Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...« Braven Oc T2 : Le Cri des eaux salées » par Picksel et Alcante, d’après Alain Ruiz
Amis parents, ne désespérez pas des jeunes qui lisent des bandes dessinées, toutes les études montrent que ce sont aussi de bons lecteurs de romans. Le catalogue des éditions Kennes offre quelques jolies pépites pour ces lecteurs en herbe, autant en BD qu’en romans, à l’exemple de la série médiévale-fantastique « Braven Oc ». La série de romans d’Alain Ruiz est adaptée avec succès par Alcante, pour le dessin chatoyant de Picksel.
L’univers de Braven Oc a été créé par Alain Ruiz dans des romans publiés par les éditions Kennes. Les trois premiers volumes de la série sont toujours disponibles. Scénariste qui excelle dans des registres très différents, du thriller – « Interpol » ou « Jason Brice » — à l’aventure historique – « La Fin des templiers » —, Alcante (Didier Swysen, de son vrai nom) a adapté pour la bande dessinée ce récit d’initiation au rythme haletant, avec, au dessin, Picksel (Joël Van Aerde).
Dans le premier volume de la bande dessinée, le lecteur a fait la connaissance d’un univers futuriste lointain bien particulier. La nature a repris ses droits après des siècles de dégradation humaine. Une grande catastrophe écologique a marqué la fin du règne des humains. Dans une société médiévale par de nombreux aspects, les hommes sont désormais les vassaux de terribles homoplantes. Ces êtres humanoïdes, mi-hommes mi — plantes demandent des tributs élevés à de petites communautés villageoises.
C’est pour délivrer les siens, victimes d’un terrible sortilège, que le jeune Braven Oc est rentré clandestinement dans la cité de Torguen, le maître des Homoplantes. Il a démontré lors de cette première aventure de grandes qualités : courage, intelligence et un grand sens de la diplomatie. Il a aussi noué des amitiés indéfectibles avec des jeunes de son âge : Amalek, un courageux archer, la jolie Tamia qui peut se fondre dans n’importe quel paysage tel un caméléon, et un farfadet plaintif aux pouvoirs magiques incertains, l’amusant et fidèle Becfigus. Braven est maintenant doté de l’épée de Galamus, une arme dont il apprend à maîtriser le surprenant potentiel magique.
Au début de ce second volume, les quatre amis s’amusent près du village de Salcius, dans un marais salant. Ils tombent dans un piège tendu par des Homoplantes et ne sont sauvés que par l’intervention de l’épée de Galamus. C’est le moment que choisi Salina, la déesse des eaux salées, pour leur révéler que le grand sorcier homoplante complote pour dessaler le marais et mettre ainsi en péril la faune et la flore de ce milieu fragile. Elle demande et obtient leur aide contre les manigances de ce puissant personnage.
C’est le début d’une nouvelle aventure pour la bande de Braven. Ils devront tous combattre, mais aussi faire preuve de ruse pour sauver le marais, et démontrer au maître des Homoplantes la trahison de l’un des siens. Pour réussir à vaincre toute adversité, Braven poursuit sa formation auprès du druide Obias et peut compter sur l’aide de Youm, son chien qui n’a pas la langue dans sa poche !
Nous avons déjà évoqué, dans cette rubrique, le renouveau de l’heroic-fantasy pour la jeunesse avec des œuvres comme « La Famille fantastique » ou « Les Chroniques du roi vagabond ».
Récit initiatique tonique, rythmé, drôle et inventif, « Braven Oc » participe à ce renouveau. C’est un véritable plaisir de découvrir le dessin efficace, influencé par le dynamisme du trait du manga, de Picksel, particulièrement à l’aise dans la création d’animaux hybrides comme l’aigle-loup ou le lapin-putois.
Pour des lecteurs de plus de 8–10 ans, nous conseillons la découverte du monde de Braven Oc, que ce soit par les romans ou les bandes dessinées, ou mieux en mixant ces deux lectures, finalement très complémentaires.
La preuve avec la série de livres pour la jeunesse « Capitaine Static » qui mêle, parfois dans une même page, récit en bande dessinée et paragraphes de roman. Alain Bergeron a créé ce personnage pour les primolecteurs, dès 6 ans, qui peuvent passer facilement de son texte aux passages dessinés par Sampar.
De quoi, trembler — un peu – et s’amuser — beaucoup – aux aventures du petit Charles Simard qui s’est découvert un drôle de pouvoir. À force de traîner les pieds, il peut emmagasiner de l’électricité statique et la décharger quand bon lui semble, au grand dam des méchants garnements de son école et des environs et même, dans ce quatrième volume d’une série appelée à se poursuivre, de Van de Graaf : le petit génie de l’école qui semble vouloir accomplir une sombre vengeance. Heureusement, qui se frotte au héros électrique qu’est le Capitaine Static s’y « TIC » !
Sans électricité statique et loin de tout univers d’heroic-fantasy, nous évoquerons, la semaine prochaine, le monde impitoyable de la cantoche de l’école.
Laurent LESSOUS (l@bd)
« Braven Oc T2 : Le Cri des eaux salées » par Picksel et Alcante, d’après Alain Ruiz
Éditions Kennes (11,95 €) – ISBN : 978-2-8758-0268-2
« Les Chroniques de Braven Oc T3 : L’Académie des Homoplantes » par Alain Ruiz
Éditions Kennes (14,20 €) – ISBN : 978-2-8758-0259-0
« Capitaine Static T4 : La Maître des Zions » par Sampar et Alain Bergeron
Éditions Kennes (7,95 €) – ISBN : 978-2-8758-0214-9a