Élodie Arrault a entrepris entre 2022 et 2024 une traversée de l’Afrique d’Ouest en Est : ce que dit bien le titre, lequel est sous-titré d’une précision importante. Il s’agissait pour elle d’aller « À la rencontre de la grande initiative verte panafricaine », ce qu’on appelle souvent la « muraille verte », une végétalisation vouée à lutter contre la désertification, mais d’y aller à vélo, à pied, en dromadaire ou en bus et, en dernier recours, par les airs…
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Les Serial Killers sont réunis chez Glénat : une collection pour traquer les origines du mal !
En janvier 1989, à la veille de son exécution capitale en Floride, Ted Bundy était devenu le tueur en série le plus célèbre des États-Unis. Surnommé Lady Killers par les médias et la presse à sensation, il avait alors abandonné dans son sanglant sillage plus d’une trentaine de victimes, pour la plupart enlevées, violées et assassinées entre 1973 et 1978. Revenant sur son parcours et inaugurant une collection Glénat dédiée aux serial killers d’hier et d’aujourd’hui, le criminologue Stéphane Bourgoin et le scénariste Jean-David Morvan tentent de comprendre l’innommable : si l’homme ordinaire n’est en général pas un monstre, comment savoir ce qui a pu déclencher le terrible passage à l’acte ? En résumé, et pour rejoindre cette énigme posée de tous temps à l’humanité : où se trouve l’origine du mal ?
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Quand Dany recompose son passé
Depuis les années 1970, d’Olivier Rameau à Arlequin, de Colombe Tiredaile aux silhouettes coquines en passant par les guerrières de Troy ou Ludivine, les hommes et (surtout) les femmes ont toujours alimenté les histoires colorées de Dany. Ce perpétuel amoureux de la liberté et des belles destinations n’étonne donc qu’à moitié en réalisant « Un homme qui passe » : un thriller inédit, imaginé par Denis Lapière. Lors d’une tempête aux abords de l’île normande de Chausey, le reporter-photographe Paul sauve Kristen. La jeune femme, qui travaille pour un éditeur attendant en vain le dernier ouvrage de Paul, va entamer avec ce dernier une houleuse discussion : y seront abordés la plupart des thèmes (féminisme et sexisme, séduction et violence) qui secouent aujourd’hui l’actualité via les mouvements #MeToo. Un air de réalisme… en miroir d’un antihéros auquel Dany a ironiquement prêté ses traits !
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Quand Simenon passait « De l’autre côté de la frontière »…
À la fin des années 1940, à la frontière entre Mexique et USA, la ville de Nogales rime avec alcool, violence et prostitution. C’est dans ce torride lieu de débauche que débarquent le fameux auteur de polar François Combe, sa secrétaire Kay et son ami Jed Peterson. Or, la prostituée qu’ils viennent de rencontrer est bientôt retrouvée, sauvagement assassinée ! Parce que c’est sa spécialité, Combe va tenter de mener l’enquête… Inspirés par le véritable séjour effectué en 1948 par George Simenon dans la Santa Cruz Valley, Berthet et Fromental signent un superbe thriller, âpre et tendu, sur fond d’inégalités et de sexisme, non sans faire écho à l’actualité.
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Son nom est Bombe : Alcante, Bollée et Rodier racontent une histoire explosive !
472 pages, dont 441 planches ! Paru chez Glénat en partenariat avec Le Monde, dévoilant les coulisses et les personnages-clés de la création de la bombe atomique, ce roman graphique qui se lit comme une saga crée l’événement : parions qu’en cette année commémorant le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et les tragédies d’Hiroshima et de Nagasaki, ce copieux one shot ne passera pas inaperçu au sein de la vaste production d’ouvrages historiques actuels. À l’instar de la mini-série « Chernobyl », le seul risque d’irradiation potentiel menaçant les lecteurs sera de leur faire subir un rayonnement de détails et une contamination de connaissances, aussi incroyables qu’authentiques. Interview – forcément explosive – des auteurs de cette BD reportage hors-normes en fin d’article.
