BD de la semaine

Pierre Boisserie et Éric Stalner proposent une fresque épique où la grande Histoire se fond dans l’Aventure pour le plus grand plaisir des lecteurs qui apprécient les récits classiques aux images travaillées jusqu’au plus petit détail. Et pour ce qui est du dessin peaufiné, Éric Stalner est orfèvre en ce domaine. Son trait précis et documenté restitue avec justesse les décors de cette France du XVIe siècle traversée par des combats fratricides, pas si éloignés de ceux que connaît la nôtre aujourd’hui.

Après les divertissantes études de mœurs qu’étaient ses scénarios écrits dernièrement pour David Prudhomme, Sébastien Gnaedig ou Simon Hureau, le responsable de la sublime adaptation du roman « Ibicus » revient au dessin (et quel dessin !) pour nous conter la débâcle de juin 1940, pendant la Deuxième Guerre mondiale, dans un diptyque qui s’annonce une fois de plus incontournable : comme toutes les bandes dessinées de Pascal Rabaté !

Carthago : le thriller fantastique de Bec ! Mêlant habilement intrigue, science-fiction et fantastique, le scénariste Christophe Bec propose un récit dense aux multiples flash-back, dont l’océan et ses grands fonds encore mystérieux servent de décors et où se croisent monstres marins venus d’un lointain passé, populations anciennes avancées, écologistes aux nobles aspirations, sociétés secrètes aux motivations inconnues, héros aux personnalités ambiguës… Un mélange détonnant et riche.

Ekhö : escapade à Rome ! Une aventure riche en révélations sur les origines et le fonctionnement de ce monde où les villes et les pays sont les mêmes que sur terre, mais ou l’électricité n’existe pas, pas plus que nos habituels moyens de transport. Un monde miroir dont les Preshauns qui détiennent un grand secret maintiennent l’équilibre fragile, grâce à d’étranges machines…

Dans les coulisses de la grande histoire, ce second chapitre étincelant du deuxième cycle de la vie de celle que la grande Histoire a retenue sous le nom de La Légende noire confirme le juste choix éditorial de la collection Les Reines de sang.

Classique et carré ! Avec la publication de ce second volume, tous les éléments de cette passionnante saga fantastique sont en place. La grande aventure peut commencer… En bon élève de Jean-Michel Charlier, son maître revendiqué, Jean-Charles Kraehn distille la dramaturgie de son récit, soigne l’entrée dans l’intrigue de ses personnages, situe avec précision les décors dans lesquels ils vont évoluer…

Après un rude combat en Californie contre Steiner et sa bande de tueurs (voir l’album précédent « Le Crépuscule des vautours »), Durango soigne ses graves blessures auprès de son vieil ami Larry Haynes, shérif de Hanckok : une petite ville paisible de l’Utah.

Cet avant-dernier épisode, riche en rebondissements tragiques, invite le lecteur à pénétrer dans l’univers opulent et feutré des maisons closes, sans pour autant tomber dans le vulgaire. Bien au contraire, ici, la quête de la jeune et pure héroïne à la recherche d’un père inconnu tient plus du mélo que de l’histoire sordide.

Sur l’ordre du Kremlin, l’agent russe Vera Yelnikof, à la plastique très avantageuse, est envoyée aux USA pour contrer les projets d’un pasteur leader d’un mouvement fasciste et faire de la propagande en faveur de l’URSS. Voici la suite d’une série décapante, entre espionnage et comics de super-héros, qu’il ne faut pas, évidemment, prendre au premier degré !