L’auteur de « La Femme à l’étoile », son précédent roman graphique qui a été plébiscité par la critique, a grandi avec le western et ne renie absolument pas cet univers qui l’a construit en matière d’influences et qu’il a tant de plaisir à dessiner. D’ailleurs, ça se sent dans ce nouvel album : les planches sont magnifiques… C’est l’histoire énigmatique, en 1893, d’un jeune gardien de troupeaux texan qui revient chez lui à bride abattue, au milieu d’une cohorte de mustangs, après avoir appris la découverte du corps de sa mère, noyée lors d’une crue subite. De retour au village, il va retrouver deux hommes qui ont aimé sa mère et qui voient en lui un héritier… ou peut-être un fils ?
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Zoom sur les meilleures ventes de BD du 24 janvier 2025
Prenant directement la tête du « Top 20 BD », qui accueille également « Anatole Latuile » T18 et « Journal inquiet d’Istambul » T2, « Le Lotus bleu », dans son édition N&B colorisée, prend la 5e place du « Top 20 GfK/Livres Hebdo » tous genres confondus, où il est devancé par le manga français « Instinct » (3e), mais où il distance « Kaiju n°8 » T13 (8e pour l’édition classique et 3e dans sa version collector).
« Enfant de salaud » : la Seconde Guerre, du mauvais côté…
Alors journaliste pour Libération, Sorj Chalandon suit, en 1987, le procès du criminel de guerre Klaus Barbie. Durant les journées d’audition, il découvre en parallèle la vérité sur ce qu’il pressentait : le passé trouble de son père durant l’Occupation… Dès lors, le futur romancier cherche à confronter le passé au présent, les mensonges à la vérité vraie : à savoir les terribles témoignages des victimes du « bourreau de Lyon »… Sébastien Gnaedig adapte chez Futuropolis cette quête aussi historique qu’intimiste, dont les 176 pages sont colorisées par Isabelle Merlet.
Avec Florence Cestac, vous saurez tout, tout, tout sur la vie de senior !
Depuis « Le Démon de midi », on a tous compris que Noémie, l’héroïne de Florence Cestac (1), n’est autre que le double de papier de son autrice. Or, toutes les deux amorcent, aujourd’hui, une période de l’existence que l’on associe souvent à une finitude un peu déprimante, même si, comme le disait Benoîte Groult, « La vieillesse est si longue qu’il ne faut pas commencer trop tôt. » Avec son incorrigible façon de voir la vie en rose, Noémie/Florence nous démontre, avec cet album irrésistible qu’est « Le Démon de mamie : ou la sénescence enchantée », que vieux peut rimer aussi avec joyeux, et que ce n’est pas forcément sinistre de prendre de l’âge…
Un jeu dangereux sur l’Île de minuit…
Quatre enfants se retrouvent sur une île tropicale sans aucun adulte. Ce ne sont pas des vacances car, amnésiques, ils doivent affronter bien des dangers, dont le plus mystérieux est constitué par des missions formulées par un étrange automate. Le premier volume de « L’Île de minuit » propose un récit d’aventures avec beaucoup de rebondissements et de suspens, jusqu’à la dernière page.
« Les Amis de Spirou » : le deuxième opus d’une œuvre originale au goût nostalgique…
Né en 1938, l’hebdomadaire belge Spirou est interdit par la censure décrétée par les occupants allemands en septembre 1943. À sa disparition, 50 000 lecteurs adhérents des ADS — Les Amis de Spirou, dont le code d’honneur a été rédigé par le Fureteur — se trouvent doublement orphelins. Six d’entre eux habitant Charleroi, le fief des éditions Dupuis, entrent en résistance, inconscients des dangers que représente cet engagement. Un récit malin touchant et nostalgique,non dénué d’humour, avec Spirou — le journal — et sans Spirou — le héros.
Michel Schetter : la disparition d’un auteur qui se voulait indépendant…
C’est avec retard que nous apprenons le décès de Michel Schetter, auteur, éditeur au caractère réputé complexe. Né en Belgique le 26 septembre 1948, à La Louvière dans le Hainaut, il est décédé le 11 janvier dernier, à Saint-Cast-Le-Guildo : la petite ville des Côtes-d’Armor où il résidait depuis une quinzaine d’années. Il avait 76 ans.
Une reine et son « palais du péché »…
C’est l’histoire d’un drôle de palace qu’ont décidé de raconter Stéphane Lemardelé et Laurent Busseau, le « Palace of Sin » (le Palais du péché) dont la tenancière était surnommée « Queen Lil ». Celle-ci avait eu l’excellente idée, pour ses affaires, d’inaugurer au début du siècle dernier un bar étonnant à la frontière du Canada et des États-Unis…
Ils voient du Tintin partout !
La nouvelle année est à peine commencée que les tintinophiles ne savent déjà plus où donner de la tête ! À l’instar de précédentes et récentes périodes, un flot de publications touchant de plus ou moins près l’univers d’Hergé (1) s’amoncelle sur les étals de nos librairies : colorisation de la version d’origine du « Lotus bleu », ouvrage consacré à Tchang Tchong-Jen (l’ami chinois d’Hergé) par le spécialiste Dominique Maricq, suite de la collection Les Coulisses d’une œuvre sous l’égide de l’érudit Philippe Goddin (avec « Tintin en Amérique »),souvenirs de jeunesse de l’écrivain adepte de la ligne claire qu’est François Rivière… De quoi combler les connaissances des plus aguerris de l’œuvre hergéenne et, peut-être, de quoi intéresser de nouveaux publics : même au grand dam de certains gardiens du temple !
Décès de Patricia Lyfoung, l’autrice de « La Rose écarlate », à seulement 47 ans…
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris, par le groupe Delcourt, la disparition, le 15 janvier 2025, de Patricia Lyfoung — l’autrice du best-seller « La Rose écarlate » qui fête ses 20 ans cette année et la co-créatrice du concept de la série « Les Mythics » — à l’âge de 47 ans. D’origine laotienne, elle a été l’une des premières, en France, à revendiquer l’influence des mangas sur son graphisme et sa narration, à une époque où ce registre n’était que très peu utilisé dans le marché hexagonal.
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 15 janvier 2025
En attendant les nouveautés de janvier, ce premier article de 2025 recense les titres ayant fait sensation à la fin de l’année dernière : à commencer par le manga phénomène d’origine française : « Instinct » T1, toujours 3e) du « Top 20 GfK/Livres Hebdo » tous genres confondus. Le quatuor de tête du « Top 20 BD », inchangé depuis la trêve hivernale, se distingue également dans le palmarès généraliste, où figurent donc « Un cow-boy sous pression » (8e), « Signé Olrik » (17e), « Mortelle Adèle sur les traces du Croquepote » (18e), « Moi, Fadi, le frère volé » T1 (19e)… Seule entrée à avoir rejoint le palmarès BD depuis le mois de décembre, « Les Carnets de Cerise » T6 s’y inscrit en 8e position.