L’auteur de « La Femme à l’étoile », son précédent roman graphique qui a été plébiscité par la critique, a grandi avec le western et ne renie absolument pas cet univers qui l’a construit en matière d’influences et qu’il a tant de plaisir à dessiner. D’ailleurs, ça se sent dans ce nouvel album : les planches sont magnifiques… C’est l’histoire énigmatique, en 1893, d’un jeune gardien de troupeaux texan qui revient chez lui à bride abattue, au milieu d’une cohorte de mustangs, après avoir appris la découverte du corps de sa mère, noyée lors d’une crue subite. De retour au village, il va retrouver deux hommes qui ont aimé sa mère et qui voient en lui un héritier… ou peut-être un fils ?
Lire la suite...Archives mensuelles : août 2022
Eduardo Teixeira Coelho : le maître portugais (première partie) !
Lorsque ses premiers dessins apparaissent en France dans les pages du grand magazine Vaillant, au milieu des années 1950, Eduardo Teixeira Coelho compte déjà une longue carrière derrière lui dans son Portugal quasi natal : un passé mystérieux à plus d’un titre, dont nous avons tenté de reconstituer la chronologie. Voici donc le portrait d’un grand créateur de l’après-guerre qui, comme beaucoup d’autres, finira sa vie dans la misère…
Du Tibet méconnu, à foison !
Profitant du manque d’intérêt patrimonial des éditeurs traditionnels pour les œuvres moins bankables des auteurs qui ont fait leur réputation, BD Must réédite en albums, à tour de bras, de nombreuses bandes dessinées publiées dans les grands magazines du siècle dernier, notamment dans le journal Tintin : elles étaient signées Bob De Moor, François Craenhals, Liliane et Fred Funcken, Raymond Reding, Berck, René Follet, Willy Vandersteen, Édouard Aidans… ou Tibet ! Depuis l’an passé, c’est même carrément une collection entière que consacre la petite structure belge au célèbre dessinateur de « Ric Hochet » et de « Chick Bill » ! Et ça n’arrête pas depuis, puisque voici aujourd’hui les inédits du « Club des “Peur-de-rien” » : une autre de ses séries qui ont enchanté plusieurs générations de lecteurs, entre octobre 1958 et juin 1979, dans Chez Nous/Junior (sachant que certains épisodes seront repris dans Tintin).
Entretien avec Beatrice Penco Sechi et Kristøf Mishel pour « Les Damnés du grand large »…
La rentrée approche et pas seulement pour les élèves et leurs enseignants. Après la disette du début de l’été, les sorties d’albums se font de plus en plus nombreuses en cette fin du mois d’août, avant l’avalanche de publications de septembre. Parmi les nouveautés pour la jeunesse « Les Damnés du grand large » a retenu notre attention par la qualité de son scénario et de son traitement graphique. Intrigué, nous avons décidé d’en savoir davantage en nous entretenant avec ses auteurs : le néophyte Kristøf Mishel et la dessinatrice sarde Beatrice Penco Sechi.
Décès de Sempé : il avait la bande dessinée en horreur !
Un grand artiste, poète du dessin d’humour, s’en est allé hier soir, le 11 août 2022, à l’âge de 89 ans : tous les médias en ont fait écho, reconnaissant son immense talent ! Jean-Jacques Sempé était avant tout un sensible dessinateur humoristique, mais sa contribution à la bande dessinée ne tient quasiment qu’en la première version du « Petit Nicolas » (voir ci-dessous la chronique d’Henri Filippini que nous remontons en Une pour l’occasion) : « Ce que je voulais faire, c’était du dessin humoristique, uniquement ». Pire, cet extraordinaire auteur — né le 17 août 1932 à Pessac, en Gironde — a toujours déclaré qu’il avait horreur de la bande dessinée !
« L’Écluse » : un Lot de surprises !
Un nouveau tandem — formé par le prolifique scénariste Philippe Pelaez et le talentueux dessinateur Gilles Aris — propose le one-shot « L’Écluse » : un surprenant thriller rural ancré au cœur du Quercy. Avec l’éclusier Octave, le Lot est l’autre personnage majeur de ce récit crépusculaire : la rivière charrie quelques cadavres de femmes, objets d’une enquête policière, elle-même synonyme d’autopsie d’une communauté villageoise. Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir dans le Quercy blanc. Ouvrons les vannes !