L’auteur de « La Femme à l’étoile », son précédent roman graphique qui a été plébiscité par la critique, a grandi avec le western et ne renie absolument pas cet univers qui l’a construit en matière d’influences et qu’il a tant de plaisir à dessiner. D’ailleurs, ça se sent dans ce nouvel album : les planches sont magnifiques… C’est l’histoire énigmatique, en 1893, d’un jeune gardien de troupeaux texan qui revient chez lui à bride abattue, au milieu d’une cohorte de mustangs, après avoir appris la découverte du corps de sa mère, noyée lors d’une crue subite. De retour au village, il va retrouver deux hommes qui ont aimé sa mère et qui voient en lui un héritier… ou peut-être un fils ?
Lire la suite...Archives mensuelles : janvier 2022
Guy Mouminoux — Guy Sager — Dimitri : trois signatures pour un seul homme !
L’évocation du nom de Dimitri fait encore sourire bien des lecteurs du Charlie hebdo de la grande époque. Celui de Mouminoux évoque de nombreux bons souvenirs aux vieux lecteurs des illustrés d’antan. Enfin, Guy Sajer, le moins productif — mais le plus lu —, est l’auteur d’un best-seller qui a fait couler beaucoup d’encre. Trois signatures pour un seul homme qui vient de nous quitter le 11 janvier 2022…
Perdu dans l’espace, à bord du Léviathan…
Mais qui a survécu à bord du « Léviathan », ce vaisseau de croisière qui transportait des élèves d’une sortie scolaire entre Proxima du centaure et la Terre ? C’est ce que va devoir découvrir un groupe de pillards venu inspecter cette carcasse sans vie flottant dans l’espace. Sans vie, croyaient-ils, jusqu’à ce qu’ils tombent sur le journal d’un élève ayant noté ses activités quotidiennes à bord du vaisseau… Situation angoissante dont la réponse ne sera dévoilée qu’au troisième et dernier volume. En attendant, on peut commencer à jauger de la chance de survie de chaque élève en frissonnant d’angoisse avec le récit des derniers rescapés.
« Ginette » : un essai transformé de BD érotique par m’dame Cestac !
Florence Cestac (oui, oui, il s’agit bien du Grand Prix de la ville d’Angoulême de 2000 et de l’autrice vénérée du « Démon de midi », entre autres chefs-d’œuvre humoristiques) fait aujourd’hui son entrée au n° 28 de la collection BD-Cul : laquelle est désormais domiciliée sous le label de l’éditeur-libraire atypique qu’est Le Monte-en-l’air. Avec sa « Ginette », elle nous présente le parcours, aussi tendre que drôle, d’une prostituée retraitée dont l’entreprise n’a jamais connu la crise : et pourtant, « elle en a déroulé du câble, la Ginette ! »
Chris Ware : réédition d’un livre de référence (complété et mis à jour)… en attendant Angoulême
Le salon d’Angoulême étant reporté, il nous faudra patienter — certainement jusqu’en mars prochain — pour avoir l’occasion de croiser Chris Ware (détenteur du Grand Prix en juin 2021), dans les rues de la cité charentaise. En attendant, Jacques Samson et Benoît Peeters proposent une réédition augmentée de leur monographie publiée en janvier 2010 : un hommage mérité au créateur américain qui n’en finit plus de recevoir les plus prestigieuses récompenses aux quatre coins du monde.
« Talion T1 » : quand le futur rend les coups…
Ouvrant une nouvelle trilogie cyberpunk et gothique, Sylvain Ferret dévoile un monde miné par l’effondrement écologique : la vermine ronge la chair, l’air, la terre et le sang, tandis que les plus privilégiés tentent de survivre, hors du nuage de pollution qui envahit les bas-fonds de la cité de ForenHaye. Fille d’une noblesse décadente, l’empathique Billie va rencontrer Tadeus : un énigmatique vagabond lancé à la recherche d’un remède au mal qui ronge l’environnement… Anticipation sombre et tragique, ce premier volet est un voyage initiatique et écologique qui laisse la part belle au graphisme vertigineux : un véritable film d’animation SF sur papier !
« Demain » : la nouvelle et prometteuse série d’anticipation de Leo et Rodolphe !
Après les très science-fictionnesques « Centaurus » et « Europa » (qui ont su convaincre tous les aficionados du genre), le duo de scénaristes accomplis que sont Leo et Rodolphe remet le couvert avec une étrange histoire, explorant les liens qui peuvent se tisser entre deux dimensions : une bande dessinée très accrocheuse, à l’ambiance à la fois vintage et futuriste où, dans deux mondes bien différents, deux jeunes adolescents se retrouvent dans leurs rêves…
Retour en force du patrimoine chez Dupuis ?
Le patrimoine semblant redémarrer gentiment aux éditions Dupuis, nous nous sommes empressés de poser quelques questions à ce sujet aux responsables de ce secteur en cette vénérable maison d’édition carolorégienne : le couple Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault.
À New York, Emily pique et tonne dans le tome 4 de « La Venin » !
Dans les tomes précédents de la série « La Venin » de Laurent Astier (1), Emily avait commencé à régler ses comptes avec plusieurs responsables de l’agression de sa mère, qu’elle croyait morte. Sa route l’a menée à New York, en 1900. Sa prochaine cible est Whitman, un architecte : mais rien ne se passe comme prévu. Toujours poursuivie par l’agence Pinkerton, elle trouve refuge dans un cabaret où elle devient danseuse. Quelques épisodes de sa jeunesse en Arizona, son apprentissage de la vie et sa dureté, lèvent un peu plus le voile sur cette jeune femme rageuse et forte : voilà encore un bel album !
André Gaudelette/André Joy : deux signatures pour un grand oublié (première partie)…
Curieuse carrière que celle d’André Gaudelette, dessinateur dont la série « P’tit Joc » disparaît brutalement alors qu’elle est adulée par ses jeunes lecteurs (1). Les aventures de ce héros étaient présentes dans les pages de l’excellent hebdomadaire Vaillant, signées du pseudonyme André Joy. Dix ans après ces débuts prometteurs, le dessinateur choisit de devenir un auteur anonyme, reprenant son patronyme, dans les journaux de la presse confessionnelle où il officiera désormais. Retour sur le parcours atypique d’un homme de convictions.
« Arkham Mysteries » : destination épouvante en compagnie de Lovecraft…
Cthulhu, le « Necromomicon », Dunwich ou les Grands Anciens : si aucun de ces termes n’a de signification pour vous, rendez-vous à l’université Miskatonic et demandez à voir un certain H.P. Lovecraft… Ceux qui n’auront pas (trop) perdu de points de folie dans leur quête insensée pourront alors parcourir les pages de ce premier tome d’« Arkham Mysteries » ; et découvrir ainsi comment, au début des années 1920, le professeur Seth Armitage a ramené, des contreforts mongols, une boîte de Pandore plus ancienne que l’humanité elle-même. Il n’aurait pas dû ! Une plongée horrifique dans l’univers du maître de Providence, menée sans temps morts par Richard D. Nolane, scénariste de « Wunderwaffen » et grand habitué des genres uchronie-fantastique.