Saviez-vous qu’en 1916, à Unicoi (comté de l’État du Tennessee, aux États-Unis), une éléphante prénommée Mary a été condamnée à mort et pendue à une grue pour avoir écrasé la tête du dresseur qui la battait ? Eh oui, en Amérique, à cette époque-là, on ne rigolait pas avec la loi, même en ce qui concernait les animaux à qui ont accordait, suivant la croyance populaire, une conscience morale. La plupart d’entre eux devant alors être exécutés, il y aurait eu, d’après l’excellent narrateur et dessinateur David Ratte (1), des bourreaux assermentés qui devaient parcourir tout le pays pour appliquer la sentence suprême à ces bestioles assassines, à la suite de décisions issues des procédures fédérales. C’était d’ailleurs le métier du jeune Jack Gilet : un type un peu paumé qui aimait tellement les animaux qu’il ne voulait pas qu’on les abatte comme des bêtes…
Lire la suite...Archives mensuelles : février 2014
Quand René Follet illustre Jean Ray/John Flanders…
Illustrer un auteur, c’est un peu comme le traduire : il y a risque de trahison. Pourtant, il existe des exceptions. René Follet dans son approche, sa vision, sa mise en image des textes de Jean Ray/John Flanders se révèle en totale adéquation avec l’univers si particulier de l’auteur. Suivons le chemin où se croisent les deux artistes…
« Whaligoë » T2 par Virginie Augustin et Yann
L’univers tragico-romantique du XIXe siècle (déjà utilisé pour le premier épisode de « Sambre » et « Le Sang des Porphyre ») a l’air de convenir parfaitement au sarcastique scénariste Yann : il y trouve un terrain propice aux rebondissements malicieux et dialogues caustiques dont il remplit ses bandes dessinées. En effet, ce nouveau diptyque, situé dans une triste bourgade écossaise et mettant en scène un couple désuni, est pratiquement jubilatoire : le trait aussi moderne qu’élégant de Virginie Augustin apportant une touche enlevée à cette brillante évocation de l’univers littéraire britannique.
« Lune l’envers » par Blutch
L’histoire de la bande dessinée en dix leçons par Blutch ? Un peu, mais pas que. Avec « Lune l’envers », cet immense dessinateur s’amuse avec ce média qu’il connait si bien, règle quelques comptes avec le monde de l’édition et se livre encore un peu plus. Indéniablement, l’une de ses plus grandes bandes dessinées et un superbe hommage à l’univers graphique et narratif de Jean-Claude Forest…
« Eurêka ! » par Hitoshi Iwaaki
La Rome antique, popularisée par les films de péplums il y a un demi-siècle, reviendrait-elle à la mode grâce à la bande dessinée ? En manga, Mari Yamazaki nous a amusées avec sa vision loufoque des bains avec son « Thermae Romae ». Dans la BD européenne c’est également un sujet récurent : « Murena » du regretté Philippe Delaby et de Jean Dufaux, « Les Aigles de Rome » d’Enrico Marini ou encore « Vae Victis » de Jean-Yves Mitton et Georges Ramaïoli alias Simon Rocca. « Eurêka » de Hitoshi Iwaaki, quant à lui, se concentre sur cette période trouble ou l’envahisseur romain tente de prendre Carthage par la force. Mais cette armée, qui est surpuissante à l’époque, est confrontée aux fabuleuses machines inventées par Archimède. Un scientifique bien réel, plutôt connu pour son travail sur les fluides.
« Midnight Nation » par Gary Frank et J. M. Straczynski
« Midnight Nation » est la création dont Straczynski est le plus fier. Rien que pour cela, elle mérite qu’on s’y arrête, bien sûr, mais lorsqu’on commence à la parcourir et que l’on connaît les raisons pour lesquelles elle a été créée, cette œuvre prend également une dimension toute particulière pour le lecteur… « Midnight Nation » n’est pas seulement une très belle série fantastique, elle est aussi une œuvre sachant parler à ce qui est enfoui en chacun d’entre nous et cherchant à déclencher un sursaut d’humanité.
Une histoire des « Filles » : entrevue avec Christopher…
Planquez-vous, « Les Filles » reviennent ! Et chez un nouvel éditeur : enfin pas si nouveau que cela puisque le responsable s’appelle Dimitri Kennes (ex-Mad Fabrik, Dupuis…).
Mais laissons la parole à Christopher, leur auteur que Julien Derouet a rencontré spécialement pour BDzoom.com : il va nous expliquer tout ça en détail…
« Perico T1 » par Philippe Berthet et Régis Hautière
« Perico », c’est « perruche » en espagnol, mais « cocaïne » en argot cubain, car c’est à Cuba que commence, en 1958, le diptyque concocté par Hautière et Berthet, plus exactement dans un night-club de La Havane qui porte mal son nom : le « Sans-Souci » !
« Tigres et nounours T3 : Troisième voyage » par Michael Metcalf et Mike Bullock
Les éditions Bamboo, nées en 1997, développent un catalogue grand public et ont bâti leur succès sur la mise en avant humoristique de différentes professions. « Les Profs » en sont les vedettes incontestées – les chiffres de tirage et de vente l’attestent – tant dans les seize albums publiés que sur grand écran. À tel point que l’on peut se demander si cette profession n’a pas plus de succès dans les planches que dans la vraie vie !
Mais il existe aussi dans les « Bamboo » une série un peu ovni, une pépite made in England, « Tigres et nounours ». Elle s’adresse principalement aux enfants, même si ces derniers ne sont pas amateurs de films de sabres.
« Hedge Fund T1 : des hommes d’argent » par Patrick Hénaff, Tristan Roulot et Philippe Sabbah
Si l’univers du 9e art est parfois décrit comme un monde de compétition entre prétentions artistiques et soucis économiques, il n’aura en tout cas généré que peu de personnages doublement aptes à maîtriser la finance internationale… Et à toucher le cœur du public. Après l’incontournable « Largo Winch » (imaginé par Jean Van Hamme dès 1973, et adapté par Philippe Francq en 1990), c’est donc au tour d’un héros amplement moins positif nommé Franck Carvale de prendre tous les risques au sein de la collection Troisième Vague du Lombard, laquelle accueillait déjà « I.R.$. » (par Stephen Desberg et Bernard Vrancken) ! Expert et acteur des marchés financiers, Philippe Sabbah s’est joint depuis 2011 au duo Roulot et Hénaff pour créer « Hedge Fund », avec l’ambition avouée de dévoiler en trois tomes les sombres dessous de la crise actuelle…
Zoom sur les meilleures ventes de BD du 5 février 2014
En attendant de mesurer, dans les prochaines semaines, l’impact du Festival d’Angoulême sur les ventes de BD, force est de constater que le mois de janvier n’est, pour le moment, guère favorable au 9e art. Si « Astérix », « One Piece » et « Blake et Mortimer » figurent encore dans le « Top 20 Ipsos/Livres Hebdo », ils n’occupent plus, respectivement, que les 12ème, 13ème et 20ème places du classement des meilleures ventes de livres tous genres confondus. Les nouveautés ne manquent pourtant pas, à l’instar des 3 titres qui rejoignent cette semaine le « Top 15 BD », même s’ils ne s’y classent que dans son 3ème tiers : « Les Simpson T23 : Les Simpson à go-go », « Le Guide du mauvais père » T2 et « Station 16 ».