L’auteur de « La Femme à l’étoile », son précédent roman graphique qui a été plébiscité par la critique, a grandi avec le western et ne renie absolument pas cet univers qui l’a construit en matière d’influences et qu’il a tant de plaisir à dessiner. D’ailleurs, ça se sent dans ce nouvel album : les planches sont magnifiques… C’est l’histoire énigmatique, en 1893, d’un jeune gardien de troupeaux texan qui revient chez lui à bride abattue, au milieu d’une cohorte de mustangs, après avoir appris la découverte du corps de sa mère, noyée lors d’une crue subite. De retour au village, il va retrouver deux hommes qui ont aimé sa mère et qui voient en lui un héritier… ou peut-être un fils ?
Lire la suite...Archives mensuelles : avril 2023
Une révélation pour des ambassadeurs surprenants…
Et si c’était déjà trop tard, ou presque ? Que nous avions tellement saccagé la Terre que tout retour vers une nature sauvegardée était impossible ? Quelle serait l’ultime tentative de la nature pour se protéger des actions humaines ? Pourquoi pas envoyer des ambassadeurs auprès des hommes, pour enfin faire évoluer les mentalités ? Un projet détaillé dans une intrigante petite bande dessinée jeunesse : « Les Ambassadeurs, la révélation ».
Les Cahiers de la bande dessinée n° 22 : auteurs d’hier et d’aujourd’hui…
C’est une illustration d’un hors-texte signé Oliver Schwartz, issu du « Groom vert-de-gris », qui sert de couverture à cette nouvelle livraison des Cahiers de la bande dessinée : un numéro particulièrement éclectique, dont le point d’orgue est un passionnant dossier sur la Résistance. Vaste sujet qui aurait mérité à lui seul un numéro hors-série !
À qui profite l’exil ?
Sous-titré « Le Business des frontières fermées », l’album de Jeff Pourquié et Taina Tervonen entend, non pas forcément lever le voile – certains points sont connus -, mais rassembler nombre de faits et de témoignages concernant tout ce qui concerne l’exploitation des exilés dans ses aspects les moins reluisants…
Alain Goffin refait son « Plagiat ! »…
Grand Prix RTL de la BD en 1990, « Plagiat ! » ressuscite aujourd’hui. Signé Goffin, Schuiten et Peeters, l’album est entièrement refondu par Alain Goffin — encrage numérique, couleur et lettrage — et complété par un riche dossier signé Charles-Louis Detournay. « Plagiat ! », ou quand une élégante ligne claire raille les dérives de certains milieux de l’art moderne.
Décès d’Henri Desclez : disparition d’une étoile filante…
Seuls les vieux lecteurs des journaux des années 1970 se souviennent du nom d’Henri Desclez. Grand admirateur des univers fantastiques de Bruegel ou de Jean Ray, il fit feu de tout bois : tour à tour scénariste, dessinateur, rédacteur en chef et fondateur de son propre studio… avant de disparaître subitement du monde de la bande dessinée. C’est par un message de sa compagne, Louise Daniel, que nous avons appris le décès d’Henri Desclez, à Sherbrooke (au Canada), le 28 mars dernier.
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 6 avril 2023
Ça bouge enfin dans le « Top 20 BD » qui accueille huit nouvelles entrées, même si trois d’entre elles concernent la grande réussite commerciale de la semaine : à savoir « La Flèche ardente », directement leader du classement. Le titre monte aussi sur la 3e marche du podium du « Top 20 GfK »/ Livres Hebdo » tous genres confondus, où l’on trouve également en 15e position le manga « Toilet-Bound : Hanako-Kun » T12.
Si Versailles m’était dessiné…
Abordant les sujets historiques majeurs, la série documentaire « Les Reportages de Lefranc » s’échappe du XXe siècle pour nous ouvrir les portes du majestueux château de Versailles. L’occasion de redécouvrir l’évolution de cet ancien relais de chasse, devenu le théâtre de la monarchie absolue avec Louis XIV. Complété par les textes de la journaliste Sophie Humann, ce travail de reconstitution aura occupé Alex Evang… pendant 14 ans !
« La Femme à l’étoile » : violence, amour et rédemption dans l’Ouest sauvage…
Après son utopie chorale en cinq tomes (« No War »), Anthony Pastor (1) continue de s’imposer comme l’un des auteurs phares de la maison d’édition Casterman avec ce beau western romantique et féministe situé dans le nord-ouest des États-Unis, à la fin du XIXe siècle : un roman graphique de plus de 250 pages, traitées au lavis monochrome et à la couleur directe, où la mort est omniprésente… À un point tel que le lecteur sent monter l’angoisse et l’horrible froid qui torturent les corps de chacun des deux protagonistes, dont le lourd passé n’en finit pas de les poursuivre. L’un fuit sa part d’ombre, cherchant le salut dans la neige, et va trouver l’autre : une femme portant une étoile, qui s’est réfugiée dans un village abandonné…
La fable de la tortue et de la luciole…
Rien ne sert de courir dans la nuit quand on craint l’obscurité ! C’est ce que regrette la pauvre Armelle : une tortue qui souffre d’achluophobie (peur irrationnelle de l’obscurité) et qui n’est évidemment pas taillée pour la course. Sa vie est transformée quand elle croise le chemin de Mirko : une luciole bienveillante. « Armelle et Mirko » est une jolie fable qu’ont écrits les fins scénaristes pour la jeunesse Anne Montel et Loïc Clément, pour le dessin tout en douceur du Cantalien Julien Arnal.
« L’Humanité de mes couilles » : « La Genèse » selon Emmanuel Moynot, c’est pas triste !
Les lecteurs d’Emmanuel Moynot, auteur bien connu des amateurs d’histoires contemporaines au réalisme pur et dur, seront surpris par ce nouvel album. Surpris, mais en aucun cas déçus par cette incursion inattendue dans le domaine de l’humour. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! D’autant plus qu’il s’attaque sans tabou à un sujet oh ! combien délicat : « Le Livre de la Genèse ». Et on en redemande !