvet s’autorise d’importantes variations : Maud porte souvent des cheveux mi-longs, mais il lui arrive également de les porter courts et coiffés en hauteur ; la longueur des cheveux de Tsin-Lu est variable, elle aussi.
En outre, la physionomie de la belle Américaine varie : souvent douce et plutôt avenante, elle se fait quelquefois grave et austère.
Donc, un dessin à la ligne sombre (au charbon ou au feutre) qui restitue l’ambiance avant tout, et provoque un dépaysement certain.
Mais un autre élément visuel, complémentaire du dessin, contribue à donner à la série son atmosphère si particulière : le texte, plus précisément la disposition des paroles des personnages. Nos deux auteurs se singularisent sur ce point.
Après les deux premières histoires de la série, ils n’utilisent plus le traditionnel phylactère sur fond blanc qui contient les paroles ou les pensées des personnages et les rapporte clairement à ces derniers.
Les paroles et les pensées ne sont plus dans un espace propre, mais à même la case, et quelquefois (pas toujours, loin de là) rapportées au personnage dont elles émanent par un simple trait, court et discret de surcroît.
Ce procédé donne une impression de silence, de bande dessinée sans paroles ou dont les paroles seraient reléguées hors de la case ; les personnages semblent penser ou communiquer par télépathie plus que véritablement parler ; leurs dialogues en sont comme assourdis. Et cette impression, jointe à la tonalité particulière née du dessin au charbon ou au feutre, engendre une ambiance proprement insolite et tout à fait irréelle, voire onirique. L’aventure semble se dérouler dans un rêve, même lorsque les actions présentées sont tumultueuses. La distance entre notre monde et le futur scientifique et intergalactique des Pionniers s’en trouve accentuée, et, de ce fait, l’univers de ces derniers échappe à la banalisation dont pourraient l’affliger la répétition et l’habitude, d’une part, les progrès réalisés par la science et la technique depuis le milieu du XXe siècle, d’autre part.
L’univers des Pionniers se trouve crédibilisé en tant que tableau de la civilisation future, dans la mesure où le dessin, concentré sur l’expression morale des personnages, et l’absence de bulles, qui donne à leurs paroles un aspect purement mental et intérieur, crée une impression de rupture d’avec notre propre monde, comme si l’humanité avait subi une mutation dans le sens d’une cérébralisation intégrale. Le dessin de Poïvet fait des personnages de la série des êtres sensibles et pensants presque exclusivement mentaux ; il met en relief, et fortement, leur psychisme ; l’absence de bulles accentue cette prépondérance mentale et souligne la différence de nature entre ce monde futur imaginaire et le nôtre.
Dans « La Cité des ondes », les auteurs vont jusqu’à réduire au strict minimum les paroles des personnages et leur substituent un exposé à même la case. Dans la série, le lecteur se voit privé de ce moyen d’appropriation de l’histoire et des personnages qu’est le phylactère. Traditionnellement, ce dernier, présentant la parole comme une émanation évidente du personnage, fait apparaître cette dernière comme une manifestation physique de celui-ci et institue ainsi une prééminence sensible du corps sur l’esprit. Simultanément, il enferme le texte prononcé dans un espace qui lui est conventionnellement dévolu. Tout ceci permet au lecteur d’intégrer le monde fictif qui lui est présenté dans une catégorie du réel (celui de la bande dessinée, et, plus, largement de la fiction), et, par suite, de le banaliser en l’intégrant à ce dernier.
La bande dessinée ressortit alors à un genre culturel et devient partie intégrante d’un patrimoine (culturel lui aussi, en l’occurrence). Ce jeu spontané va beaucoup moins de soi avec « Les Pionniers de l’Espérance » pour la simple raison que la prééminence du mental (du sensible comme de l’intellectuel) qui caractérise cette série (grâce au dessin et à l’absence de bulles) la rend relativement irréductible à la conformation aux normes catégorielles de notre représentation de la culture. Cette série échappe, ainsi, dans une étroite mesure et d’un point de vue purement symbolique à son enfermement patrimonial.
Celui-ci se produit, certes, mais il ne fait pas perdre à la série sa foncière originalité et la vie intense qui en anime les histoires. En cela, le dessin de Poïvet et la présentation textuelle des deux auteurs sauvent incontestablement « Les Pionniers » de l’inévitable désuétude de ses scénarii et de ses inventions de science-fiction. Ainsi se trouve confirmée l’appréciation de Jean-Pierre Andrevon suivant laquelle, « ce n’est malgré tout pas le scénario qui fait de la bande une réussite, peut-être limitée, mais bien réelle. C’est son esthétique » (6).
Ce jugement nous paraît on ne peut plus exact. Oui, en définitive, c’est bien l’esthétique (depuis le rendu de la sensibilité des personnages par un dessin original jusqu’à la présentation textuelle) qui a préservé l’originalité, la fraîcheur et le caractère vivant et palpitant de cette série pionnière (c’est le cas de le dire) dans la bande dessinée de science-fiction européenne.
Yves MOREL
(1) Ainsi que du Pr Wright, britannique, le savant de l’équipe initiale, nettement plus âgé que ses compagnons
(2) Non sans quelques exceptions : ainsi, dans « Échec aux Zions», on peut voir une femme (pas deux) parmi les savants qui se penchent sur la situation des hommes et femmes réduits à la taille d’insectes par le gaz des Zions.
(3) On peut s’interroger sur l’âge de ces héros. Certes, ils sont jeunes, mais donnent tout de même l’impression d’une certaine maturité. Dans Innaccessible 7, Tangha rappelle à Maud qu’il est son ami « depuis quinze ans », ce qui semble indiquer que tous deux sont d’âge mûr, puisque l’on sait que leur amitié ne remonte pas à l’enfance ou à l’adolescence, mais aux débuts de leur vie professionnelle (Les Pionniers de l’Espérance contre les robots [Innaccessible 7], éd. du Kangourou, 1974, p. 17, case 4).
(4) Du reste, le nationalisme caractérise maintes séries de bandes dessinées du XXè siècle autres que de science-fiction, des éditions originales des aventures de Tintin à celles d’Astérix
(5) « Vers l’Ourang mystérieux » et « Radia, la planète aux 1000 secrets ».
(6) Jean-Pierre Andrevon : « Les Pionniers de l’Espérance. Repères thématiques et esthétiques », in Schtroumpf, les cahiers de la bande dessinée n° 33, 1977.
Terrifiante, la colorisation !
Pourquoi ne pas laisser ces bandes en N&B ?
Les couleurs sont d’époque, votre indignation a quelques décennies de retard
Effectivement, on avait oublié à quel point les couleurs de Vailllant étaient médiocres. Mais le dessin de Poivet est magnifique en noir et blanc, et le Futuropolis de Robial a réédité des centaines de ses planches en noir et blanc (Copyright bande bleue). Sans compter les deux albums brochés des éditions du Fromage (le Jardin et la Cité)
Depuis des années je recherche en vain une bd en couleur, lue dans mon enfance. Elle ressemble beaucoup au n° 18 des « Grandes Aventures: Radia la cité aux mille secrets ». Hélas je n’ai jamais pu trouver un vendeur.