C’est devenu une tradition depuis quatre ans (1) : tous nos collaborateurs réguliers se donnent le mot, en fin d’année, pour une petite session de rattrapage ! Même s’il est assurément plus porté sur les classiques du 9e art et son patrimoine, BDzoom.com se veut quand même un site assez éclectique : pour preuve cette compilation de quelques albums de bandes dessinées que nous n’avions pas encore, pour diverses raisons, pu mettre en avant, lors de leurs sorties dans le courant de l’année 2024.
Lire la suite...Archives mensuelles : août 2021
« L’Éco fait des bulles ! » : ou comment décrypter le charabia des économistes…
Après le succès des séries économiques classiques (« Largo Winch », « La Banque », « Hedge Fund »…), il était logique que ce créneau prometteur intéresse la presse spécialisée. La revue Alternative économique propose un numéro hors-série qui promet d’expliquer le charabia des économistes à Monsieur tout le monde. Mission réussie avec la contribution de quelques signatures de premier plan de la bande dessinée, elle aussi alternative.
« Queenie », la marraine du crime oubliée…
La Prohibition ne fut pas qu’une histoire brutale d’hommes ; outre Al Capone, Lucky Luciano ou John Dillinger, l’histoire de la mafia et du gangstérisme à l’américaine n’a, par exemple, pas oublié Bonnie Parker ou, dans une moindre mesure, Virginia Hill : reine de la pègre aux côtés de Bugsy Siegel. Qui se souvient à l’inverse de Stéphanie St Clair, laquelle régna pourtant sur un véritable empire du crime établi au cœur de Harlem ? Menacée par ses rivaux italiens, cette féministe noire avant l’heure devra lutter pour préserver sa vie autant que ses affaires, dans le tourbillonnant contexte jazzy des années 1930. Fascinées par son extraordinaire destin, la documentariste Aurélie Lévy et la dessinatrice Elisabeth Colomba lui rendent un très bel hommage dans ce copieux one shot constitué de 176 pages en noir et blanc.
Fin du troisième diptyque d’« Undertaker » !
Un héros de plus en plus complexe, des dialogues aussi incisifs que décalés et un graphisme toujours somptueux : voilà la recette du succès (1) de ce sombre et violent western hors-norme, où le protagoniste est un croque-mort ! Elle est bien entendu de nouveau au rendez-vous pour la conclusion de cette troisième épopée située en plein Far West, avec juste son lot de nécessaires poncifs du genre pour ne pas trop déstabiliser les aficionados !
« Team Rafale » : encore une série dans la lignée de celles de Charlier !
« Team Rafale » évoque les aventures, au quotidien, d’un groupe de pilotes de Rafales basés sur le porte-avions Charles-de-Gaulle : une série devenue incontournable pour les amateurs d’histoires d’aviation contemporaine. Digne héritière des classiques imaginés par Jean-Michel Charlier (« Buck Danny » ou « Tanguy et Laverdure »), elle maintient rythme et qualité depuis 13 albums, et cela malgré les changements de dessinateurs.
« Deadwood », c’est pas du bois mort !
En mars dernier, nous évoquions le grand retour du western avec notamment le premier volet de la trilogie « Deadwood Dick » : « Noir comme la nuit, rouge comme le sang », paru aux éditions Paquet, un western savamment travaillé en noir et blanc et adapté des romans de Joe R. Lansdale. Les tomes 2 et 3 sont à présents parus, mettant un point final à des récits accrocheurs, mouvementés et truculents.
Edgar P. Jacobs : réimpression définitive d’une biographie précieuse…
Créateur des célébrissimes Blake et Mortimer qui fêteront leurs 75 ans le mois prochain, Edgar P. Jacobs est un artiste hors normes, dont la vie est à elle seule un roman. François Rivière et Benoît Mouchart lui ont consacré un ouvrage passionnant en 2003, sous-titré « Un pacte avec Blake et Mortimer ». En cette rentrée anniversaire, une indispensable réimpression nous est proposée, un poil complétée par les deux auteurs.
11 septembre 2001 : le chaos et le souvenir…
Comment raconter les attentats du 11 septembre 2001, 20 ans plus tard, entre sidération du moment et mise en perspective historique ? Prépublié en six épisodes dans Topo, le récit documentaire de Baptiste Bouthier et Héloïse Chochois se construit en deux temps, via le regard d’une adolescente (Juliette) devenue femme en 2021. Au cours de son vol à destination de New York, elle se remémore le spectacle hypnotique de l’effondrement des tours du World Trade Center, alors retransmis en direct ; une médiatisation de la catastrophe et un bouleversement de l’ordre mondial dont on ne cesse, encore aujourd’hui, de vivre les nombreuses conséquences…
Et si vous pouviez parler à l’enfant que vous avez été ?
Après son hilarant (mais trop méconnu) « Toajêne », l’illustration de la série « Chronosquad », deux « Donjon » avec Joann Sfar et Lewis Trondheim ou son remarqué « Un océan d’amour » écrit par Wilfrid Lupano (1), le prolifique et talentueux Grégory Panaccione adapte, avec justesse, l’original et touchant roman de Cyril Massarotto paru chez XO en 2017 : sa narration graphique innovante réussissant autant à nous émouvoir qu’à nous amuser avec l’histoire de cet homme adulte qui se redécouvre enfant. Peu à peu, il va apprendre à se reconstruire, à aller de l’avant, et à enfin réaliser tous ses rêves de môme…
« Claudia » : enfin la suite !
Bonne nouvelle pour les amateurs de vampires et autres créatures de l’enfer : dix ans après la publication du quatrième chapitre de leur série « Claudia », Pat Mills et Franck Tacito proposent, enfin, la suite des aventures de la diabolique gardienne de la porte des enfers adoubée chevalier vampire. Elle revient affronter les créatures du mal, plus dangereuse que jamais.
Raoul Cauvin : l’homme-orchestre du scénario laisse son divan vide…
Scénariste des « Tuniques Bleues » et de « Cédric », mais aussi de « Pierre Tombal », « Sammy », « L’Agent 212 », « Les Psy » et « Les Femmes en Blanc », l’un des géants du monde la BD vient de tirer sa révérence. Alors qu’il avait annoncé son décès prochain des suites d’un cancer en mai dernier, Raoul Cauvin est décédé ce 19 août 2021. L’hebdomadaire Spirou perd ainsi celui qui a écrit pour lui le plus grand nombre de pages de scénarios, celui qui a battu des records de ventes d’albums, et surtout son plus fidèle collaborateur. Présent dans la plupart des numéros du journal belge depuis plus de 55 ans, Raoul Cauvin fut l’homme-orchestre, le roi, ou plutôt l’empereur du style dit « gros nez » qu’il revendiquait avec fierté.