Patrimoine

Alain d’Orange — au même titre que Noël Gloesner, Pierre Brochard, André Gaudelette et quelques autres, coupables de ne pas avoir travaillé pour des journaux de référence — est aujourd’hui injustement oublié. (1) Françoise, Hélène et Philippe, ses enfants, se lancent avec courage dans un travail de réhabilitation : création d’une maison d’édition portant son nom et d’un site (https://www.editionsalaindorange.fr), organisation d’une exposition dans une galerie parisienne, et enfin publication — à l’occasion du centenaire de sa naissance — d’un ouvrage superbe. Et ce n’est qu’un début !

Le 26 octobre prochain, « L’Iris blanc » — 40e album des aventures d’Astérix le Gaulois — s’installera à la tête des meilleures ventes en librairies pour plusieurs semaines. Surfant sur l’événement, l’hebdomadaire Le Point propose un numéro hors-série passionnant. Sur le thème « Les Français et le monde racontés en 40 albums », ses collaborateurs reviennent sur les grandes heures de cette série culte, dont le dernier album s’est vendu à plus de cinq millions d’exemplaires à travers le monde.

Alors que se poursuivent les festivités autour des 77 ans des éditions du Lombard et du magazine Tintin (nous vous avons déjà annoncé la parution de l’exceptionnel numéro spécial de 400 pages remplies d’inédits réalisés par les auteurs actuels de cette vénérable maison belge) (1) — notamment avec l’inauguration au Centre belge de la bande dessinée à Bruxelles d’une superbe et originale exposition rétrospective (2), il ne faut pas passer à côté de la sortie, toujours en collaboration avec Moulinsart, d’un non moins imposant ouvrage qui va combler les nostalgiques : le deuxième volume de « La Grande Aventure du journal Tintin », sous-titré « Escale en France : 1948-1988 ». Pas moins de 777 pages avec des reprises de récits complets dus aux meilleurs créateurs de « l’hebdomadaire pour les jeunes de 7 à 77 ans », mettant en scène les plus célèbres séries de cette revue légendaire.

Les plus anciens d’entre vous, mais aussi les jeunes qui sont curieux de l’histoire de la BD franco-belge (si, si, il y en a encore !), vont être ravis avec cette microédition en album en noir et blanc d’une charmante aventure sentimentale se déroulant pendant la Résistance, parue, en 1963, dans le mensuel au format de poche Frimousse des éditions de Châteaudun, cornaquées par l’infatigable polyvalent qu’était Marijac qui en signe le scénario sous le pseudonyme de Jacques François : « L’Alouette chantera 3 fois », mis en images par l’excellent Christian Gaty qui fut, entre autres, l’un des dessinateurs de « Barbe-Rouge » (1) !

Débarquées en Italie en 1962 seulement, les aventures de Spirou et Fantasio ont connu des hauts et des bas auprès d’un lectorat populaire peu habitué aux histoires franco-belges. Fumetto, le plus important magazine dédié aux fumetti (qui est édité par l’ANAFI : Amici del fumetto), consacre un copieux dossier au groom le plus fameux de l’histoire de la bande dessinée.

C’est en 1979 que « Les Passagers du vent » ont embarqué dans les pages du mensuel de bande dessinée Circus des éditions Glénat. François Bourgeon, jeune dessinateur employé par les journaux de la presse catholique — où il rongeait son frein —, n’attendait que le feu vert donné par Jacques Glénat pour effectuer son entrée dans la presse destinée aux lecteurs adultes (à ne pas confondre avec la BD pour adultes) ! En quelques mois, il met sur pied les personnages qui vont révolutionner la bande dessinée classique et faire des « Passagers du vent » un chef-d’œuvre absolu.