Robert Gigi appartient à la riche génération des dessinateurs réalistes français apparus dès l’après-guerre. Dessinateur pour la presse populaire pendant un quart de siècle, contrairement à nombre de ses confrères, il parvient à éviter la marginalisation imposée à beaucoup d’entre eux par la déferlante de la nouvelle BD au cours des années 1970. Des histoires juvéniles aux scénarios désuets à la création de la sulfureuse Scarlett Dream, un grand écart parfaitement maîtrisé que nous vous invitons à découvrir.
Lire la suite...Zoom sur les meilleures ventes de BD du 8 septembre 2021
Ça y est, nous sommes enfin de retour, pour une nouvelle saison que nous espérons sans masque, remplie de festivals, de rencontres entre auteurs et lecteurs, avec des ventes qui font émerger des titres inattendus, mais brillants. Voilà, c’est notre vœu et on y croit ! En attendant, « Mortelle Adèle » est toujours très présente dans le classement des meilleures ventes de bandes dessinées, mais la rentrée pointe son nez et cinq nouveautés intègrent le palmarès ; dont « Undertaker T6 : Salvaje » qui en prend la tête et s’inscrit par ailleurs à la 9e place du « Top 20 GfK/Livres Hebdo » tous genres confondus.
Lire la suite...Eichmann : le procès de la solution finale…
En 1961, durant huit mois, l’un des procès les plus importants de l’Histoire se déroule à Jérusalem : on juge là Adolf Eichmann, architecte clé de la solution finale ; sous l’œil des caméras, l’on décortique l’effroyable mécanique nazie tout en s’interrogeant sur la peine de mort. Par la voix des (fictifs ou réels) Jeanne Amelot, Shimon Abécassis et Hannah Arendt, les auteurs poursuivent dans ce nouveau cadre historique la réflexion humaniste entamée en 2019 avec « L’Abolition, le combat de Robert Badinter ». Un récit reportage souvent poignant, à lire à l’aune des commémorations (le 40e anniversaire de l’abolition) et procès (celui des attentats du 13 novembre 2015) qui font l’actualité de cet automne.
Lire la suite...« Queenie », la marraine du crime oubliée…
La Prohibition ne fut pas qu’une histoire brutale d’hommes ; outre Al Capone, Lucky Luciano ou John Dillinger, l’histoire de la mafia et du gangstérisme à l’américaine n’a, par exemple, pas oublié Bonnie Parker ou, dans une moindre mesure, Virginia Hill : reine de la pègre aux côtés de Bugsy Siegel. Qui se souvient à l’inverse de Stéphanie St Clair, laquelle régna pourtant sur un véritable empire du crime établi au cœur de Harlem ? Menacée par ses rivaux italiens, cette féministe noire avant l’heure devra lutter pour préserver sa vie autant que ses affaires, dans le tourbillonnant contexte jazzy des années 1930. Fascinées par son extraordinaire destin, la documentariste Aurélie Lévy et la dessinatrice Elisabeth Colomba lui rendent un très bel hommage dans ce copieux one shot constitué de 176 pages en noir et blanc.
Lire la suite...11 septembre 2001 : le chaos et le souvenir…
Comment raconter les attentats du 11 septembre 2001, 20 ans plus tard, entre sidération du moment et mise en perspective historique ? Prépublié en six épisodes dans Topo, le récit documentaire de Baptiste Bouthier et Héloïse Chochois se construit en deux temps, via le regard d’une adolescente (Juliette) devenue femme en 2021. Au cours de son vol à destination de New York, elle se remémore le spectacle hypnotique de l’effondrement des tours du World Trade Center, alors retransmis en direct ; une médiatisation de la catastrophe et un bouleversement de l’ordre mondial dont on ne cesse, encore aujourd’hui, de vivre les nombreuses conséquences…
Lire la suite...Raoul Cauvin : l’homme-orchestre du scénario laisse son divan vide…
Scénariste des « Tuniques Bleues » et de « Cédric », mais aussi de « Pierre Tombal », « Sammy », « L’Agent 212 », « Les Psy » et « Les Femmes en Blanc », l’un des géants du monde la BD vient de tirer sa révérence. Alors qu’il avait annoncé son décès prochain des suites d’un cancer en mai dernier, Raoul Cauvin est décédé ce 19 août 2021. L’hebdomadaire Spirou perd ainsi celui qui a écrit pour lui le plus grand nombre de pages de scénarios, celui qui a battu des records de ventes d’albums, et surtout son plus fidèle collaborateur. Présent dans la plupart des numéros du journal belge depuis plus de 55 ans, Raoul Cauvin fut l’homme-orchestre, le roi, ou plutôt l’empereur du style dit « gros nez » qu’il revendiquait avec fierté.
Lire la suite...J. Lebert : un excentrique chez Fleurus…
L’auteur que nous vous présentons aujourd’hui est un génie méconnu. Un auteur apparu au milieu des années 1950 dans les pages des très frileux magazines pour la jeunesse publiés par les catholiques éditions de Fleurus. On se demande encore, aujourd’hui, par quel miracle un tel ovni a réussi à tenir 20 ans sans subir les foudres des rédactions successives placées sous la surveillance, bien entendu bienveillante, de religieux à la réputation traditionaliste.
Lire la suite...Béla Lugosi : un mordu de cinéma !
Entré dans l’histoire du cinéma en 1931 avec le célébrissime « Dracula » de Tod Browning, Béla Lugosi reste – au mieux – un grand mystère pour le commun des mortels. Acteur né ou cliché poussiéreux associé aux rôles de séries B, silhouette aussi culte que décalée, ironiquement réemployé par Ed Wood durant les années 1950, Lugosi méritait bel et bien un biopic : dans son hommage précis et acide, Koren Shadmi rend grâce durant 158 planches à celui qui inaugura pleinement le genre du film d’horreur. Gloires et désillusions alterneront ici comme autant d’épreuves endurées par notre éternel prince des ténèbres aux dents parfois trop longues…
Lire la suite...Pierre Le Guen : un grand parmi les grands ! (seconde partie)
Suite et fin de ce « Coin du patrimoine » consacré à Pierre Le Guen : un jeune homme timide qui dessinait comme un dieu et qui, pendant 20 ans, au fil d’une carrière où tout lui a réussi, a donné le meilleur de lui-même. À l’orée des années 1970, c’est un autre Pierre Le Guen que découvrent ses lecteurs. L’artiste surdoué, au trait magnifique, fait place à un auteur, certes talentueux, mais dont le dessin a perdu toute sa magie. Portrait d’un dessinateur au destin contrarié… Pour lire la première partie de ce « Coin du patrimoine », cliquez ici : Pierre Le Guen : un grand parmi les grands ! (première partie).
Lire la suite...Pierre Le Guen : un grand parmi les grands ! (première partie)
Il était une fois un jeune homme timide qui dessinait comme un dieu. Pendant 20 ans, au fil d’une carrière où tout lui réussit, il donne le meilleur de lui-même. À l’orée des années 1970, c’est un autre Pierre Le Guen que découvrent ses lecteurs. L’artiste surdoué, au trait magnifique, fait place à un auteur, certes talentueux, mais dont le dessin a perdu toute sa magie. Portrait d’un dessinateur au destin contrarié…
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