L’Art de …

« Le Tueur » : la mort dans la peau, selon Matz et Jacamon…

En octobre 1998, Matz (au scénario) et Luc Jacamon (au dessin) dévoilaient dans « Long feu » le quotidien tourmenté d’un tueur à gage exécutant – plutôt froidement… – ses contrats. En suivant les états d’âmes, les réflexions et les souvenirs de cet antihéros longtemps demeuré totalement anonyme, les lecteurs plongeaient dans un passionnant polar postmoderne et métafictionnel. En voie d’adaptation cinématographique sur Netflix par David Fincher, la série, riche de 13 tomes et complétée à ce jour par trois albums dérivés (« Le Tueur : Affaires d’État ») méritait bien qu’on lui consacre ce dossier spécial…

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« Les Compagnons du crépuscule » : la guerre contre le temps… Une analyse de planche !

Lors de la guerre de Cent Ans, en 1350, poussé par le hasard, un étrange chevalier défiguré et sans nom emmène deux jeunes gens, Mariotte et l’Anicet, dans une quête rédemptrice dont lui-même distingue à peine le sens. Avec sa trilogie des « Compagnons du crépuscule », débutée en 1980, François Bourgeon livrait un chef-d’œuvre immédiat, magnifié par son goût paradoxal pour la réalité historique et le fantastique. Profitons du mois de juillet pour réviser les classiques : retour aujourd’hui sur la planche inaugurale du tome 2, portée par la thématique de la force du temps…

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« Aquablue », les ressources du conflit : une analyse de planche…

En 1988, le scénariste Thierry Cailleteau lançait la série SF « Aquablue », dessinée avec moult détails par Olivier Vatine. Sur une planète maritime lointaine, le jeune orphelin Nao affronte son destin : défendre les droits de son peuple face aux sombres activités industrielles de la Texec : un consortium terrien prêt à tout pour exploiter les ressources de ce monde paradisiaque. Revenu sur Terre, il découvre une autre « Planète bleue » (titre du deuxième tome de la série) tout en revendiquant un héritage légitime ; autant dire que les pièges et les ennemis sont nombreux sur son chemin… Retour analytique cette semaine sur une planche soulignant les différents rapports de force.

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Lupin contre Holmes : le feuilleton d’un duel littéraire…

Depuis plus de 20 ans, Jérôme Félix souhaitait adopter les aventures d’Arsène Lupin en bande dessinée. Après « L’Aiguille creuse » en 2018, le plus grand des voleurs revient dans une libre adaptation de « La Barre-y-va » : lancé à la recherche des secrets d’un vieil alchimiste, l’homme qui défie toute les polices françaises va devoir affronter une autre légende, Sherlock Holmes. Un véritable duel de super-héros romanesques sur fond de bocages normands ! La première partie d’un polar ésotérique qui sait jouer malicieusement avec les mythologies imaginées par Maurice Leblanc et Arthur Conan Doyle…

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« Mister Mammoth » : grammes de finesse et monde de brutes !

Sous ses apparences monstrueuses, Mr Mammoth est le meilleur détective de la ville. Vivant au début des années 1970 dans un appartement modeste et un bureau insalubre, il n’accepte que les affaires les plus complexes : comme celle que vient de lui proposer William Corona, un richissime client victime d’un énigmatique maître-chanteur… Et si cette enquête, devenue obsessionnelle, faisait remonter des secrets enfouis depuis l’enfance ? Pour ce diptyque policier, Matt Kindt et Jean-Denis Pendanx nous offrent une création transatlantique inédite : un récit ciselé par un expert du genre, tout en ambiances étouffantes, en faux-semblants et en mystéres !

