Un roman (bio)graphique sur Romy Schneider, cela devait arriver tôt ou tard, et notamment dans la collection 9 1/2 de l’éditeur, dédiée au cinéma… Le choix des auteurs s’est porté sur ses débuts, y compris son enfance — vite évoquée — avec la guerre en fond, et son entrée timide dans le cinéma, jusqu’aux premiers rôles. On croisera naturellement Alain Delon, presqu’inconnu alors que Romy est déjà célèbre après « Sissi » : la relation amoureuse et professionnelle avec le jeune acteur français est fondatrice, essentielle pour les deux. Un album à la mise en images sensible, juste, sans effets appuyés, mais aux couleurs très choisies selon les moments narrés. Un trait doux et bienveillant : connaissant sa fin tragique, ce n’est que justice.
Lire la suite...BD de la semaine
« Microcosme » par Manu Larcenet
En regardant la couverture et en parcourant l’ouvrage vite fait, on dirait qu’on a entre les mains un livre pour enfants… Mais on se rend vite compte qu’il n’en est rien ! Le « Microcosme » de Larcenet est au contraire un livre féroce porté par un humour noir qui ne fait pas forcément dans la dentelle… Un album de strips où des taches parlent en débitant des énormités acérées…
Lire la suite...« Oceania Boulevard » par Marco Galli
Ce printemps est paru un album étrange, vénéneux, nous plongeant dans une atmosphère dérangeante à souhait : « Oceania Boulevard », de l’Italien Marco Galli. L’éditeur Ici Même confirme une nouvelle fois son goût pour les œuvres atypiques, hypnotiques et fascinantes…
Lire la suite...« Le Horla » par Guillaume Sorel, d’après Guy de Maupassant
Sans trop envahir le marché avec leurs productions, les nouvelles éditions Rue de Sèvres (1) poursuivent leur petit bonhomme de chemin en se forgeant un début de catalogue fort intéressant, entre traductions (« Giacomo Foscari » de Mari Yamazaki, « Zita la fille de l’espace » de Ben Hatke, « Wake up America » de Nate Powell, « Cet été là… » de Mariko et Julian Tamaki…), reprises (« Quatre sœurs » de Cati Baur, « No Pasáran, le jeu » d’Antoine Carrion et Christian Lehmann, « Fanfulla » d’Hugo Pratt…) et romans graphiques réalisés par de grands auteurs contemporains du 9e art : tels Zep, Jacques Ferrandez, Alex Alice ou Guillaume Sorel qui vient d’adapter, avec talent, la plus célèbre nouvelle de Guy de Maupassant, incitant ainsi à une nouvelle lecture et analyse de l’œuvre originale.
Lire la suite...« Après-guerre T2 : Blocus » par Éric Warnauts et Raives
L’histoire mouvementée de la Belgique avant et après la Seconde Guerre mondiale est relatée dans deux diptyques d’une fiction romanesque solidement documentée. Les personnages de « Les Temps nouveaux » du duo Warnauts et Raives font connaissance avec l’Europe divisée de la guerre froide dans les deux volumes d’« Après-Guerre ». Le conflit latent entre Wallons et Flamands est alors ravivé par le retour contesté du roi Léopold III. En 1950, dans la pension familiale des Ardennes belges, Thomas Deschamps, le héros de la série, espère une deuxième moitié de siècle plus apaisée, il envisage de s’installer dans un Congo encore colonisé. C’est sans doute en Afrique que la série se poursuivra.
Lire la suite...« Le Fils du yéti » par Didier Tronchet
Tronchet nous revient, en grande forme après un petit exil dans des contrées plus exotiques, avec un émouvant roman graphique intimiste, forme narrative dont il fut l’un des précurseurs (1). Il y adapte en images et en cases une partie plutôt dure et noire de sa propre existence — le passage à l’âge adulte d’un jeune homme plombé par l’absence d’un père disparu trop tôt et qu’il a à peine connu —, la revisitant complètement par son énergie et son talent inné de créateur littéraire, avec quand même beaucoup de légèreté et d’humour.