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Blacksad, un privé parmi les ombres : analyse de planche…
En novembre 2000, le premier volume de « Blacksad » faisait un tabac en réempruntant avec maestria tous les ingrédients du film noir américain : il introduisait son héros détective, John Blacksad, chargé d’éclaircir le sombre meurtre de l’actrice Natalia Wilford, par ailleurs son ancienne fiancée. Somptueusement dessiné par l’Espagnol Juanjo Guarnido, ce polar anthropomorphe croisant Walt Disney avec Raymond Chandler progresse au fil de séquences imprégnées d’atmosphères contrastées : aquarelles couleurs ou teintes sépia, toutes venant connoter les espoirs et amertumes des protagonistes. Comme le suggère le titre de ce premier volume, il est toujours bon de s’intéresser aux mystères des origines. Retournons par conséquent à la planche 3 de l’album introductif, pour faire toute la lumière sur cette sinistre affaire…
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« Amazonie » T5 : aux confins de l’aventure et du mystère pour miss Austin…
Après « Kenya » et « Namibia », Rodolphe et Leo lancèrent en septembre 2016 un troisième cycle des aventures de l’agent spécial du MI5 Kathy Austin, personnage digne de Lara Croft ou d’Indiana Jones. Ce nouveau cycle trouve son épilogue dans l’actuel tome 5, au menu toujours très complet : la moiteur et les dangers de la jungle amazonienne, une étrange créature humanoïde au corps filiforme, des nazis en fuite, un trésor perdu, des indigènes hostiles et un sous-marin échoué ! En dépit des ficelles inhérentes au genre, cette pentalogie se lira fort agréablement, tant les personnages sont hauts en couleurs et les rebondissements incessants. Parions qu’après l’Afrique et l’Amérique, notre héroïne globe-trotter pourrait aller enquêter en Asie ou en Europe dans les prochaines années…
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Un Spirou qui fonctionne au super !
Né en 1938, Spirou n’est plus dans l’air du temps au XXIe siècle ! Tel n’est heureusement pas le constat des éditions Dupuis mais bien le point de départ de ce premier volet de « SuperGroom », la saga dérivée des traditionnelles aventures de Spirou et Fantasio ; rappelons que ces dernières sont mises en scène par Fabien Vehlmann et Yoann depuis « Alerte aux Zorkons » en 2010. Ainsi ringardisé, Spirou s’est mis à douter : la création secrète d’un super-héros, capable de lutter à la fois contre la pollution, la décroissance, les projets immobiliers véreux et les crapules de tous ordres, sera-t-elle la bonne solution ? Jubilatoire et conçu pour un jeune public fan d’action et de bons mots, « SuperGroom » questionnera le lectorat plus ancien sur les arcanes et l’avenir d’un univers franco-belge devenu légendaire…
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« L’Œil du STO » : quand travailler pour l’occupant était devenu obligatoire…
Instauré en février 1943 par le régime de Vichy, le Service du Travail Obligatoire contraint des milliers de jeunes hommes au travail en Allemagne. Parmi eux, Justin Roques, qui refusera par la suite que cette année noire soit comptabilisée pour sa retraite. À travers lui, c’est une autre Seconde Guerre mondiale qui est racontée : ceux qui n’étaient ni des collabos ni des résistants, mais furent longtemps perçus comme des planqués… Composé de 192 pages, cet album de Julien Frey et Nadar est l’un des premiers à évoquer la terrible réalité du STO ; en noir et blanc, il dessine avec une parfaite sobriété et une écriture concise tout le poids mémoriel d’un terrible passé.
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Django, ce guitare héros !
« Comme un manouche sans guitare… » chantait Thomas Dutronc en 2007, faisant alors un clin d’œil au mythique Django Reinhardt : le seul a avoir su fusionner dès les années 1930 les traditions de la musique tsigane avec les influences afro-américaines du jazz. La passion chevillée au corps, l’inventeur du jazz manouche méritait bien que l’on narre sa vie en images et en chaleurs musicales. Salva Rubio et Efa rajoutent eux aussi une corde à leur œuvre avec un bel album, émouvant one-shot oscillant entre drames et espoirs : car, telle une note de musique parfaite, le destin de Django a su s’accorder avec la vie de ses contemporains…
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Carlos Giménez : une enfance étouffée sous la dictature franquiste…
Né à Madrid en 1941, Carlos Giménez connut le pire lors de sa jeunesse passée dans les foyers de l’assistance publique espagnole, au temps de la dictature implacable du général Franco. Brimades et sévices physiques ou psychologiques prennent dans « Paracuellos » l’aspect d’anecdotes irrévérencieuses et cyniques, dessinées entre 1997 et 2003 sous la forme d’histoires courtes (2 à 8 planches). Couronnés dans le monde entier, les six tomes composant l’œuvre autobiographique de Giménez ont connu une suite récente : 160 pages réalisées entre 2016 et 2017, brossant un sinistre tableau du dénuement moral de l’Espagne de l’après-guerre civile. Une somme incontournable, tant pour ses qualités intrinsèques que pour se construire une culture historique de ses années noires…
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