Un roman (bio)graphique sur Romy Schneider, cela devait arriver tôt ou tard, et notamment dans la collection 9 1/2 de l’éditeur, dédiée au cinéma… Le choix des auteurs s’est porté sur ses débuts, y compris son enfance — vite évoquée — avec la guerre en fond, et son entrée timide dans le cinéma, jusqu’aux premiers rôles. On croisera naturellement Alain Delon, presqu’inconnu alors que Romy est déjà célèbre après « Sissi » : la relation amoureuse et professionnelle avec le jeune acteur français est fondatrice, essentielle pour les deux. Un album à la mise en images sensible, juste, sans effets appuyés, mais aux couleurs très choisies selon les moments narrés. Un trait doux et bienveillant : connaissant sa fin tragique, ce n’est que justice.
Lire la suite...BD de la semaine
« Love in Vain » par Mezzo et Jean-Michel Dupont
« Love in vain » est un majestueux album paru aux éditions Glénat, retraçant le parcours du bluesman Robert Johnson. Le scénario de Jean-Michel Dupont et les dessins de Mezzo nous livrent une sombre biographie de grande intensité. Sombre de part la description des conditions de vie pour la population noire américaine du début du XXe siècle, période durant laquelle se déroula les vingt-sept années d’existence de Robert Johnson. Sombre aussi par la force du noir présent dans les cases et planches de Mezzo.
Lire la suite...« Little Tulip » par François Boucq et Jerome Charyn
Aussi formidable que cruelle, cette troisième et nouvelle collaboration entre le dessinateur français du « Bouncer » et un célèbre écrivain américain surtout connu pour ses polars (« Marilyn la dingue ») nous propose une passionnante allégorie (1) : le dessin par le dessin évoquant la vie d’un tatoueur russe exilé aux USA, après avoir vécu l’enfer dans un camp soviétique où il a été initié à cette discipline par un maître-tatoueur, alors qu’il n’était qu’enfant.
Lire la suite...« Magic Pen » par Dylan Horrocks
Le Néo-zélandais Dylan Horrocks n’est pas vraiment ce que l’on appelle un auteur très prolifique et on attendait avec impatience son nouveau livre. D’autant plus que cette rocambolesque quasi-autofiction n’est autre qu’une nouvelle mise en abyme de la création en bandes dessinées, un peu comme il l’en avait déjà réalisé une avec son précédent chef-d’œuvre traduit en français en 2001 : « Hicksville ».
Lire la suite...« Les Pierres rouges T1 : Ombres au tableau » par Makyo
C’est le grand retour de Makyo en tant qu’auteur « complet », assurant aussi bien le scénario que le dessin sur cette histoire d’un couple qui se retrouve plus d’un siècle après : une très belle nouvelle série psychologique et dramatique où la ruralité provençale flirte avec le fantastique, un peu comme du temps de son « Grimion gant de cuir » dans les années 1980.
Lire la suite...« Ulysse, les chants du retour » par Jean Harambat
Jean Harambat revient avec un bel album racontant le retour à Ithaque d’Ulysse, présenté comme « un homme à la reconquête de soi ». L’auteur, scénariste et dessinateur, a fait le choix d’un récit fidèle à la tradition, mais privilégiant la dimension psychologique du héros qu’éclairent les médiations d’hellénistes renommés et de divers intervenants.
Lire la suite...« L’Or et le sang T4 : Khalil » par Fabien Bedouel, Merwan, Maurin Defrance et Fabien Nury
Quatrième et dernier tome d’une saga initiée pour les trois premiers albums chez feues les éditions 12 bis, « L’Or et le sang » est la formidable histoire de deux copains de tranchées de la Première Guerre mondiale, incapables de se réinsérer. Ils mettent au point un trafic d’armes en faveur de la rébellion des tribus rifaines vivant dans les montagnes marocaines et seront à l’origine du premier conflit de décolonisation moderne, en ce début des années 1920. Une narration toujours très habile et une mise en images particulièrement efficace pour un final aussi mouvementé que dépaysant !
Lire la suite...« Moi, assassin » par Keko et Antonio Altarriba
Étonnant et sarcastique polar psychologique, ce remarquable scénario, bien pervers, est dû au romancier espagnol Antonio Altarriba, déjà remarqué lors de la traduction en français de son « Art de voler » dessiné par Kim, chez le même éditeur, en 2011. Grâce à sa qualité d’écriture et à l’exposition sans détour de ses craintes et de ses interrogations, mais aussi grâce au sobre, mais puissant, trait aux noirs et blancs tachetés de rouge de son compatriote Keko (qui fait beaucoup penser à celui de l’Italien Magnus), il renouvelle avec maestria le thème du serial-killer.
Lire la suite...« La Guerre des Sambre : Maxime & Constance T1 : Automne 1775 » par Marc-Antoine Boidin et Yslaire
Yslaire serait-il le digne successeur de Stendhal ou de Chateaubriand ? C’est ce que l’on pourrait croire à la lecture du premier volet de sa troisième (et ultime ?) déclinaison de la tragique saga transgénérationnelle des Sambre, à la dimension toujours très, si ce n’est même encore plus, littéraire. Pour mettre en images le destin du jeune et sulfureux Maxime, adopté par Charlotte pour mettre fin à la malédiction qui colle à la peau de la famille des Sambre depuis plusieurs générations, le génial dessinateur belge, qui se fit connaître avec l’innovante série jeunesse « Bidouille et Violette » dans Spirou, a renouvelé sa confiance à Marc-Antoine Boidin : illustrateur du précédent cycle qui se révèle, ici, être en totale adéquation avec le récit.
Lire la suite...« Bulles » par Daniel Torres
Ramon Sanchez se questionne sur le monde qui l’entoure et tente de trouver des réponses à ses interrogations… devant un aquarium : là où le mutisme et les bulles provoqués par les poissons peuvent lui permettre de se laisser aller à ses pensées et à la constatation des pertes accumulées depuis l’âge de ses vingt ans. À travers la remise en question et l’introspection menée en profondeur d’un quadragénaire attachant, ce délicat et habile roman graphique en noir et blanc alterne nostalgie et onirisme, mais se révèle surtout plein de finesse, d’humour et de singularité…
Lire la suite...« Ratafia T7 : Un besoin de consolation » par Johan Pilet et Nicolas Pothier
C’est la rentrée pour tout le monde. Même le Capitaine de la Kouklamou doit reprendre la barre. Mais un problème est survenu pendant ces vacances. Romuald, le second, et l’équipage ont fait du zèle. Ils ont arraisonné un grand nombre de navires, remplissant la cale d’un impressionnant butin. Alourdie par les richesses, la Kouklamou prend l’eau. Insidieusement, des infiltrations ont inondé la bibliothèque du Capitaine abîmant définitivement ses livres, mais aussi « Consolation » : un ouvrage sur le chocolat se lisant d’une main, emprunté à la bibliothèque des pirates…
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