Lire la suite...« Les Gens honnêtes » T3 par Christian Durieux et Jean-Pierre Gibrat
Avec ce troisième opus aussi réussi que les précédents (1), nous continuons de suivre les hauts et les bas de Philippe Manche, quinquagénaire que le monde n’a pas épargné, mais qui trouvé une sorte de havre de paix dans une petite librairie du Bordelais, après avoir raccroché ses ciseaux de coiffeur à bord du TGV. Cette tranche de vie vraiment attachante est racontée avec toujours autant de sensibilité et d’humour, mais on sent bien que, pour cet avant-dernier épisode, c’est Christian Durieux – préposé pourtant au départ au poste de dessinateur – qui a pris le dessus narratif, respectant cependant l’ambiance intimiste initiée par Jean-Pierre Gibrat,…
Lire la suite...« La Vision de Bacchus » par Jean Dytar
Ce qui est fascinant avec la bande dessinée, c’est que non seulement, semaine après semaine, on arrive toujours à trouver un album qui mérite vraiment le détour, mais que l’on découvre même, de temps en temps, un nouvel auteur qui vous emmène, sans coup férir, dans son propre univers. C’est le cas pour ce deuxième album signé par Jean Dytar (1) qui propose de mettre en cases et en bulles la quête de la peinture parfaite : celle où l’artiste réussit à insuffler la vie. Il en résulte ainsi un opus historique et artistique fascinant, qui retrace fort bien les rivalités entre peintres pendant la Renaissance italienne.
Lire la suite...« Blast T4 : Pourvu que les bouddhistes se trompent » par Manu Larcenet
Ça y est, Manu Larcenet a mis le mot fin à son faux polar aussi sombre que dérangeant : un long thriller bien noir en bande dessinée, dont certaines interrogations trouvent enfin leurs réponses avec ce quatrième tome ; comme la présence de mystérieuses statues de l’Île de Pâques dans ces sortes d’orgasmes éthyliques que le « héros » appelle le « blast ». Depuis 2009, on suit donc l’errance de Polza Mancini, obèse auteur d’ouvrages gastronomiques d’à peine quarante ans qui, lorsqu’il a appris le décès de son père, a sombré dans la dépression et a décidé de tout laisser tomber pour devenir quasi clochard. Ou, du moins, ce qu’il veut bien raconter, pendant sa garde à vue, à deux policiers qui l’interrogent sur ce qu’il a pu faire à Carole Oudinot, jeune fille qu’il est soupçonné d’avoir assassiné, après son séjour en hôpital psychiatrique. Et nous, lecteurs, nous n’avons plus aucun doute : cette descente aux enfers est un véritable chef-d’œuvre du 9e art.
Lire la suite...Collection Romantica au Lombard…
Le dessinateur Daniel Casenave et le scénariste David Vandermeulen ne tarissent pas de projets : le dernier en date est une collection rassemblant les grandes figures du romantisme européen mises en bandes dessinées par les deux complices. Du coup, les éditions bruxelloises Le Lombard rééditent, dans un très beau format à l’italienne, leur diptyque « Shelley » (paru en 2012 et 2013 et mettant en scène l’auteure de « Frankenstein ») passé un peu trop inaperçu et proposent sous la même forme – aussi monumentale que magnifique – un très convaincant « Chamisso », en attendant leur prochaine approche de la vie de Gérard de Nerval, déjà en préparation.
Lire la suite...« Lady Elza T2 : La Vente Coco Brown » par Philippe Wurm et Jean Dufaux
Lady Elza, pétillante aristocrate divorcée, so british, cherche désespérément un nouveau logement londonien, pas trop loin de Buckingham Palace et assez grand pour qu’elle puisse y caser ses quatre cents paires de chaussures… Par chance pour cette jolie Anglaise, aussi sophistiquée que délurée, son agent immobilier est fou amoureux d’elle ! Il lui propose alors une affaire en or : l’appartement de Coco Brown, un chasseur de scoops très controversé – il était même parvenu à s’introduire dans la messagerie du portable de Lady Diana – dont le corps a été retrouvé, dans sa résidence, criblé de balles : un second volet autoconclusif d’une comédie policière et fantaisiste, fort bien servie par un dessin élégant qui réussit à moderniser la ligne claire…
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