C’est devenu une tradition depuis quatre ans (1) : tous nos collaborateurs réguliers se donnent le mot, en fin d’année, pour une petite session de rattrapage ! Même s’il est assurément plus porté sur les classiques du 9e art et son patrimoine, BDzoom.com se veut quand même un site assez éclectique : pour preuve cette compilation de quelques albums de bandes dessinées que nous n’avions pas encore, pour diverses raisons, pu mettre en avant, lors de leurs sorties dans le courant de l’année 2024.
Lire la suite...Archives mensuelles : février 2016
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les rapports entre la BD et le numérique…
La savante collection Les Essentiels d’Hermès, chez CNRS éditions, propose, à partir du 25 février, un très recommandable opus qui va vous permettre d’en savoir un peu plus, grâce à plusieurs points de vue historiques, géographiques et sociologiques, sur les outils mis en œuvre aujourd’hui pour une valorisation de la dématérialisation du 9e art : il s’agit de « Bande dessinée et numérique », sous la direction de Pascal Robert.
Rééditions patrimoniales nouvelles et à venir…
Même si ce secteur ne représente qu’une niche bien spécifique, au sein du marché de la bande dessinée, les éditeurs (des plus grandes aux plus petites structures) ont pris conscience, ces dernières années, de l’importance prise par le patrimoine du 9e art : plusieurs générations de nostalgiques étant friandes d’intégrales ou de belles rééditions des séries de leur enfance… (1) Ce qui n’exclut pas l’arrivée de nouveaux et plus jeunes lecteurs curieux, avides de mieux connaître l’histoire de notre médium favori. Cette semaine, jetons un petit coup d’œil, dans un premier temps, sur ce que nous proposent, aujourd’hui et dans un futur plus ou moins proche, les éditions Dupuis, Le Lombard, Dargaud et Hibou.
« Les Seigneurs de la terre T1 : L’Appel de Cérès » par Luca Malisan et Fabien Rodhain
Fabien Rodhain, auteur engagé, romancier (« L’Homme qui ouvrit les yeux », « Autopsie d’une manipulation », « Des semences et des hommes »…), conférencier, auteur de nouvelles et d’essais, signe avec « Les Seigneurs de la terre » son premier scénario pour la bande dessinée. Dans l’esprit des « Maîtres de l’orge », son modèle en BD, il se lance dans une saga familiale et rurale qui s’annonce passionnante, au cÅ“ur d’un monde paysan en perpétuelle évolution, où les mentalités s’affrontent.
« L’Homme qui ne disait jamais non » par Olivier Balez et Didier Tronchet
Rêvant de devenir profiler (physionomiste, en bon français), une hôtesse de l’air s’entraîne en essayant de deviner le métier des passagers d’un routinier vol vers Lyon. Or, l’un d’eux est un étrange amnésique, à l’air hagard, qu’elle décide d’aider à retrouver les traces de sa précédente vie : un bon sujet pour sa thèse de fins d’études en psychologie ! Et c’est le début d’une délirante et passionnante comédie policière à la Hitchcock, où ce couple improbable, mais attachant, se retrouve embarqué dans une suite d’événements aussi amusants que dramatiques !
« Abyss » T1 par Ryuhaku Nagata
« Abyss », c’est le nouveau manga survival publié, cette fois-ci, chez Soleil. Le concept est à peu près toujours le même : un groupe de personnes qui ne se connaissent pas doivent s’entraider pour survivre dans un endroit inconnu, afin de se sortir des dangers qui rôdent. Le challenge n’est jamais aisé et la succession des événements, souvent tragiques… Pour notre plus grand plaisir.
« Jupiter’s Legacy T1 : Lutte de pouvoirs » par Frank Quitely et Mark Millar
Dans la lignée contemporaine des comics politico-super-héroïques, « Jupiter’s Legacy » apporte une pierre non négligeable à ce genre hybride terriblement intéressant, d’autant plus que Mark Millar y projette des questionnements en totale adéquation avec ce qui mine notre époque actuelle : courage politique, éthique, économique, écologique… Tout ça servi par un Frank Quitely remarquablement mis en couleurs par Peter Doherty : que demander de plus ?
La Petite Bédéthèque des savoirs : entretien avec Nathalie Van Campenhoudt et David Vandermeulen
Les visiteurs de la Foire du livre de Bruxelles auront le plaisir de découvrir, en avant-première, ce week-end, les quatre premiers titres de la nouvelle collection proposée par Le Lombard : La Petite Bédéthèque des savoirs , dirigée par Nathalie Van Campenhoudt et David Vandermeulen. Cette collection a pour but d’explorer le champ des sciences humaines par le biais d’albums de bandes dessinées en petits formats. Le principe de ces albums est celui du regard croisé, celui du dessinateur et celui d’un spécialiste du sujet abordé. La tétrade initiale traite de l’intelligence artificielle, de l’univers, des requins et du heavy metal, autant de thématiques que de visions différentes.
« Churubusco » par Andrea Ferraris
Churubusco est le nom d’un village mexicain que cherchent désespérément à dénicher les soldats américains sur un territoire qui ne leur appartient pas encore, au sud de l’actuel Texas. On est en 1847 et c’est entre le rio Nueces et le futur frontalier Rio Grande que l’action se situe, au moment d’une guerre qui va permettre aux États-Unis de s’agrandir et de s’ouvrir sur le Pacifique, au détriment du Mexique qui perd alors 50% de son territoire, le tout au prix de dizaines de milliers de morts…
« Quatre Sœurs T3 : Bettina » par Cati Baur [d’après Malika Ferdjoukh] et « Astrid Bromure T2 : Comment atomiser les fantômes » par Fabrice Parme
Chef d’œuvre de la bande dessinée chorale et familiale, la tétralogie « Quatre Sœurs » plonge le lecteur au cœur d’une fratrie de cinq filles de 9 à 23 ans. Les petites joies du quotidien, une mélancolie douce-amère d’orphelines et la sensibilité à fleur de peau d’adolescentes font tout le charme de cette sensible chronique contemporaine d’une grande justesse.
« Journal d’Anne Frank » par Nadji et Antoine Ozanam
Célébrissime, l’histoire authentique et tragique d’Anne Frank – cachée avec sa famille et des amis dans l’Annexe d’une grande maison – est à jamais devenue le symbole des espérances brisées des enfants Juifs, victimes du nazisme. Adapter ce récit en bande dessinée n’était ni simple ni évident, si l’on en juge l’absence quasi-totale d’ouvrage en ce domaine depuis plus de 70 ans. Avec le « Journal d’Anne Frank », Nadji et Antoine Ozanam ont donc le grand mérite de traduire au mieux, par un dessin esquissé autour des écrits de la célèbre adolescente, une existence saisie entre les rires et les terreurs liés au quotidien de la Seconde Guerre mondiale.