BD de la semaine

« Le Chien qui louche » par Étienne Davodeau

Le but de l’association de Futuropolis et des éditions du Louvre est de pouvoir proposer la publication d’une bande dessinée mettant en valeur le plus célèbre musée du monde. Pour l’auteur choisi (et pas des moindres puisqu’Enki Bilal, Marc-Antoine Mathieu, Bernard Yslaire, Nicolas de Crécy, David Prudhomme, Christian Durieux ou Éric Liberge ont été les premiers à relever le gant, en attendant de découvrir la vision de Jirô Taniguchi), le défi est de trouver, à chaque fois, un angle original qui lui permette d’approfondir le sujet. L’exercice de style est plutôt difficile, mais Étienne Davodeau s’en sort très bien, faisant preuve d’originalité en axant son récit, drôle, enlevé et émouvant, sur le quotidien des gardiens de cette vénérable institution.

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« Ainsi soit Benoîte Groult » par Catel

Après les biographies imposantes de Kiki de Montparnasse et d’Olympe de Gouges qu’elle a réalisées avec son compagnon, le scénariste et directeur éditorial José-Louis Bocquet, Catel Muller dite Catel s’est attaqué toute seule, cette fois-ci, à un autre roman graphique jubilatoire du même tonneau : une bio-graphique sur Benoîte Groult, grande figure de la littérature et de la défense de la condition des femmes, dont elle avait dévoré l’essai « Ainsi soit-elle », alors qu’elle n’avait que quinze ans. La retranscription en BD de leurs entretiens animés, où se confrontent amicalement différents points de vue, résulte sur plus de trois cents pages aussi drôles que passionnantes !

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« La Propriété » par Rutu Modan

L’illustratrice israélienne Rutu Modan s’était déjà faite remarquer avec son excellent « Exit Wounds » chez Actes Sud (prix France Info 2008 de la bande dessinée d’actualité et de reportage), ce qui l’avait fait sortir d’un certain anonymat en Europe francophone. Pourtant, elle n’en était pas à son premier coup d’essai, ayant publié, auparavant, de nombreux dessins humoristiques et politiques dans la presse israélienne et américaine (collaborant régulièrement au New York Times), édité une version en hébreu du magazine américain Mad, fondé le collectif Actus Tragicus en 1995 et réalisé l’album « Énergie bloquée » (toujours chez Actes Sud) ou l’ouvrage pour la jeunesse « Fou de cirque » chez Albin Michel, en 2005 (1). Elle nous revient avec une formidable et singulière fiction picaresque sur les racines d’une famille israélienne d’origine polonaise.

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« Eve sur la balançoire : conte cruel de Manhattan » par Nathalie Ferlut

C’est aux éditions Casterman que Nathalie Ferlut nous propose, cette fois-ci, un nouveau portrait de femme, toujours aussi attachant et tragique. Il s’agit de l’ascension fulgurante, dans le monde artistique et publicitaire de la Belle Époque, d’Evelyn (dite « Eve ») Nesbit : une jeune femme dont la grande beauté et la longue chevelure rousse lui valu le surnom de « la fille sur la balançoire de velours rouge » ou encore « The true American Eve ».

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« Come Prima » par Alfred

Tout le monde connait la chanson de Dalida qui l’a propulsée vedette en 1958 : « Come Prima » (c’est-à-dire « comme avant »). C’est désormais le titre d’un album de bande dessinée mettant en scène cette même année (précisée page 122, mais curieusement contredite en 4ème de couverture) la virée italienne de deux frères que tout a éloigné, séparé, deux frères nés précisément là-bas de l’autre côté des Alpes et que la mort du père va permettre de rabibocher non sans difficultés…

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« Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ? » par Roger et Zidrou

Avec ce nouvel album à l’amusant titre à rallonge, réalisé dans la prolongation de son « Lydie » (remarquable one-shot également réalisé avec un autre excellent graphiste espagnol), le brillant scénariste belge immigré en territoire ibérique qu’est Zidrou se focalise, une fois de plus, sur le registre de l’émotion. Capable d’aborder tous les genres, il joue malicieusement avec nos sentiments de lecteurs, que ce soit dans ces récits intimistes destinés prioritairement aux adultes (« Le Beau voyage. », « La Peau de l’ours », « Le Client »…) ou dans ses séries jeunesse (« Boule à zéro », « Tamara » ou même « L’Élève Ducobu »). Cette fois-ci, il aborde, avec pudeur et sincérité, un sujet délicat : la difficulté, pour une personne seule, de s’occuper d’un handicapé.

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« Mauvais Genre » par Chloé Cruchaudet

Comment un déserteur de la Première Guerre mondiale, pour échapper aux horreurs des tranchées, devient-il un travesti en ces années qui allaient devenir « folles » ? C’est ce que nous raconte, avec grâce et délicatesse, tant dans le propos que dans le graphisme, la talentueuse Chloé Cruchaudet, en s’inspirant, avec brio, d’un essai historique écrit sur cette histoire surprenante, mais véridique : « La Garçonne et l’assassin de Fabrice Virgili et Danièle Voldman, aux éditions Payot.

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« Melvile » par Romain Renard

Melvile, c’est une bourgade imaginaire, mais canadienne (enseignes et journaux sont en français) et nettement américaine (au vu des grosses limousines) ; la région du lac Melville, peut-être ? C’est là, dans une maison perdue dans les bois que Samuel vient se réfugier et le mot n’est pas trop fort ! Il y vit avec sa femme et un lourd secret qui lui paralyse le quotidien, le déforme jusqu’à remettre en cause la réalité même de son séjour…

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« L’Homme qui assassinait sa vie » par Emmanuel Moynot, d’après Jean Vautrin

Après l’adaptation réussie de « Canicule » par Baru, les éditions Casterman poursuivent leur collection qui met en cases et en bulles l’œuvre romanesque de Jean Vautrin, avec un polar burlesque et sanglant remarquablement croqué par un Emmanuel Moynot en grande forme.

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« Sauvage T1: Les Damnés d’Oaxaca » par Félix Meynet et Yann

Dans cette nouvelle saga où pointent l’aventure historique et le western, le scénariste Yann et le dessinateur Félix Meynet nous plongent dans l’immensité caniculaire du désert mexicain de juillet 1864, alors que des troupes françaises y progressent péniblement. Il s’agit là d’une partie du corps expéditionnaire envoyé par quelques puissances européennes (dont la France de Napoléon III) dans l’espoir de se tailler un nouvel empire colonial en Amérique latine. Si les combats allaient vite s’avérer aussi âpres et sauvages que le décor environnant, le titre choisi renverra ici également au nom du personnage central : le jeune lieutenant Félix Sauvage, militaire droit et habile venu venger une tragédie familiale…

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