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Trondheim cuisine son « Lapinot » à la gauloise…

D’irréductibles Gaulois, des Romains, de la potion magique…et Lapinot ! Mais que vient donc faire cet improbable héros zoomorphique dans l’univers créé par Goscinny et Uderzo ? De fait, le drôle de lapin semble bien avoir été téléporté dans une série qui n’est pas la sienne. Imaginé par Lewis Trondheim, ce scénario décalé et irrévérencieux colle aux contraintes de l’OuBaPo : une mise en abyme réjouissante qui joue avec tous les codes franco-belges habituels… Y compris ceux des albums dérivés « Vus par… » !

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Une plage d’histoires drôles… avec de Gaulle !

Peut-on imaginer un homme d’État de l’envergure de de Gaulle… déambulant en tongs, à la plage ? De fait, envisager l’intimité d’un militaire et politique incarnant à lui seul la Résistance, la Libération et la Cinquième République fut longtemps jugé impensable. Osant briser ce solide tabou franco-français, jouant avec les symboles associés au mythe gaullien, Jean-Yves Ferri fit mouche en 2007 : voici donc le grand Charles en vacances au bord de la mer, lassé de l’ingratitude des Français à l’heure (grave) où débutait la guerre d’Algérie. Est-ce un hasard si « De Gaulle à la plage », humour décalé, références historiques et tendresse en prime, est immédiatement devenu culte ? Bonne surprise : voici l’album réédité par Dargaud en version augmentée. Une bonne occasion de profiter de nouveau de l’air iodé… et des petites phrases de ce grand homme, restitué par le rire à taille humaine.

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La saga des « Rubinstein » : frères à la vie, à la mort…

De 1927 à 1948, les frères Rubinstein se heurtent à l’Histoire : pour Salomon, qui rêve de cinéma, comme pour Moïse, qui ambitionne de réussir dans ses études, le parcours sera semé d’embûches et de fatalités. Exclusions, antisémitisme, guerre et Shoah amèneront ces deux frères juifs à devoir faire preuve d’entraide et de débrouillardise… plus souvent qu’à leurs tours ! Brillamment scénarisée par Luc Brunschwig, cette saga familiale au long cours (quatre tomes parus chez Delcourt depuis 2020 ; neuf volumes prévus) sait éviter les lieux communs, usant savamment des flashbacks pour ménager le suspense. Retour aujourd’hui sur cette ambitieuse série, dessinée avec force détails par Étienne Le Roux et Loïc Chevallier, qui a pour but de raconter le récit de la diaspora juive au milieu du XXe siècle.

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« Automne en baie de Somme » : quand le polar réveille l’Art nouveau…

Dans le Paris de la Belle Époque, l’inspecteur Amaury Broyan mène l’enquête : un art difficile, qui a ici pour sujet l’assassinat d’un riche industriel, et pour décor la baie de Somme. Des quartiers cossus aux milieux populaires, art (nouveau), argent (sale) et beauté (fatale) ne font pas toujours bon ménage… Femme froide ou maîtresse incandescente, il n’y a en vérité pas de saison pour le crime ! En 64 pages, Philippe Pelaez et Alexis Chabert nous immergent de manière très esthétique dans la bande dessinée historique et policière : un volume qui initie, de fort belle manière chez Bamboo, une nouvelle série du label Grand Angle.

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« Jesse James » : le western sous les feux de la vengeance…

620 000 morts, une nation déchirée et des territoires dévastés… Période charnière de l’histoire américaine, la guerre de Sécession (1861-1865) met fin à l’esclavage, mais ruine l’économie sudiste, renforçant les traumatismes et les rancœurs vengeresses. Dans le Missouri, le destin de Jesse James est ainsi marqué au fer rouge, un jour de 1863 : les menaces exprimées par une patrouille nordiste, conjuguées à l’esprit de vengeance et au sentiment d’humiliation des vaincus, vont transformer au fil des années ce fils de pasteur en un hors-la-loi sanguinaire…. Retraçant avec brio le destin de cette figure charismatique du western, Dobbs et Regnault signent un album puissant, par ailleurs premier opus de la nouvelle collection La Véritable Histoire du Far-West, coéditée par Glénat et Fayard.

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