L’Art de …

« Il déserte : Georges ou la vie sauvage » : des impossibilités d’une île…

En 1962, l’animateur et journaliste Georges de Caunes se lance dans une expérience hors-normes : passer une année entière sur une île déserte du Pacifique, dans l’archipel des Marquises. Désireux de convoquer « Robinson Crusoé » et tous les récits de voyages, le rêve ne tarde pas à se transformer en une éreintante prison à ciel ouvert ! Antoine de Caunes, huit ans, fait alors face au doute et à l’absence d’un père idéalisé. Plus de 60 ans après, c’est l’adulte qui raconte et rend hommage à cette odyssée. Magnifié par les trouvailles graphiques de Xavier Coste, cet épais one-shot de 208 pages oscille habilement entre ironie et philosophie : surtout, il demeure tel une ode formidable aux amours et tourments offerts par l’ailleurs…

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« Rudolph Hess : Le Mystère non résolu »: une énigme du Troisième Reich…

Le 10 mai 1941, un avion décolle vers l’Écosse. À son bord, l’un des fidèles d’Hitler, considéré comme l’une des éminences du Troisième Reich : Rudolf Hess. Mais quels furent au juste ses projets ? Et que devint cet homme dans les mois et années qui suivirent ? Antonio Gil s’empare d’un destin aussi trouble que fascinant, car doublé de nombreux mystères. Une immersion dans la Deuxième Guerre mondiale qui nous confronte aussi à la folie et aux aveuglements du régime totalitaire nazi et de ses dirigeants.

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« Trous de mémoires » : l’Algérie en héritages…

De nos jours, dans une petite ville provençale, le ministère de la Culture envisage de créer un musée en l’honneur d’un photographe disparu : Gérard Poaillat. Une entreprise réorientée en mémoire des victimes de la guerre d’Algérie… Supervisée par une historienne et un scénographe, l’idée télescope rapidement les visions politiques, artistiques et mémorielles, en multipliant les oppositions à toute mise en parallèle des rapatriés et des Algériens. Inspiré d’un fait réel, Nicolas Junker a concocté un one-shot burlesque et tragique : une formidable comédie sociale et contemporaine, qui raconte avec profondeur les lendemains de l’Histoire, hantés par les ressentiments et mille blessures non refermées…

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« Survival – Palmyra » : de l’art de la survie en milieu hostile…

De nos jours, dans le Maine. Une famille s’installe dans une ferme en bordure de forêt… Mais les lieux semblent receler d’inquiétants mystères. Retranchés chez eux, les Saville vont devoir se confronter à des créatures monstrueuses ! Troisième one-shot de la série conceptuelle initiée par Christophe Bec, « Survival – Palmyra » est digne de ses multiples références horrifiques, qui se répercutent d’une époque aux suivantes…

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« Mary Bell, l’enfance meurtrière » : dans les vertiges du mal et de la rédemption…

1968, Angleterre. Deux garçons de trois et quatre ans sont assassinés… Stupéfaction : leurs meurtriers sont… de jeunes enfants ! Dont Mary Bell, à peine 11 ans, lourdement condamnée. 30 années plus tard, la journaliste Gitta Sereny la retrouve pour rouvrir l’enquête et tenter d’expliquer les causes : quels furent les terribles mécanismes qui conduisirent à ce passage à l’acte ? À leurs tours, Théa Rojzman et Vanessa Belardo s’emparent de ce sordide fait divers éclairé par le journalisme d’investigation : sans excuser le pire, mais pour illustrer comment comprendre est aussi un moyen d’agir face à la violence…

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« White Only » : jeu, ségrégation et match !

En 1940, à Harlem, Althea Gibson préfère déjà le tennis à l’école… Elle a l’étoffe d’une championne, mais, dans l’Amérique de la ségrégation raciale, les tournois demeurent réservés aux Blancs. Entre victoires et engagement, devenue la première femme noire à se faire reconnaitre dans le milieu du sport, elle ouvrit la voix à d’autres grands joueurs : tels Arthur Ashe (vainqueur de l’US Open en 1968) ou les sœurs Williams. Julien Frey et Sylvain Dorange retracent son admirable parcours, redonnant ses lettres de noblesse à un fameux destin de tenniswoman

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« Le Chant de la femme parfaite » : quand Makyo décrypte l’ailleurs…

La vie d’Alan Zédher, cryptologue pour l’armée française, bascule lors d’une mission en Afghanistan. Hanté par son erreur, en proie à de violents traumatismes et à des hallucinations, atteint d’un paludisme incurable, il entame une période particulièrement compliquée de sa vie… Jusqu’au jour où il fait une rencontre pour le moins inattendue : un sosie de son ex-compagne, qui semble posséder un étrange pouvoir de guérison ! Signé chez Delcourt par Makyo et le dessinateur Bunro Cannucciari, ce one-shot de 104 pages explore subtilement le jeu des croyances et des représentations, entre séquelles psychologiques et rupture amoureuse.

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« Les Mémoires de la Shoah » : l’Histoire en témoignages…

Grand reporter pour Le Monde, Annick Cojean avait reçu en 1996 le prix Albert Londres pour « Les Mémoires de la Shoah » : une série de cinq reportages, réalisés aux États-Unis et en Europe à l’occasion du cinquantenaire de la Libération des camps d’extermination, qui rassemblait de nombreux et précieux témoignages de survivants. Dont des rescapés d’Auschwitz, réchappés des enfers fin janvier 1945… En lien avec les 80 ans commémoratifs, les éditions Dupuis publient, sous son prestigieux label Aire libre, l’adaptation des travaux d’Annick Cojean par Théa Rojzman et Tamia Baudouin. Une mise en perspective du silence, qui pèse ou se libère à travers les décennies : celui des survivants et de leurs descendants, mais aussi celui des enfants des bourreaux. Où comment tirer un enseignement de la Shoah, dans un contexte contemporain politique et idéologique polarisé vers les extrêmes et les raccourcis…

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« La Dernière Nuit de Mussolini » : le fascisme, de la morgue à la mort…

Par un soir d’avril 1945, Mussolini et sa maîtresse, Clara Petacci, sont arrêtés par des partisans entre les rives italiennes du lac de Côme et la Lombardie… Sanglante et glaçante, la dernière image du couple (mort et pendu par les pieds à Milan), fit le tour du monde, tout en oblitérant les ultimes moments de leur cavale, aussi pathétiques que grotesques. Après « L’Affaire Zola » (2019) et « Le Matin de Sarajevo » (2022), Jean-Charles Chapuzet et Christophe Girard racontent, en 128 pages, les heures sombres de l’Italie fasciste et l’intimité d’un dictateur. Un élément-clé tout autant qu’un pion hitlérien dans l’apocalypse de la Seconde Guerre mondiale : une histoire de rapports perturbés au pouvoir… et aux femmes.

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« Enfant de salaud » : la Seconde Guerre, du mauvais côté…

Alors journaliste pour Libération, Sorj Chalandon suit, en 1987, le procès du criminel de guerre Klaus Barbie. Durant les journées d’audition, il découvre en parallèle la vérité sur ce qu’il pressentait : le passé trouble de son père durant l’Occupation… Dès lors, le futur romancier cherche à confronter le passé au présent, les mensonges à la vérité vraie : à savoir les terribles témoignages des victimes du « bourreau de Lyon »… Sébastien Gnaedig adapte chez Futuropolis cette quête aussi historique qu’intimiste, dont les 176 pages sont colorisées par Isabelle Merlet.

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